Les deux gredins

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Gallimard

Beurk beurk et rebeurk, ces deux affreux sont vraiment bêtes, sales et méchants ! Le pire du pire ! Gare à vous si vous êtes un oiseau ou un singe… Compère et Commère Gredin pourraient bien vous transformer en tarte pour leur repas hebdomadaire…

À ma droite, Compère Gredin, le terrible, l’odieux, le repoussant. Une barbe dégoûtante version garde-manger périmé, garnie de miettes de ses « monstrueux festins », parfois vivant comme ces spaghettis aux verres de terre. Son objectif, outre dévorer des oiseaux chaque semaine en tarte, enquiquiner au possible son hideuse femme.

À ma droite, Commère Gredin, pas mieux, voire pire, un oeil de verre qui a la bougeotte et du fiel à revendre ! Si la méchanceté n’existait pas, elle l’aurait inventée. Plus laide, tu meurs. Et plus les années passent, plus sa mocheté se bonifie.

Voilà donc que ce couple redoutable (qui se ressemble s’assemble ?) et craint des environs a une passion : se faire les pires misères possibles. C’est souvent grinçant mais hilarant, au deuxième degré, bien sûr…

Encore une fois, l’imagination farfelue de Roald Dahl – sous les traits des personnages caricaturés par Quentin Blake – nous campe des personnages loufoques, un peu dingues mais cette fois-ci horribles et foncièrement mauvais. Etrange conte où la vengeance et la cruauté sont les ressorts de cet humour noir, bien concentré.

Je vais te ratatiner comme une ratatouille ! Te tartiner comme une citrouille ! Te gratiner comme une andouille !

Dans leur horreur, les deux gredins (le terme est faible, je trouve) ont en adoration la tarte aux oiseaux que Commère Gredin confectionne chaque semaine à partir des volatiles pris au piège par Compère Gredin.

Mais voilà que la bande de singes acrobates retenus prisonniers par les affreux va troubler les préparatifs du plat hebdomadaire… Rira bien qui rira le dernier, la vengeance est un plat qui se mange froid et un fluide glacial semble souffler autour de la maison maudite… Si l’ouvrage est découpé (non pas à la hache) en cours chapitres, la noirceur du propos dénonciateur de la bêtise et de la méchanceté humaine n’est peut être pas à la portée des plus jeunes publics. Il faut un peu de recul pour y sentir toute la satyre de l’auteur sur la société de l’époque et non pas uniquement un éloge de la vengeance des opprimés contre les titans destructeurs.

Néanmoins, la malice des singes aidés par cet oiseau polyglotte permettra de jouer un bon tour aux nuisibles humains malfaisants, leur mettant littéralement la tête à l’envers, une bonne fois pour toute.

Auteur : Roald DAHL
Illustrateur : Quentin BLAKE
Edition : Gallimard Jeunesse – Folio Junior – 112 pages – Environ 6 euros
Année : 1980

Note : 13/20

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