Je n’aime pas Koala

(c) Alice

Un doudou, c’est personnel. C’est comme une brosse à dents, ça ne se prête pas.

Et l’amour pour un doudou, quel qu’il soit, petit ou gros, doux ou pelé, croquignouski ou gerbibeurk, ça ne s’explique pas. L’amour est aveugle, non ?

Et vous ?

Rappelez-vous, ce doudou machouillé que vous avez trainé de pièce en pièce, que vous avez caché dans votre cartable à l’école primaire, oui, celui-là. Celui que vous avez planqué sous le lit quand votre amoureux est venu écouter de la musique chez vous… Vous voyez bien de quoi je parle : ce petit morceau de vous qui a construit votre enfance… Mieux qu’un doudou, c’était un ami.

Bref. 

Et bien, Adam, lui, c’est tout le contraire ! Il n’aime pas cette peluche Koala ! Non mais sans blague, vous avez vu ce trucmuche épouvantable ? Adam n’a pas confiance, ce koala est louche. Regardez ses yeux déjà… Il ne louche pas mais Adam le sent bien, Koala l’épie où qu’il aille. Il lui a même chipé son goûter. Mais personne ne le croit ! Les adultes ne le comprennent pas. 

Tous les soirs, avant d’aller au lit, Adam suit le même rituel : il prend son bain, il enfile son pyjama, il se brosse les dents… et il essaye de se débarrasser de Koala.

Chaque jour, il tente bien les stratagèmes les plus fous pour l’éloigner, mais quoi qu’il fasse, il se retrouve collé à cette bestiole effrayante à la fourrure hirsute. Ça ne peut pas durer !

 
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Le monstre du lavabo

(c) La Palissade

Glouuuuhhhhh glouuuuh glouuuuu glouuuu….

Youhou ! Y a quelqu’un ?

Vu le bruit d’écoulement dans le lavabo, il y a un monstre qui gémit, c’est certain ! 

Allez, avouez, vous l’avez déjà ressenti ce petit frisson de terreur en imaginant qu’une bestiole bien étrange pouvait surgir du tuyau et vous avaler tout cru ?

Non ? Mon oeil, les enfants autour de vous me l’ont dit, foi de Licorne !

Et bien c’est exactement ce que Mila, un petit bout de jeune fille curieuse et intrépide, est en train de se demander : « où va l’eau de la baignoire ? »

Un genre de question tout à fait irrépressible comme « d’où vient le vent? » et qui laisse souvent les grandes personnes dans l’expectative tant ils sont déconnectés de leur imaginaire d’enfance…

Et s’il était en train de remonter dans l’immeuble par le tuyau…

« Elle va dans les tuyaux puis ça descend dans les égouts qui traversent la ville, et ça rejoint le fleuve, puis la mer« , explique sa maman.

Voilà une réponse bien rationnelle mais avez-vous déjà vu des monstres avaleurs d’eau au bord de la mer ? Non ? Alors le mystère reste entier, le monstre se cache quelque part dans les canalisations de l’immeuble. Mais où ? 

Au 1er, chez Madame Miossi, la fée du logis ? Non, ça sent la javel, une odeur qui repousse les montres forcément. Au 2e, chez Monsieur Albatin, le sorcier qui fait des potions magiques dans sa salle de bain ? Non, le monstre se sera méfié. Au 3e, chez la famille Antiferm dont les enfants hurlent à tue-tête ? Non, le montre n’est pas si téméraire…

Donc, cela signifie bien que le monstre est chez Mila, au 4e et qu’il la guette…

Résolue à tirer cette affaire au clair, la petite fille tente une expérience : elle lâche une balle dans le tuyau. Elle n’a plus qu’à la suivre pour savoir où se cache ce monstre du lavabo. Malin ! 

 
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Journal d’un enfant de lune

(c) AL Nalin

Sans doute l’une des plus belles couvertures que j’ai pu admirer depuis quelques temps. Un portrait comme un tableau dont se dégage une émotion forte, pure, si troublante qu’on entendrait presque la petite voix intérieure de cet être obscur, en proie à son questionnement…

Pourquoi ai-je été si touchée ? Est-ce le mystère de ce jeune garçon pensif, presque fragile ? Ce jeu de lumière en contre-jour le plongeant de fait dans l’ombre ? Est-ce ce titre énigmatique convoquant les souvenirs d’enfance, les peurs ou les joies, comme un appel au secours…

J’ai pris une grande respiration et j’ai tourné la page.

Graphiquement, c’est un voyage fabuleux qui commence. Dès la première page, une illustration pleine page plante le décor, comme une photo de vacances, un souvenir d’été, dans un silence parfait. Pas un bruit, pas un mouvement, pas âme qui vive…

Juste le vol lointain de quelques oiseaux. Le calme avant la tempête… Car, au fil des cases, les éléments se mettent en place et le rythme s’accélère.

 
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Interview : Joris Chamblain nous parle de son métier de scénariste et de ses lectures d’enfance

(c) J. Chamblain

Les Carnets de Cerise, les aventures d’Enola, Sorcières Sorcières et Lili Crochette, vous connaissez l’univers graphique de ces héroïnes attachantes… mais connaissez-vous l’homme qui se cache derrière ces scénarii incroyables ?

Joris Chamblain a très gentiment accepter de répondre à nos questions un peu indiscrètes. Il nous parle de son travail de scénariste en collaboration avec les illustrateurs ainsi que ses souvenirs de lecture d’enfance.

Allez hop, je vous emmène de l’autre côté du miroir…

 

 

La Licorne à Lunettes : Beaucoup vous connaissent par votre collaboration avec Aurélie Neyret sur les Carnets de Cerise, mais vous avez également publié d’autres ouvrages, comme les aventures d’Enola et récemment le « Journal d’un enfant de lune », un de mes coups de cœur de l’année dernière (lire la chronique ici). Entrons un peu dans les coulisses de votre métier de scénariste, parlez-nous de vos sources d’inspirations ?

Joris Chamblain : Ma source d’inspiration principale est la vie courante. Les gens, leur histoire, les flots d’émotions qu’ils traversent, les désirs qu’on refoule et qu’on cache sous des réflexes défensifs, les doutes, les espoirs, le découragement… je déteste la question « ça va ? », je lui préfère « comment ça va ? ». Elle nécessite une plus grande réflexion pour y répondre et suggère un réel intérêt de la part de celui qui la pose. Voilà mon inspiration. J’aime partager des parcours émotionnels, que je retranscris ensuite dans mes livres à travers des univers ou des situations inédites.

(c) AL Nalin

La Licorne à Lunettes : Se mettre à hauteur d’un enfant pour écrire et créer tout un univers, cela implique quoi exactement ?

Joris Chamblain : Cela implique une responsabilité. Vous voulez faire des livres pour enfants ? Ok ! Mais connaissez-vous réellement les enfants ? Leur psychologie, leurs besoins, leur façon d’apprendre et d’appréhender le monde. Si c’est non, prenez le temps de le découvrir et si vous avez envie de les accompagner là-dedans, alors allez-y. Mais si vous n’avez pas envie, que vous prenez les enfants pour des petits porte-monnaie sur patte, à qui il ne faut rien dire tant ils sont fragiles et ignorants, alors passez votre chemin. Sinon vous vous ferez du mal et vous en ferez à vos lecteurs.

Mais si l’envie de les accompagner est la plus forte, vous venez de franchir l’étape la plus importante. Maintenant, pensez à être bienveillant, humble et à l’écoute dans tout ce que vous entreprenez pour eux et n’ayez pas honte de grandir avec eux. C’est un beau voyage qui vous attend.

 
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Les aventures d’Enola et les animaux extraordinnaires (T.4) – Le yéti qui avait perdu l’appétit

(c) Ed. de la Gouttière

Héhé le voici chez nous le Tome 4 des aventures d’Enola, la jeune vétérinaire toujours prête à soigner les animaux extraordinaires, accompagnée de son fidèle félin Maneki.

Habilement conçu par les talents de Joris Chamblain (oui, oui, « Les Carnets de Cerise », c’est lui, mais également « Sorcières Sorcières » et le dernier bijou « Journal d’un enfant de lune ») et mis en images par Lucile Thibaudier, aux Éditions de la Gouttière.

Après les gargouilles malades d’amour, les licornes qui se rebellent, le kraken qui avait mauvaise haleine, le duo part sur les traces du Yéti qui semble avoir perdu l’appétit…

Un voyage au pays du mystérieux abominable homme des neiges, dans des paysages aux couleurs contrastées (blanc immaculé, bleu glacier éclatant, bravo pour le travail de la coloriste Camille, c’est magnifique !)

On dirait que notre jeune Enola grandit d’album en album, un peu comme Cerise…

 
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