Le chapeau charmant

Avez-vous pris le temps d’observer les nuages récemment, en marchant le nez en l’air ou allongé dans l’herbe ? Un plaisir d’enfance facilement ré-appropriable si vous vous laissez le temps de ce voyage imaginaire. C’est ce que fait cette petite fille pour chasser l’ennui, en cette fin d’été dans ce parc où la chaleur est assommante.

Quand soudain, zouim, elle glisse sur un chapeau. Etrange ce chapeau abandonné. Qui l’a oublié ? S’ouvre alors pour elle le champs des possibles pour cet objet anodin. Elle lui invente plusieurs vies : un grand-père l’aurait perdu pendant sa sieste ? Un gondolier de Venise en voyage à Paris l’aurait égaré en traversant le parc ? Une musicienne qui s’en servait pour récolter quelques sous l’aurait oublié pour rejoindre un admirateur ?


Le lendemain, le chapeau mystérieux est toujours à sa place, l’occasion pour elle de s’imaginer danseuse de claquette ou funambule le chapeau à la main. Elle le respire, et là par magie lui reviennent les mots de son oncle poète. Mais l’orage gronde bientôt. Que va devenir le chapeau sous la pluie ? Pour le savoir, il faudra lire ce roman court si touchant, qui dit combien notre part d’imaginaire fait notre richesse intérieure et que les surprises peuvent surgir au détour d’une branche de prunus.

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Lettre à toi qui m’aimes

« Regarde-moi clairement un instant :
entre nous, il y a un paquet de trucs qui n’arriveront jamais. »

Comment savoir si on se plait ? Et quand l’amour est à sens unique, que faire, que dire ? Faut-il briser le cœur dans l’œuf avant qu’il ne saigne ?

Pénélope, Dudley et Jobs recrutent un nouveau guitariste pour répéter avec leur groupe hors du lycée. Yliès, un ténébreux et énigmatique métalleux aux yeux de velours. Or l’amour s’invite dans cette bande de potes : Yliès aime Penny mais ce n’est pas réciproque. Si Penny joue avec les limites au début, elle sait vite que rien ne se fera. Yliès se pâme, Penny tente d’éteindre les feux mais le poids de ce amour obsessionnel et unilatéral est étouffant.

C’est une voix qui parle tout au long de ce récit hybride, entre roman épistolaire et journal intime, échanges sms ou mails, dialogues et réflexions intérieures. C’est la voix de celle qui n’aime pas, point de vue inédit qui démonte les archétypes du roman d’amour.

Quel rythme, quelle musicalité dans l’écriture où chaque phrase ciselée comme un poésie convoque les émotions, fait vibrer les cordes sensibles et percute avec justesse ! Une non-liaison dangereusement inflammable, une confession intime de celle qui n’aime pas vers celui qui se meurt d’amour, amante inaccessible et amoureux transi friendzoné. Je n’ai pas lu ce texte, j’ai écouté Penny me le murmurer avec sa voix de bourreau inconscient qui a pris tout l’espace sonore dans ma tête. Un récit en vers libres qui pulse, à vivre d’une traite.

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Et qui de mieux que les personnages du roman pouvaient poser des questions à l’autrice sur son ouvrage ? Impossible ? Carrément possible ! Une interview exclusive de Julia Thévenot par Pénélope, Yliès et Dudley en personnes.

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L’âge du fond des verres

L’âge, c’est important ? Oui, enfin surtout à la cantine, où, quand on le cherche au fond des verres, on est fier du 33 et on tait le 5. C’est exactement ce que pensait Guilène avant d’entrer en 6e et de se rendre compte que ses parents étaient… vieux, mais vraiment vieux selon elle. La 6e : une étape décisive, le début de l’adolescence et des codes qui vont avec.

Pour Guilène dont les parents ont l’âge d’être ses grands-parents, cela ne posait aucun souci jusqu’au jour où elle se rend compte du décalage avec le mode de vie des parents de ses amis.

Un fossé s’ouvre, plongeant Guilène dans une grande perplexité et un sentiment de honte dur à assumer. Car elle est heureuse avec eux, la vie est chouette même si ça manque de modernité. À sa grande surprise, ils acceptent de recevoir la classe entière pour un dîner de fête, un événement marquant qui va avoir des conséquences dans la perception des élèves de la classe de Guilène. Les moqueries vont bon train et son amitié naissante avec Cléa est mise à mal. Pour aggraver la situation, Mme Ivano, la prof de maths, s’acharne contre elle et Aron, le délégué idéal, la trouble. C’est la panique. Guilène est déchirée entre son amour pour ses parents et sa colère contre les rageux. Tout bouillonne en elle.

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On lit trop dans ce pays

Un titre pareil, ça hameçonne, non ? Mais où est ce paradis ? 
Dans le pays de Rose-Bibly, on y lit beaucoup et surtout de tout : « des avalanches de livres, des cyclones, des tornades (…) avec un cerisier au milieu et une jolie ombre bleue pour s’y allonger. Dans ce pays, on lisait comme on cueille des cerises. Juste en tendant la main. » Quel programme !

Au fil des pages, au son d’une ritournelle, on découvre l’ampleur du champs des possibles. « Des histoires avec des moulins à vent, des baleines blanches, des Zazie et des Prince-petit, qui vous font les rêves et les matins en grand. » Hmm ça me dit quelque chose 😉

L’imaginaire de Pef nous entraîne alors au cœur de références bien connues de la littérature, et qui, si elles seront une découverte pour les plus jeunes, feront tilter la mémoire des plus grands, leur rappelant ces lectures d’enfance qui nous construisent. « Trop de livres qui riment », « trop d’images qui bullent en bandes organisées », « trop de livres à penser »… La plume de Daniel Picouly joue avec les sonorités, parsemant le récit de nombreux clins d’œil au patrimoine littéraire.

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D’or et d’oreillers

Oyé oyé, le nouveau roman signé Flore Vesco est disponible dans vos librairies, dépêchez-vous !

De cape et de mots, on a aimé.
Louis Pasteur contre les loups-garous et Gustave Eiffel et les âmes de fer, on a aimé.
226 bébés, on a aimé.
L’estrange malaventure de Mirella, on a aimé.

Tu vois le concept ? On est fan !

Oui, tu vas aimer ce conte revisité par la talentueuse plume d’une autrice aussi brillante, et primée moult fois (Prix Vendredi, Prix Sorcières, Prix La voix des blogs).

Oui, tu vas aimer basculer dans cet univers inspiré de la princesse au petit pois mais complètement dépoussiéré, teinté de poésie et de sorcellerie, pour décrire les premiers émois amoureux.

Oui, tu vas aimer Sadima, une héroïne féministe qui prend sa vie en main.

Oui, tu vas aimer cette histoire d’amour et tout l’art des mots ciselés de Flore Vesco pour dire avec sensibilité la sensualité.

Et cette couverture illustrée par Mayalen Goust 😍😍😍 On rêve d’une version originale encadrée sur son mur…

Le coup de coeur est inévitable et je vous souhaite urgement de pouvoir vivre une telle expérience littéraire.

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