Je n’aime pas Koala

(c) Alice

Un doudou, c’est personnel. C’est comme une brosse à dents, ça ne se prête pas.

Et l’amour pour un doudou, quel qu’il soit, petit ou gros, doux ou pelé, croquignouski ou gerbibeurk, ça ne s’explique pas. L’amour est aveugle, non ?

Et vous ?

Rappelez-vous, ce doudou machouillé que vous avez trainé de pièce en pièce, que vous avez caché dans votre cartable à l’école primaire, oui, celui-là. Celui que vous avez planqué sous le lit quand votre amoureux est venu écouter de la musique chez vous… Vous voyez bien de quoi je parle : ce petit morceau de vous qui a construit votre enfance… Mieux qu’un doudou, c’était un ami.

Bref. 

Et bien, Adam, lui, c’est tout le contraire ! Il n’aime pas cette peluche Koala ! Non mais sans blague, vous avez vu ce trucmuche épouvantable ? Adam n’a pas confiance, ce koala est louche. Regardez ses yeux déjà… Il ne louche pas mais Adam le sent bien, Koala l’épie où qu’il aille. Il lui a même chipé son goûter. Mais personne ne le croit ! Les adultes ne le comprennent pas. 

Tous les soirs, avant d’aller au lit, Adam suit le même rituel : il prend son bain, il enfile son pyjama, il se brosse les dents… et il essaye de se débarrasser de Koala.

Chaque jour, il tente bien les stratagèmes les plus fous pour l’éloigner, mais quoi qu’il fasse, il se retrouve collé à cette bestiole effrayante à la fourrure hirsute. Ça ne peut pas durer !

Jusqu’au jour (ou plutôt une nuit) où Adam est confronté à quelque chose d’encore plus effrayant que Koala… Une menace rôde dans l’obscurité de la chambre et la présence de sa peluche est finalement bien rassurante… Et si Adam aimait Koala en fait ? 

Cet album est un concentré d’humour et de tendresse, une plongée dans ce monde de l’enfance où tout est encore pur. On suit au fil des pages le cheminement d’Adam et ses tentatives vaines pour se débarrasser de ce nuisible marsupial étrange. Rien ne l’arrête dans son périple imaginaire : ni les collines (les marches de l’escalier), ni les rochers (les coussins du canapé), ni la forêt touffue (les plantes du salon).

C’est très drôle et farfelu. Chaque détail est travaillé pour un effet comique. Et ce regard de Koala flegmatique, j’adore, c’est totalement désopilant.

Les illustrations de Charles Santoso, tout en douceur, participe à l’univers onirique de cette rencontre particulière, qui rend les personnages encore plus attachants. Coup de coeur pour la couverture dont le mouvement est vraiment original et le gros plan de Koala qui semble sortir du livre pour vous suivre.

Et, effet de surprise à la fin (que je ne vous raconte pas, non non inutile d’insister), cette relation chaotique entre Adam et son doudou Koala pourrait bien être le début d’une belle histoire d’amitié.

Un petit conseil quand même : vérifiez que le doudou qui est là, juste derrière vous (oui, celui-là même qui vous regarde d’un oeil de travers du haut de son étagère) n’est pas en train de lire au-dessus de votre épaule quand vous avez le dos tourné. Qui sait, il a peut-être peur, lui aussi, que vous l’abandonniez…

Auteur : Sean FERRELL
Illustrateur : Charles SANTOSO
Edition : Alice Jeunesse – Collection Histoires comme ça – 40 pages – 12,90 euros
Année : Août 2017 (première édition 2015)

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Du même duo : 
– Le Snurtch

Totalement génial ! 

 

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