Un texte comme un souffle – ou plutôt comme une transe – bouillant et fiévreux, comme l’explique l’autrice elle-même. On y conte l’intime, le trouble, le brutal, le secret, la douleur enfouie, le silence générationnel, les traces profondes du sang, le mystère des hameaux déchirés, l’espoir du cicatriciel.
On y suit un fils, un jeune guérisseur, appelé dans un village reculé, loin de la mère qui connait elle aussi la langue des choses cachées. Cette langue que peu savent entendre. Celles et ceux-là mêmes, ces êtres souterrains qui savent se mêler aux autres pour soigner, apaiser, maitriser les flammes.
Des chapitres cours comme des visions en flashback, comme des images que le rêve ou le cauchemar projettent contre nos paupières, qui tissent au fur et à mesure les contours de cet homme providentiel qui ne doit jamais laisser de traces, comme lui a toujours appris sa mère. Sauf cette nuit-là.
L’écriture sensible et brute de Cécile Coulon, encore une fois, qui nous ouvre le temps d’une nuit hypnotique un récit sombre et poétique.