il faudra

TL . OT.

Il y a des rencontres nécessaires, évidentes, comme des croisements de vie inéluctables. C’est ainsi que je ressens, à chaque fois, le petit choc, le mini séisme, le réveil en quelque sorte, à la sortie d’un livre qui me (re)construit. Il n’en faut pas beaucoup, quelques mots justes, quelques images magnétiques et le voyage est là…

En plongée dans l’un des bacs de mon Libraire Le Divan Jeunesse, j’avoue m’être arrêtée sur une couverture rouge et fleurie qui m’a tapée dans l’oeil… Et puis, ce titre court comme une poignée de lettres, presque malingre. Sans majuscule, sans ponctuation, en toute simplicité, comme en suspension, sans début, sans fin… Juste une injonction qui vous interpelle et vous invite à aller plus loin, à tourner la page et entrer dans l’histoire.

L’enfant était assis là sur son île.
Il regardait le monde et réfléchissait.

J’avoue avoir souri en lisant le nom de l’auteur et celui de l’illustrateur, mise en appétit par leur talent respectif et par la curiosité de les découvrir dans un exercice inédit pour moi. Et j’ai plongé. En apnée. Pendant quelques secondes, quelques minutes, je ne sais plus, le temps s’est arrêté pour que j’écoute ce que cet enfant, depuis son île, le ventre rond de sa mère, avait à dire, à me dire. Un constat sur les maux de la planète, comme un manifeste, brutal mais terriblement juste, et toujours cruellement d’actualité.

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Le petit chaperon rouge

Forcément en fouillant dans les bacs la couverture a fait tilt dans mon (petit) cerveau. « Ohhh mais ça me rappelle… Le Mot Interdit… bon sang mais c’est bien sûr ! » (vieux cerveau).

Vous avez sûrement lu ce fameux J’aime Lire écrit par Nicolas de Hirshching et été tourmenté vous aussi comme Thierry face à la société Tout-Gratis. Un univers fantastique dérangeant et qui marque la vie d’un jeune lecteur…

Ici, l’illustrateur passe au texte et revisite le conte traditionnel avec ce qu’il faut d’inquiétant. Pour se faire doucement peur mais sûrement…

J’ai été très troublée par la dédicace à l’ouverture « A la petite fille qui ne viendra pas… »

Ce livre m’a appelé.

Auteur / Illustrateur : Jean CLAVERIE
Edition : Mijade – Album – 32 pages – 5,20 euros
Année : 1994

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La retraite de Nénette

Les enfants parisiens connaissent bien ce lieu un peu étrange, hors du temps, qu’est la ménagerie du Jardin des Plantes. Un endroit où les petits urbains peuvent découvrir différentes espèces animales, malheureusement enfermées et avec peu d’espace libre. Depuis que je suis enfant, j’ai toujours été aimantée par l’enclos entièrement vitré des orangs-outans. Rien que l’évocation du nom de l’animal, énigmatique, me projetait dans un univers imaginaire très riche… On collait son nez sur la paroi, et si, par chance, l’un d’eux était près de vous, il était alors possible de poser, délicatement, sans geste brusque, sa main à plat sur la vitre en espérant qu’il ou elle pose aussi la sienne. Et l’on entrait ainsi en contact, en silence. Impressionnant échange compte tenu de la taille imposante de ces mammifères.

Nénette était l’une de ces orangs-outans, j’ai donc eu sans doute la chance de croiser son regard triste un jour de promenade dans cet endroit où j’aime toujours me retrouver. Un lieu de l’enfance, privilégié, un peu comme un refuge, un espace-temps régressif, délicieux à déguster, encore et encore.

Ce fut donc comme une évidence que le livre de Claire Lebourg me fit de l’oeil, au détour d’une étagère lors de la conférence de presse de l’école des loisirs. Petite boule orange acidulé, entourée de feuilles automnales, Nénette m’a appelé : Viens, emmène moi… et le souvenir de ces après-midi au Jardin des Plantes a ressurgit. J’avais l’impression que ce livre était là pour moi, qu’il m’attendait. Avec émotion, j’ai caressé la couverture aquarellée et j’ai plongé dans le récit poétique et touchant de cette grande Dame de Paris. J’ai tourné les pages, j’avais 8 ans…

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Puisque c’est ça, je pars !

Une scène quotidienne : des enfants au parc qui s’inventent des histoires et leurs mamans qui surveillent, d’un oeil…

« Coooâ coooâ ! » le téléphone de Maman n’arrête pas… la vigilance baisse…

Maman…. MAAAAMAAAAANNNNNN !

Mais la maman de Norma est bien trop occupée par son portable pour écouter sa fille qui a pourtant aussi des tas de choses à lui dire… Quelle époque ! À quoi bon, dans ces conditions, avoir une maman? 

Abandonnée et vexée, Norma boude. Rêveuse et audacieuse, la voici qui décide de partir à l’aventure avec son ami Félix rencontré au détour d’un buisson…

Livrés à eux-mêmes, les enfants s’éloignent et le parc devient la jungle de leur imaginaire… Une jungle où les bêtes étranges rôdent… Le danger guette mais pas trop longtemps. Soudain, Norma s’aperçoit de la disparition de Jojo, son singe en peluche. L’a-t-elle aussi abandonné ? Le regret la ronge, alors vite, il faut partir à sa recherche…

Poésie, aventure et musique des mots pour accompagner les superbes illustrations du maître Yvan Pommaux.

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Explique moi… la pauvreté, la faim, les migrants, les réfugiés

 

Comment parler avec les enfants de ce qui se passe dans le monde ?

Des sujets forts qu’il n’est pas toujours évident d’aborder avec les plus jeunes, ni d’aborder tout court.

Un livre, c’est un passeur, un moyen de transmettre, un lien, une ouverture à l’autre, une invitation à la discussion.

C’est ici que se situent ces deux albums, me semble-t-il, à mi-chemin entre le pédagogique et le philosophique. Les conditions humaines difficiles y sont décrites simplement, sans être simplistes : « sans inquiéter, mais sans rien cacher ».

Le livre tente une explication sous la forme d’un récit explicatif, en adresse directe au lecteur, l’impliquant peu à peu dans le sujet, l’invitant à la réflexion, à la prise de distance, à la prise de conscience de l’autre.

Un bibliographie est proposée en fin d’ouvrage ainsi qu’un glossaire expliquant les termes clés.

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