La souris qui portait sa maison sur son dos

Envie d’une bouffée de douceur ? Alors, comme moi, faites la connaissance de Vincent !

Comme le titre l’indique, Vincent, une petite souris avec des bottes aux pieds et un chapeau sur la tête, porte sa maison sur le dos. Mais regardez plus près. Un détail va vous surprendre : une découpe de la forme de la maison apparaît dès la couverture, comme une petite fenêtre ouverte qui invite au voyage. Forcément, intriguée, je suis partie sur la route aux côtés de Vincent.

Un jour, alors que la tempête se lève, Vincent s’installe sur une colline. Le mauvais temps est préoccupant mais il est confiant. Peu à peu, une grenouille fatiguée, un chat affamé et une famille de hérissons tout mouillés se présentent à sa porte sans pour autant oser entrer, tant la maison semble minuscule. Mais Vincent a toujours le sourire et de la place pour qui en a besoin. Même pour l’ours, aussi grand et effrayant soit-il !

Au fil des pages et des rencontres, la découpe en forme de maison s’agrandit et laisse voir tantôt le visage de ceux qui ont besoin d’aide, tantôt l’intérieur de la maison qui se remplit au fur et à mesure. Un choix judicieux qui permet de jouer sur les cadrages interne/externe.

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La case 144

Je crois que c’est encore une fois la force d’une couverture qui m’a attirée et donné envie de lire cet album. Il est sorti en mars dernier mais c’est une histoire qui se passe en été, alors je vous invite à cheminer avec Lia vers la case 144 pour découvrir ce qui s’y passe.

Lia a huit ans et pour s’occuper pendant l’été, elle voulait une idée amusante : explorer la ville. Mais pour éviter de se perdre, elle décide de dessiner un long jeu de marelle sur les trottoirs. Ainsi, case après case, elle fera le tour de la ville.

Au fil des cases et des jours, Lia s’aventure toujours un peu plus loin, appréciant les vitrines odorantes du fleuriste comme celle de la galerie d’art, ou encore la confiserie. Sautillant de case en case, elle avait l’impression de posséder les trottoirs de son quartier. Mais plus qu’une craie et il faudra attendre pour que sa mère puisse lui en offrir à nouveau.

Pour éviter que son parcours disparaisse, Lia continue jusqu’à la case qui aurait dû porter le numéro 144, mais un vieil homme l’occupe sur un étrange tapis en carton qui ne semble pas volant pourtant. Intriguée, la petite fille décide d’attendre la journée que ce personnage mystérieux sans chaussures et dont la tasse sur le sol ressemble à une lampe de génie s’en aille de sa case à elle. Piquée par la curiosité, elle commence à lui parler même s’il ne semble pas la comprendre. Et si elle pouvait exaucer son vœu d’avoir de nouvelles craies ? Mais comment 
amadouer le génie ?

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L’oeil de Berk

Quel plaisir de retrouver ce coquin de Berk et sa troupe de doudous aventuriers !
Cette fois-ci, il s’est passé une catastrophe dans la cuisine, oui, oui, c’est le doudou du narrateur qui nous le dit.
Une cascade de trop, et paf ! Berk a un accident, il perd un oeil. Bon, allez, c’est pas si grave, tout le monde cherche l’oeil de Berk !!!

Pas si simple… Mais cette tête avec un oeil en moins, ça ne ficherait pas un peu les chocottes quand même ? Toute la bande de doudous commence à s’imaginer à leur tour être des monstres un peu effrayants, on se croirait déjà à Halloween. Berk retrouvera-t-il son oeil d’origine parmi toutes ces petites billes noires qui jonchent le carrelage de la cuisine ? Chuuutt… c’est un secret qu’il faudra découvrir en lisant cet album.

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No et moi

Encore une fois, il n’est jamais trop tard pour vivre ce type d’émotions.

Un truc étrange depuis quelques temps, l’enfance frappe à la porte de tout ce que je lis.

Pas si étrange, pas si étanche…

Sous la forme de chemin chaotique et inespéré comme la rencontre big-bang de cette fragile No et de cette incroyable Pépite, Lou, ce petit bout d’humain au grand coeur, porté par une maturité qui l’encombre parfois et lui donne cette force improbable, cet amour pur qui peut abattre les murs du silence et ouvrir le champs des possibles, parce que si on veut on peut, parce que lorsqu’on se promet d’être ensemble, on doit se battre pour cette promesse, une promesse pour la vie, pour le meilleur et pour le pire.

Après Les Loyautés (qui résonne encore par la force du propos, la finesse des sentiments retranscris, le cri d’alarme d’une adolescence qui tâtonne au point de se risquer de se brûler les ailes à tout prix), ce roman No et moi paru il y a déjà 12 ans n’a pas pris une ride. La justesse de la voix de cette jeune narratrice est troublante face au silence de sa mère, son abandon, l’urgence du coup de foudre avec No qui sombre.

Beaucoup de violence, beaucoup de tristesse, quelques éclairs de soleil qui rallume l’espoir et cette fureur de survivre qui vous emporte et vous chahute le coeur au fil des pages.

Une fillette hors norme, intellectuellement précoce, comme ils disent sans vraiment comprendre ce que cela signifie, une observatrice méticuleuse qui depuis son silence questionne la Vie, s’interroge sur ce et ceux qui l’entourent, cogite et ressent tout avec une folle et nouvelle intensité.

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Pull

(c) C. Lebourg

Malheur, Pull a commis une chose terrible !

Deux secondes à fureter dans la gare pour un petit pipi et le chien a perdu Francis. Pull s’en veut d’avoir abandonner son maître et, pour tenter de le rattraper, il se met à galoper derrière un train qui le mène… dans une petite gare de banlieue, à la campagne.

Heureusement la petite troupe canine autour de Groucho le recueille et lui redonne au fur et à mesure le goût de vivre.

Le vieux train décrépi devient sa nouvelle demeure, où il apprend la vie en collectivité. Mais chaque jour, il repart à la recherche de Francis, avec ce sentiment coupable d’être entièrement responsable de cette séparation. Malheureusement, ce n’est pas concluant, et malgré l’aide de ses nouveaux camarades du refuge, il doit se rendre à l’évidence : Francis ne reviendra pas. Il découvre alors que l’amitié est une force qui peut réchauffer le coeur, surtout autour d’une tarte aux poireaux-jus de poubelle.

Quelle délicate manière de parler de l’abandon de nos meilleurs amis l’été avant les vacances en imaginant que ce sont eux qui ont perdus leurs maîtres par inadvertance… Un joli clin d’oeil pour sensibiliser les plus jeunes à la responsabilité d’avoir un animal de compagnie.

Encore une fois, le travail sur les couleurs et la lumière des aquarelles de Claire Lebourg est magnifique, plein de douceur, empreint de poésie agrémenté d’une touche d’humour. Les expressions de cette brochette de chiens perdus sont brossées avec tendresse, les rendant très attachants. Une histoire de toutous un peu cabossés par la vie mais aux grands coeurs.

Un album comme une fable sur la force de l’amitié et l’esprit de famille, celle que Pull s’est choisie. 

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