Marie-Verte

Marie-Verte est née avec la peau verte. Qu’importe pour ses parents et ses nombreux frères & sœurs « blonds comme des biscuits », ils l’aiment, bien évidement. À l’école, ce fut un peu plus difficile, sa différence étonnait mais sa gentillesse lui permit de s’entourer de copains, son talent pour les déguisements de Carnaval étant également un grand atout. Mais quand Sidonie essaye de lui ressembler en se peinturlurant de vert, Marie-Verte est perturbée. Finalement sa différence la questionne profondément et elle se sent bien seule. Y a-t-il quelqu’un quelque part qui lui ressemble pour de vrai ? N’a-t-elle pas un autre destin ? Après quelques recherches, elle décide de partir en quête… en quête d’elle-même. Un voyage initiatique qui la fera grandir.

Dans cet album où les mots se répondent comme une comptine, Emilie Chazerand aborde un thème majeur et que nous vivons tous à un moment de notre existence, quelles que soient nos différences ou nos ressemblances : l’acceptation de soi et la recherche de notre place dans ce monde. Au-delà de la différence de peau, il s’agit avant tout de parler de respect et d’acceptation des différences d’une manière plus générale. Vaste questionnement philosophique évoqué ici avec pudeur et tendresse, et bien sûr toujours avec un soupçon d’humour 😉

Savoir apprivoiser les autres c’est une chose mais savoir s’apprivoiser soi-même, se connaître et s’aimer, c’est tout une quête, un chemin parfois sinueux et rempli d’embûches. Mais finalement, c’est ce que nous faisons tous intérieurement, ce cheminement vers la connaissance de nous-même et d’autrui, c’est ce qui fait de cette vie de rencontres une source renouvelée de complémentarités, une vraie richesse humaine.

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Le poisson qui me souriait

Un peu de poésie, respiration nécessaire !

Devant un aquarium en ville, un homme remarque un poisson parmi d’autres, un poisson qui lui sourit. Jour après jour, à chaque passage, le poisson revient vers lui. Cette relation naissante interroge l’homme qui se sent étrangement proche de l’animal aquatique. Si bien qu’un jour, il le ramène chez lui.  Peu à peu, les deux êtres s’apprivoisent et l’homme se prend d’affection pour cet ami silencieux qui partage sa vie.

Mais une nuit, il rêve que le poisson s’envole avec son petit bocal et l’emmène loin de la ville vers la mer. Dans son périple, l’homme s’éveille aux beautés de la nature qui l’entoure. Quel bonheur de nager librement avec ce poisson dans la mer, sans entrave, croit-il, jusqu’à ce qu’il heurte la paroi d’un bocal géant. Le rêve devient cauchemar : prisonnier. À son réveil, le regard de cet homme sur le poisson a changé. Véritable prise de conscience que son bonheur égoïste s’écroule s’il n’est pas partagé avec ce/ceux qu’il aime.

Alors l’homme libère le poisson et le relâche dans l’océan. «Désormais, l’océan tout entier me sourit».

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Des oiseaux plein la tête

Nénette n’est pas comme les autres. Dans sa tête, des tas d’oiseaux tourbillonnent. Elle est dans son monde, un monde où des papillons s’échappent de ses mains, où des chansons animent son esprit, où on peut passer des heures à contempler une toile d’araignée même sans araignée. D’avant en arrière et d’arrière en avant, elle se balance, au gré de son imagination, dans son univers.

Un univers que les autres ne comprennent pas. À l’école, on se moque, on ricane, on rejète sa différence, et le fossé se creuse douloureusement. Alors, elle reste souvent seule.

Jusqu’à ce jour de pluie, où No, un garçon de sa classe intrigué par la beauté de ses gestes, la regarde sous un nouvel angle. L’univers si particulier de Nénette lui apparait plus riche qu’il ne l’imaginait et son cœur s’ouvre sur une nouvelle amitié profondément touchante.

Un album doux et sensible qui parle d’autisme et d’exclusion, avec beaucoup de bienveillance. Une ode tendre à l’amitié, à la tolérance et à l’acceptation de l’autre. 

Des illustrations magnifiques aux crayons de couleurs, où les teintes lumineuses qui s’imposent dans la grisaille du monde extérieur sont autant signes de vie que d’espoirs joyeux.

Merci à l’école des loisirs pour la découverte.

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Le Jardin, Paris

Dès la parution en teasing des premières planches, j’avais suivi de près la sortie de ce roman graphique dont le style graphique m’avait envouté. Et c’est un grand coup de cœur.

Dès la couverture, vous êtes plongé.e dans les années 20, à Paris. Cette lampe Art déco et la lumière derrière le rideau de velours rouge annoncent la couleur et le sujet. Un cabaret nommée « Le Jardin » où toutes les femmes portent un nom de fleur et ont chacune une place particulière.

Cette silhouette en coulisses, un brin timide mais déterminée, est celle de Rose, un jeune garçon de 19 ans qui va se lancer sur les planches. Car, comme toutes les filles qu’il fréquente depuis sa naissance au cabaret dirigé par sa mère, Rose veut danser et se produire sur scène devant un public, c’est plus fort que lui et il est doué.

Si la renommée du « Jardin » n’est plus à faire, le talent de Rose est vite remarqué et devient l’attraction principale. Bien entourée par les Fleurs, Rose baigne dans une ambiance familiale, chaleureuse et protectrice. La solidarité est naturelle.

Quand Rose danse, il n’est pas « lui » ou « elle », c’est au-delà de cela, Rose emporte dans ses mouvements l’âme du public qui est touché par tant d’émotions, et particulièrement Aimé. Le « petit bourgeon » est en train d’éclore et c’est émouvant.

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