Silhouette

Je suis fan de nouvelles, j’aime être happée par une histoire, un personnage, une intrigue, un récit inspirant, très rapidement.

Sortie de PAL de ce petit écrin contenant 10 histoires courtes qui montrent la vie comme elle est, cruelle parfois.

Le talent de cet auteur qu’on ne présente plus et qui sait avec brio nous emmener au plus près de la psychologie de ses personnages. Souvent noir et impitoyable, un exercice de style brillant qu’on déguste lentement pour que le plaisir dure plus longtemps. J’aurai aimé écouter ses nouvelles lues par l’auteur tant son talent de conteur n’est plus à démontrer.

Un grand coup de cœur.

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Le jour où j’ai osé

Recueil de nouvelles pour les 20 ans de la collection Scripto

Quel titre, non ? Cela ouvre un champs des possibles indéniable, celui de toutes les confidences, celui de toutes les audaces, celui de toutes les expériences, celui de toutes des libertés.

Je suis une grande dévoreuse de nouvelles, j’aime sa forme courte, impactante, sa façon de me prendre par la main en quelques lignes et de me plonger immédiatement dans l’intimité la plus profonde des protagonistes. Car il y a une certaine urgence dans la nouvelle, dans celle du partage de l’émotion. Et ici, celle du courage de ces êtres qui osent pour être, devenir, rester eux-mêmes.

Alors je vous invite à oser ouvrir ce recueil pour vivre intensément ces 8 récits inspirants :

  • « Grande fille » de Claire Castillon : l’hésitation d’Élise devant une relation naissante dont l’image qu’elle se fait par ressenti du corps n’est peut-être pas celle qui plait à son cœur. Et toujours la plume de cette autrice qui touche par sa justesse et la sensibilité ciselée de ses personnages.

  • « L’affiche de John Wick 2 » de Vincent Mondiot : Constant, ses idées noires, son carcan familial doré qui l’étouffe, l’image qu’il pense devoir tenir et le lâcher-prise improvisé qui rebat les cartes. Pas si constant ? Des voix lycéennes justes, incarnées, ancrées dans le réel d’aujourd’hui.
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Plus jamais petite

Quel titre saisissant ! Le constat définitif de la fin d’une enfance en trois mots. Quel texte percutant ! Quelle justesse que cette voix vibrante qui dit l’innommable !

La sortie d’un texte de Séverine Vidal est comme un rendez-vous avec un proche, on se réjouit de la rencontre, on écoute la confidence, on partage un moment d’intimité et on ressort enrichi intérieurement.

Comme souvent avec la collection Court Toujours, je choisi d’écouter le texte pour une lecture plus immersive. Un récit initiatique qui prend aux tripes? Un moment charnière de vie adolescente ? C’est exactement ça, encore une fois.

Il s’agit d’une voix qui s’élève, celle de Lucie.

Lucie attend, seule, dehors sur un banc, devant la porte de la maison d’arrêt où est enfermé son père. Elle a décidé, cette fois, d’y aller. Déterminée, elle espère que la confrontation lui permettra de se libérer de ses souvenirs douloureux, de son enfance gâchée, de ce père monstrueux qui n’en est pas un. Mais est-elle prête à affronter celui qui lui a fait tant de mal ? Et moi, impuissante lectrice, suis-je prête à me confronter à la douleur de Lucie abusée ?

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Tu reverras ton frère

J’aime les formats courts, ces textes intenses portés par une écriture ciselée qui vous prend dès les premières lignes et qui vous embarque immédiatement au plus près de ce que vivent les personnages.

Après « Son héroïne », Séverine Vidal revient dans cette collection de nouvelles percutantes où le récit initiatique raconte un moment charnière dans la vie des protagonistes.

Billie court dans la rue. Elle veut absolument rattraper ce garçon au bonnet vert fluo, ce jeune garçon à l’allure si familière. Mais il monte dans le tram et disparait. Billie, bouleversée, appelle sa jeune sœur Ava. Elle pense avoir retrouvé Jules. Leur frère. Disparu depuis 10 ans.

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T’as vrillé

« C’est une balafre, aimer »

Danaël, 17 ans, cheveux longs décolorés et oreille piercée par amour se consume pour l’insaisissable et enchanteresse Florine, son « égratignure ». Reliés par Polly de Nirvana : direct le coup de foudre. Illumination, aveuglement, désillusion. Car, même s’il est consommé, cet amour n’est pas réciproque. Danaël part en vrille, totale, fatale.

C’est l’histoire d’un premier amour, un crush obsédant, qui ravage et qui ronge. Une connexion hypersensible mais à sens unique, une passion déchirante qui fissure et laisse des traces, une dévotion aliénante qui vire à la possession, violente.

« T’es un peu perché. »

Au fil des pages, on suit les pas chaotiques de Danaël, papillon de nuit qui s’est brûlé le cœur. On respire à son rythme, avec difficulté parfois, tant l’atmosphère moite de cette brume environnante invite au malaise. C’est un monologue intérieur, une confession où le narrateur s’adresse directement à nous par intermittence, une voix envoûtante et dérangeante qui prend le lecteur/la lectrice par la main puis à la gorge.

Si l’on se laisse séduire au tout début par sa naïveté vulnérable devant cet amour non partagé, on glisse vite dans l’effroi face à la folie glaçante dans laquelle Danaël sombre, froid, détaché. Sidération.

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