« Il y a des phrases toutes simples qui changent des vies ».
Il y a des livres, qui paraissent tout simples, et qui changent des vies, aussi.
Je l’espère. Profondément.
Dès la première page, le décor est planté : l’urgence de la situation comme l’intensité de l’émotion du narrateur sont palpables, physiques, vibrantes. On est tout de suite pris à la gorge, pris par la main, respiration suspendue, comme en alerte.
Une boîte de Pandore de 96 pages vient de s’ouvrir sur une vie en suspens. Celle d’un jeune garçon de 14 ans qui ne répond qu’au prénom de celle qu’il cherche, celle qui va / a changé « son » monde : Céleste.
Merci, merci et re-merci à Anne-Sophie ! Comment aurais-je pu passer à côté de ce livre. Un Petit Prince revisité, une histoire d’amitié et de confiance, unique, entre un enfant d’Afrique et un loup du Grand Nord.
C’est l’histoire d’un face à face, un jour, dans un zoo, entre deux êtres, de part et d’autre de la grille qui les sépare. Une histoire d’amitié qui naît, une confession intense dans le silence, l’un après l’autre… Quelle émotion, un vrai coup de coeur !
Un œil jaune, tout rond, avec, bien au centre, une pupille noire. Un œil qui ne cligne jamais. C’est tout à fait comme si le garçon regardait une bougie allumée dans la nuit ; il ne voit plus que cet œil : les arbres, le zoo, l’enclos, tout a disparu. Il ne reste qu’une seule chose : l’œil du loup…
Beurk beurk et rebeurk, ces deux affreux sont vraiment bêtes, sales et méchants ! Le pire du pire ! Gare à vous si vous êtes un oiseau ou un singe… Compère et Commère Gredin pourraient bien vous transformer en tarte pour leur repas hebdomadaire…
À ma droite, Compère Gredin, le terrible, l’odieux, le repoussant. Une barbe dégoûtante version garde-manger périmé, garnie de miettes de ses « monstrueux festins », parfois vivant comme ces spaghettis aux verres de terre. Son objectif, outre dévorer des oiseaux chaque semaine en tarte, enquiquiner au possible son hideuse femme.
À ma droite, Commère Gredin, pas mieux, voire pire, un oeil de verre qui a la bougeotte et du fiel à revendre ! Si la méchanceté n’existait pas, elle l’aurait inventée. Plus laide, tu meurs. Et plus les années passent, plus sa mocheté se bonifie.
Voilà donc que ce couple redoutable (qui se ressemble s’assemble ?) et craint des environs a une passion : se faire les pires misères possibles. C’est souvent grinçant mais hilarant, au deuxième degré, bien sûr…
Et bien voilà, encore un grand coup de coeur ! Et ce n’est pas uniquement parce que je suis fan de l’univers graphique tout en rondeur et en détails minutieux d’inspiration BD de Laurent AUDOUIN.
C’est aussi parce que le concept de cette nouvelle collection qui rappelle les films de séries B sortis de « La dernière séance » et les aventures burlesques de Scoubidou & Samy me touche particulièrement. Du monstre en plastique plus vrai que nature pour se faire peur, façon grand guignol. Du fantastic-toc, un régal !
Un joyeux mélange de références pour les connaisseurs et un univers à découvrir – très vite attachant – pour les plus jeunes. Pas besoin d’être cinéphile pour comprendre l’histoire, on entre dans l’intrigue facilement. Les mots de Stéphane TAMAILLON sont crépi-palpitant (on y reviendra plus tard…)
Vous connaissez sûrement le magnifique blog « Petit précis de grumeautique » de la talentueuse et désopilante Nathalie JOMARD, notre Bouffon national. Sinon, cliquez tout de suite (mais revenez ici ensuite, hein ? D’accord ? Oui, vous êtes d’accord. Merci bien).
Bref, dans ce 2e opus, Chat-Bouboule revient, encore plus gros et machiavélique. Si il peut être souvent malmené et traumatisé par la fratrie de grumeaux avides de tester les pires expériences sur cette grosse boule de poils sédentaire (la boule, car les poils, eux, aiment voyager), il sait se défendre et terrorise les nuits de ces pauvres parents qui n’ont pas mérité ça, non vraiment. Les piranhas à côté, ce sont des poissons clowns.
Le félin über-charismatique de la république-bananière-et-autoproclamée-du-grumeauland est de retour !
Je ne peux pas mieux parler de ces chroniques extra-poilantes que l’auteure elle-même : « Résolument adipeux, brillamment machiavélique, furieusement gourmand, éminemment pileux et irrémédiablement gaffeur, notre prédateur de salon préféré, équipé de son fidèle et indéfectible croupion-star, nous entraîne dans de nouvelles aventures totalement inédites et garanties 100 % poils sur le canapé. »
Rebref, on aime, on adore, on surlike. C’est toujours drôle, piquant et parlant de vérité. Un style inimitable (et tous les copieurs, on vous crotte-de-nize à donf !). Chaque expression est jubilatoire : ahh ce regard de consternation ou de furie contôlée, ahh ce chignon ! Ce chignon a fait « acteur studio » où je ne m’y connais pas.
Mon rêve : que Nathalie Jomard rencontre Sylvie Testud et que ces deux génies nous « pondent » un ouvrage de mésaventures déjantées délicieusement auto-dérisionnelles (Si, on peut le dire, je viens de l’inventer, na!). Ahh on a le droit de croire au Père Noyel non ?