C’est un secret

(c) La Palissade

« On dirait qu’on aurait des guépards comme animaux domestiques et qu’on voyagerait à dos de tortues des mers… Ou alors on aurait une girafe comme animal de compagnie et des moutons comme doudous… Ou alors… »

L’imaginaire des enfants est un territoire sans frontière…

Surtout quand il n’est pas bridé par la virtualité réductrice et enfermante des écrans.

C’est pourtant le cas de ce petit garçon et de sa soeur, coincés chez eux par la pluie, les yeux rivés pour l’un à la télévision et pour l’autre à sa console. Ensemble, ils sont seuls, isolés du monde réél.

Le petit frère rêve que l’un des animaux sauvages qui évoluent devant ses yeux sur l’écran vienne vivre dans leur appartement.

Sa soeur est bien loin de tout ça…

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Cheval de courses

Cheval de courses, courses à pied, pied à terre… Dès la couverture, la ritournelle revient et j’ai 7 ans… Mais la surprise est un rien plus chouette une fois les premières pages découvertes…

Ah, les jeux de mollets, on nem ça, même hors d’Asie ! Bon, ok, c’est peu cher comme dirait mon cousin de Marseille. Tout le monde n’a pas le talent d’Aurore Petit pour se jouer de la langue française et faire naître sous nos yeux le trait d’humour brillant qui allume la petite lumière à notre dernier étage. Ah, mais oui ! Bien sûr !

Un « Cheval de courses « (au supermarché), une « Femme enceinte » (littéralement ventriloque), un « banc de poissons » (façon Jardin du Luxembourg), une « boîte de nuit » (où les notes de musique sont bien conservées), un « cou(p)s de foudre » (à vous faire perdre la tête)… tout s’éclaire spontanément, comme une évidence. Si je vous dis « Dents de Lait » maintenant, nous la voyez la bobine effrayante de ce « pas-beau » aux quenottes de travers ?

Le système est très simple et surtout très malin : mettre en relation mots et images mais en détournant les expressions courantes et en leur associant une image construite à partir d’un sens littéral ou d’un homophone. Que notre langue est riche et si vivante ! Quelle chance !

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Nora

(c) LM

En un mot : INDISPENSABLE !

Entrevue sur le stand des Editions de la Gouttière lors du dernier SLPJ, la couverture de ce livre m’a littéralement attirée, de manière magnétique.

Une fenêtre éclairée comme une porte ouverte entre deux mondes, celui d’une enfant qui rêve et l’autre monde, l’ailleurs, le bonheur ?

J’ai ouvert cette porte et j’ai fait la connaissance de Nora.

1975 : un été un peu chaud, une voiture sur une route de campagne. Les parents de Nora déménagent. Pour simplifier les choses, la petite fille est confiée à son oncle Lucien, agriculteur. Mais voilà, Nora n’est pas contente, elle boude. Projetée contre sa volonté dans cet univers étrange, brut et inquiétant, Nora s’enferme tout d’abord dans le silence de sa colère.

Vexée d’être un peu abandonnée, elle s’éloigne de la ferme sur un coup de tête et découvre un grand arbre. Un refuge tout d’abord au coeur duquel elle se cache, elle et sa tristesse, se recréant ainsi un univers sécurisant avec la petite chatte qui va bientôt avoir des chatons.

Un perchoir enfin d’où elle peut voir les alentours, dans un sentiment de plénitude, et qui lui permet d’observer une silhouette intrigante : une vielle dame seule attend sur un banc. Et cela, tous les jours.

Cette situation étrange plonge Nora dans une série de questions, lui faisant oublier la raison de sa bouderie et lui donnant un prétexte pour s’échapper, chaque jour. Qu’attend donc cette petite mamie ? Pourquoi est-elle seule ?

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Puisque c’est ça, je pars !

Une scène quotidienne : des enfants au parc qui s’inventent des histoires et leurs mamans qui surveillent, d’un oeil…

« Coooâ coooâ ! » le téléphone de Maman n’arrête pas… la vigilance baisse…

Maman…. MAAAAMAAAAANNNNNN !

Mais la maman de Norma est bien trop occupée par son portable pour écouter sa fille qui a pourtant aussi des tas de choses à lui dire… Quelle époque ! À quoi bon, dans ces conditions, avoir une maman? 

Abandonnée et vexée, Norma boude. Rêveuse et audacieuse, la voici qui décide de partir à l’aventure avec son ami Félix rencontré au détour d’un buisson…

Livrés à eux-mêmes, les enfants s’éloignent et le parc devient la jungle de leur imaginaire… Une jungle où les bêtes étranges rôdent… Le danger guette mais pas trop longtemps. Soudain, Norma s’aperçoit de la disparition de Jojo, son singe en peluche. L’a-t-elle aussi abandonné ? Le regret la ronge, alors vite, il faut partir à sa recherche…

Poésie, aventure et musique des mots pour accompagner les superbes illustrations du maître Yvan Pommaux.

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Il faut sauver la lune

(c) T. Magnier

Attraper un coup de soleil, on connait. Mais un coup de lune ? Si, si, c’est possible. Valentin Duluoz, ce jeune rêveur timide et solitaire, s’en moque. La lune, lui, il l’aime, tout simplement. Elle le captive, elle l’attire, de façon magnétique, comme un refuge. Si bien que cela pose un réel problème à ses parents, des industriels de la cosmétique-minceur trop débordés pour s’occuper de lui, à sa gouvernante qui le tyrannise, à son professeur, et même au président de la république.

Valentin Duluoz n’était pas un enfant comme les autres. Il ne sortait presque jamais de chez lui, n’avait ni visite ni ami, et passait le plus clair de son temps à regarder… la lune ! (…). Un spectacle dont jamais il ne se lassait. À tel point que les rares adultes qu’il croisait le lorgnaient d’un air agacé, lui, le rêveur solitaire.

– Mais enfin ! pensaient-ils. Pourquoi cet enfant perd-il un temps précieux à guetter ce ridicule machin là-haut ? N’aime-t-il pas notre monde ? Est-ce que nous ne l’intéressons pas ? Sans doute est-il bête, tout simplement ! Bête comme ses pieds. Bête comme chou. Bête comme… la lune, tiens, qui le passionne tellement ! Et c’est ainsi qu’était jugé Valentin, sans que personne ne prenne la peine de le comprendre…

Mais voilà qu’arrive une étape décisive dans la vie de Valentin : il fait sa première rentrée scolaire. Un espoir pour sortir de sa solitude ? La confrontation de sa différence avec ses petits camarades va se révéler douloureuse. Ridiculisé à cause de son bégaiement qui le handicape, Valentin se renferme et se réfugie dans l’observation de la lune, encore une fois. Or, son attirance pour l’astre est si contagieuse que les enfants de l’école s’arrêtent pour admirer le croissant, provoquant une pagaille pour l’équipe enseignante.

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