Pierre et la Sorcière

Didier Jeunesse (c)
Didier Jeunesse (c)

J’avais déjà craqué sur la couverture et sur le thème de la sorcière qui va voir ce qui arrive à son derrière… Donc forcément, j’ai adoré ce livre !

Gilles Bizouerne renouvelle la fameuse histoire du petit « galopin » qu’on met en garde et à qui on explique que la sorcière viendra le croquer si il n’est pas sage. Et c’est réussi : un conte modernisé, dans le ton, le style et le trait.

Un texte chantant et enjoué, très drôle et vraiment rythmé. Pierre est craquant de narquoisité (si, si j’ai le droit) quand il nargue la sorcière…

Tralala tralalère, Sorcière, j’ai pas peur de toi. Tralala tralalère, Sorcière tu ne m’attrapera pas.

Didier Jeunesse (c)
Didier Jeunesse (c)

Des illustrations lumineuses où chaque détail pointu compte, où chaque expression, chaque sentiment est rendu parfaitement, intensément.

Ahh le regard perdu mais concentré de la sorcière qui fait un arrêt pipi derrière le buisson, mémorable !

Un point bonus pour la mise en page – très efficace – qui rend la part belle aux images. Le texte épouse les personnages, malicieusement.

La sorcière s’enfonce dans la forêt, dans la forêt profonde. Elle marche, marche en ricanant. Elle marche, marche en chantant : Croki, croka, c’est moi la plus rusée. Croki, croka, je vais me régaler !

La reprise en écho de certains passages accentuent la cadence de l’intrigue et permet à celui qui écoute la lecture de reprendre la ritournelle avec le lecteur, comme le refrain d’une chanson dont on attend le rebondissement à la fin… Rusera bien qui rusera le dernier…

Et quel humour dans les dialogues !

Encore raté ! P’tit morveux, face de pet, sale gosse. Nom d’une écaille de dragon, j’vais péter un chaudron !

Gallimard
Gallimard

Une espèce hybride entre Hansel et Gretel – sans les murs en gâteaux – qui se promèneraient au pays de la Sorcière de la rue Mouffetard. (Les illustrations m’ont d’ailleurs fait pensé à celles de Puig Rosado).

Nathan (c)
Nathan (c)

J’ai aussi aimé retrouver la feinte de la Petite Poule Rousse pour échapper au Renard : scouic un coup de ciseaux pour ouvrir le sac dans lequel elle est enfermée et remplir celui-ci de cailloux pendant le petit somme du goupil…

Délicieux clin d’oeil (mon édition date de 1975, petite madeleine personnelle).

Et côté ténacité, notre petit Pierre (qui se change en cailloux pour le malheur de la sorcière, Pierre… Caillou… ok facile) se pose là.

Milan Poche
Milan Poche

Un petit côté Chevalier Hugo de BeauPlumeau échappant à la sorcière Krapoto. Croustillant !

Nathan (c)
Nathan (c)

Côté illustration, le pinceau magique et les encrages lumineux de Roland Garrigue : on retrouve l’univers aux nez pointus et aux dents piquantes de la série monstrueusement drôle des « Comment ratatiner… les sorcières, les vampires les montres, les zombies, les maîtresses, les méchants… » et j’en passe, ainsi que l’univers des personnages Les Duracuire bien sûr.

Efficace de malice et de niark-niarkeries.

Pour se faire gentiment peur…

Ecouter la chronique de Denis Cheissoux sur France Inter dans « L’as-tu lu mon p’tit loup ? »

Auteur : Gilles BIZOUERNE
Illustrateur : Roland GARRIGUE
Edition : Didier Jeunesse – Collection A petits petons – 40 pages – Env. 12 euros
Année : Mai 2016

Note : 16/20

 

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