Charlotte

« Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe. »

Un incipit qui se place là. Et qui donne le rythme de la lecture, en recherche permanente d’air tant le sujet vous étrangle et vous asphyxie dès la première page.

« David Foenkinos retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin, Charlotte est exclue par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Elle y entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C’est toute ma vie.» »

Un livre fondateur pour l’auteur qui a mis 8 ans à coucher sur le papier les mots pour rendre hommage à la vie tragique de cette artiste peintre sacrifiée.

Un roman en vers libres où sa passion et son admiration est palpable à chaque ligne.

Continue Reading

Renversante

« Formidable ce livre ! Il fallait oser ! Il faut le mettre en les mains de tous les jeunes garçons, mais aussi et surtout, des jeunes filles ! Relations fille/garçon, un sujet d’actualité qui a besoin d’être animé au quotidien pour que flamme du « vers toujours plus d’égalité chaque jour » ne s’éteigne pas… »

« Ahlala, toi et ton hominisme ! C’est pas un peu exagéré quand même ? Ça va là, c’est pas si pire comme situation. Y a pas mort d’homme non plus, hein ? Comment ça si ? Ah oui, pas faux. Et de qui c’est ce bouquin ? Hmm, Florent Hinckel ? Ah ouais forcément, il prêche pour sa paroisse… Hein ? Florence, avec un E ? Ah bon ? Bah si c’est un livre écrit par une autrice, faut voir, y a p’tet du vrai là-d’dans. Vas-y mon Pépette, fais voir deux secondes… » 

Dans le monde de Léa et de son frère jumeau Tom, le féminin l’emporte sur le masculin… Logique, c’est hystérique… euh historique. Les noms de rues et d’établissements scolaires, les grands noms de la littérature, des arts, des sciences et de la politique sont… des femmes. C’est ainsi depuis la nuit des temps, la femelle est supérieure au mâle.

Mais le père des enfants veut les éveiller à la condition masculine et ses inégalités qu’il dénonce au quotidien, un combat souvent considéré comme ridicule.

Continue Reading

Le grizzli virus

(c) A. Piu

« Quand Léonie Bisette éternue, tout le monde s’enfuit ! Pourquoi donc ? Car à chaque éternuement sort de son nez un GRIZZLI ! A… AAA… Tous à l’abri ! » Ahhhh je l’aime moi cette L’eau-au-nez… euh non Léonie 😉

Imaginez un peu que la moindre goutte, le moindre coup de bise, le soupçon de neige vous fasse éternuer… un ours ! Et pas n’importe lequel, un grizzli, un poil compliqué en société non ? Une maladie somme toute bien incommodante (surtout si vous n’avez pas un Dr Chaz à portée de narine). Alors la mignonette Léonie à la goutte qui pendouillette reste au chaud pour éviter de provoquer la panique générale.

Mais dans l’ombre, un certain Jean-Félix Larnac, le directeur de la FOC (la Fabrique des Ours de Compagnie) fomente un plan démoniaque pour récupérer ses grizzlis. Et bientôt, les grizzlis de compagnie sont vendus partout, de New York à Paris.

Et… et bien la suite il faudra aller la découvrir en fonçant au pas de cOURSe chez votre libraire pour aller dévorer cet album cromignon, aux jolis mots doux de la géniale (et divinement barrée) Emilie Chazerand qui riment avec douceur, éclairés par les illustrations tendres et touchantes de l’excellente Amandine Piu.

Je les aime ces deux fées là, oh oui je les aime.

Poétique, drôle et charmant, le meilleur traitement anti-tristoune du moment !

Autrice : Emilie CHAZERAND
Illustratrice : Amandine PIU
Edition : Les éditions de l’élan vert – 32 pages  – 12,70 euros
Année : Janvier 2018

Continue Reading

Caribou Baby

ABSOLUMENT GÉNIAL ! INCONTOURNABLE ! COMPLÈTEMENT BARRÉ ! JUBILATOIRE !

Un sujet qui désarçonne, une narration endiablée, une écriture fraîche et juste et drôle et addictive et… quel régal !

Beaucoup d’humour et de subtilité. Bref un grand coup de coeur pour cette histoire de famille qui parle d’amour maternel, de lâcher prise, d’acceptation des différences qui nous rendent plus riches et d’amour tout court.

La traduction enthousiasmante (de Clémentine Beauvais of course) me donne une folle envie de dévorer le texte en version orignale… euh originale bien sûr.

 

« Jess  a 17 ans et elle vient d’avoir un bébé. Bon… pas n’importe quel bébé  : un bébé caribou. Personne ne sait comment c’est arrivé. On n’avait rien détecté. Avec Nick, son copain bien humain, Jess apprend à accepter l’absurdité de la vie, à devenir mère, à comprendre que son enfant est un individu, parfois encombrant, mais un individu à part entière. Un être qu’il faut choyer… et savoir laisser vivre et libérer le moment venu. »

Continue Reading

Petite

On devrait toujours lire un peu de Jo Hoestlandt avant de se coucher… C’est bon se réchauffer le coeur.

C’est l’histoire d’une petite fille éprise de liberté, qui en classe, demande à l’autrice quelle est sa lettre préférée.

Jamais personne ne m’avait demandé cela, et pourtant, c’était une vraie question, pour un écrivain !

Est-ce le O ? Comme un cercle autour des gens qu’on aime tenir embrassés ? Ou bien un C ? Comme un bras posé sur l’épaule moins serré, qui ne l’empêche pas de partir ?

Une histoire contée par Jo Hoestlandt lors des premières assises de la littérature jeunesse et qui m’avait cueilli par sa poésie et sa justesse, au fond du cœur.

« On ne retient jamais ceux qu’on aime en les enfermant, fût-ce dans des bras aimants. »

Une deuxième nouvelle au dos : Les Nivuniconnus 

Des étrangers, arrivés dans une caravane. On ne savait d’où ils venaient. Jusqu’ici, on ne leur avait guère prêté attention. Mais là, les gens commencèrent à se poser des questions.

Deux magnifiques et émouvants récits, portés par la plume sensible et unique de Jo Hoestlandt, pour parler de l’acceptation des différences, de la culture des gens du voyages et du vivre ensemble. 

Continue Reading