Raowl T.1 La Belle et l’Affreux

Tu connais pas Raowl ? Et bien hâtes-toi fissa, mon ami !

Plantons un brin le décor : une princesse attend en haut de sa tour le prince charmant qui viendra la délivrer de ces barbares assaillants. Un conte classique ? Que tu crois ! Car voici que surgit Raowl, une Bête assoiffée de batailles. Bon, Raowl ne fait pas dans la dentelle, ce n’est pas un prince conventionnel, il faut bien l’admettre. Il tranche, il découpe, il raccourcit, il décapite tout ce qui peut se mettre entre lui et le bisou d’une princesse… 

Seulement, la dite Princesse n’est pas réceptive à son charme viril, un peu trop brut. Pas vraiment blond, pas vraiment beau, pas vraiment délicat, loin de l’idéal de la damoiselle. Sauvée de force par cette bête qui étripe tout ce qui se rapproche trop près d’elle, la princesse charge Raowl de lui trouver un « vrai » prince charmant. Et s’il réussit sa mission, il recevra en récompense le Graal ultime : un baiser. Mmmh ça sent un peu l’arnaque ? Faut voir 😉

 
Continue Reading

Izzie Nobody

Izzie entre au lycée. Cela pourrait paraître banal mais pour elle c’est un changement de vie complet. Vivant dans un quartier populaire, elle intègre un établissement très côté, très loin de son quotidien. Parce qu’elle est intelligente et que ses résultats sont excellents, la voici projetée malgré elle dans cet univers huppé. Sa mère est si fière de sa réussite, mais ce n’est pas l’avis d’Izzie, étouffée par cet enthousiasme inébranlable si gênant.

Le contraste est violent. Personne ne semble s’apercevoir de sa présence, invisible, transparente, ignorée car décalée. Tous la surnomme la « Nobody ». Après une période de repli sur soi, le caractère d’Izzie va se révéler. Tout bouillonne en elle, elle sent bien que ses réactions ne sont pas toujours les bonnes, mais parler est difficile. Et puis il y a Gustave, un peu écorché vif comme elle, un peu différent comme elle. Leur difficulté à trouver leur place va les rapprocher, tâtonnant sur les moyens de s’ouvrir au monde, de laisser cette petite voix intérieure s’affirmer afin de trouver leur voie.

 
Continue Reading

Le trésor

Je suis fan de nouvelles, de courts textes vifs qui prennent par la main en quelques mots et qui offrent un voyage intense. C’est ce que j’aime dans cette précieuse collection Petite Poche. Un petit format pour une grande émotion, directe.

Une couverture dorée, un titre évocateur de mystère et l’assurance d’une plume habile pour être transporté, et hop ! Direction un monde un peu brut, entre les collines d’une décharge fantasmagorique, auprès d’un enfant un peu « perdu » livré à lui-même dans cette jungle moderne : Bo.

Il fait chaud, les mouettes piaillent, il faut survivre. Chercher l’objet inédit qui plaira au chef sous cette Grande Tente pour récolter de quoi se sustenter. Ce n’est pas simple, souvent des coups dans l’eau, des débris inutiles, des « salopris », qui ne rapportent rien. Trouver la perle rare, le trésor ultime qui fera briller les yeux du chef et réchauffer l’estomac, c’est la quête de tous. Et puis un jour, Bo découvre un drôle d’objet parmi les détritus, un tuyau gondolé qui fait « Tongonkongonk », un « trézor », c’est sûr… Il n’imagine pas à quel point. Je vous laisse le plaisir d’aller découvrir ce trésor et la douce âme de Bo.

Un magnifique texte, construit délicatement et à l’effet implacable. Une puissante stimulation de l’imaginaire ! On est pris par le charme fragile de ce Bo, de son univers, de sa langue particulière construite de mots sonores (« décentaine, feross, chemoi »). La tension jusqu’à la fin est habilement tendue. Les images se multiplient au fur et à mesure de la lecture et j’y étais dans cette décharge inquiétante, sous cette Grande Tente, dans cette grotte mystérieuse.

 
Continue Reading

L’incroyable machine à liberté

Mais quel titre et quelle couverture !

Après Là-bas, un nouvel album illustré par le talentueux Matt Ottley ! JOIE !!! Son univers est captivant, on s’immerge immédiatement dans ces paysages grandioses et lumineux comme dans une toile, on imaginerai très bien admirer ses peintures dans une expo…

Une petite fille scrute l’horizon avec sa lunette verte. Au fil des pages, elle découvre avec envie ces incroyables machines à liberté qui portent leurs propriétaires vers des endroits fantastiques, en l’air ou sous l’eau. D’où viennent ces machines ? Comment fonctionnent-elles ? Il lui faut absolument la sienne.

Quelle bouffée d’oxygène et de dépaysement ! On en a besoin. Au fur et à mesure de ces découvertes, des indices donneront au lecteur une idée de l’endroit où cette petite fille va trouver sa machine à liberté. L’effet de surprise est garanti, et on approuve à 200 %. J’ai piqué votre curiosité ? Tant mieux car cet album est une belle ode à la puissance de l’imaginaire.

 
Continue Reading

Le Jardin, Paris

Dès la parution en teasing des premières planches, j’avais suivi de près la sortie de ce roman graphique dont le style graphique m’avait envouté. Et c’est un grand coup de cœur.

Dès la couverture, vous êtes plongé.e dans les années 20, à Paris. Cette lampe Art déco et la lumière derrière le rideau de velours rouge annoncent la couleur et le sujet. Un cabaret nommée « Le Jardin » où toutes les femmes portent un nom de fleur et ont chacune une place particulière.

Cette silhouette en coulisses, un brin timide mais déterminée, est celle de Rose, un jeune garçon de 19 ans qui va se lancer sur les planches. Car, comme toutes les filles qu’il fréquente depuis sa naissance au cabaret dirigé par sa mère, Rose veut danser et se produire sur scène devant un public, c’est plus fort que lui et il est doué.

Si la renommée du « Jardin » n’est plus à faire, le talent de Rose est vite remarqué et devient l’attraction principale. Bien entourée par les Fleurs, Rose baigne dans une ambiance familiale, chaleureuse et protectrice. La solidarité est naturelle.

Quand Rose danse, il n’est pas « lui » ou « elle », c’est au-delà de cela, Rose emporte dans ses mouvements l’âme du public qui est touché par tant d’émotions, et particulièrement Aimé. Le « petit bourgeon » est en train d’éclore et c’est émouvant.

 
Continue Reading