En couple

Être en couple, est-ce deux moitiés qui forment un tout ? Deux individualités qui en créé une troisième ? Quelle place le « Nous » laisse-t-il au « Je » ? Faut-il suivre un Code de la Route à deux ? « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » est-elle obligatoirement l’épitaphe du coup de foudre ? Y a-t-il seulement besoin d’une règle dans tout ça ?

Bahia a 17 ans. Féministe, passionnée de cinéma, indépendante et déterminée, elle rêve de devenir cinéaste. Au début de son année de terminale, elle vit une histoire d’amour avec Milosh, un des garçons de leur bande d’amis. Très vite, chacun semble avoir un avis sur leur couple. Mais Bahia est tiraillée entre ce qu’elle ressent, ce qu’elle rêve et ce que le fait d’être en couple semble impliquer. Peut-on s’aimer et ne pas vouloir être en couple ? Bahia a fait un choix : « Je t’aime mais je ne veux plus être avec toi ».

Chapitre après chapitre, Coline Pierré nous emmène au plus près de l’introspection de Bahia, sur cet amour qui la remplit mais qui semble aussi la définir, et la réduire d’une certaine façon. Assis sur ce banc entre Milosh et Bahia, on suit le cheminement de cette histoire qui s’est arrêtée. Je crois que c’est de suivre les hésitations de Bahia qui m’a le plus touché, c’est assez novateur de montrer d’autres formes de ressentis face à la définition de l’amour, de faire partager ces doutes, cette colère face aux modèles établis qu’on n’a pas obligatoirement envie de suivre, cette liberté d’être soi avant tout.

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Le jour où j’ai osé

Recueil de nouvelles pour les 20 ans de la collection Scripto

Quel titre, non ? Cela ouvre un champs des possibles indéniable, celui de toutes les confidences, celui de toutes les audaces, celui de toutes les expériences, celui de toutes des libertés.

Je suis une grande dévoreuse de nouvelles, j’aime sa forme courte, impactante, sa façon de me prendre par la main en quelques lignes et de me plonger immédiatement dans l’intimité la plus profonde des protagonistes. Car il y a une certaine urgence dans la nouvelle, dans celle du partage de l’émotion. Et ici, celle du courage de ces êtres qui osent pour être, devenir, rester eux-mêmes.

Alors je vous invite à oser ouvrir ce recueil pour vivre intensément ces 8 récits inspirants :

  • « Grande fille » de Claire Castillon : l’hésitation d’Élise devant une relation naissante dont l’image qu’elle se fait par ressenti du corps n’est peut-être pas celle qui plait à son cœur. Et toujours la plume de cette autrice qui touche par sa justesse et la sensibilité ciselée de ses personnages.

  • « L’affiche de John Wick 2 » de Vincent Mondiot : Constant, ses idées noires, son carcan familial doré qui l’étouffe, l’image qu’il pense devoir tenir et le lâcher-prise improvisé qui rebat les cartes. Pas si constant ? Des voix lycéennes justes, incarnées, ancrées dans le réel d’aujourd’hui.
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Diabolo Menthe

Au scénario celle qui l’a créé, Diane Kurys, et aux crayons, Cathy Karsenty

Se replonger dans les années 60 d’Anne, Frédérique et leur mère, dans ce fameux lycée Jules Ferry, dans cette France pas encore bouillonnante mais presque.

Lire les phylactères en entendant la chanson de Yves Simon forcément, la voix et la bouille d’Eleonore Klarwein, les scènes mythiques de la prof de sport coincée, du démaquillage sadique de la prof de dessin, la gifle des règles, du cri de honte d’une mère qui hurle « ma fille est une voleuse »…

Et toute cette mise en lumière de l’adolescence qui se cherche dans une société encore bien rigide.

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Qui es-tu Alaska ?

Rattrapage pour moi avec Alaska suite à la lecture du guide de littérature ado de Tom et Nathan Lévêque : « En quête d’un grand peut-être ».
Ce titre fait directement référence à ce roman où le narrateur explique à ses parents la raison de son départ en citant les derniers mots de François Rabelais sur son lit de mort : “Je pars en quête d’un Grand Peut-Être.” Voilà ma raison. Je ne veux pas attendre d’être mort pour partir en quête d’un Grand Peut-Être. »

Citons @lavoixdulivre : « Dans le « grand » peut-être de Miles, il y a toute l’intensité — voire l’arrogance ! — de l’adolescence.
Les personnages de John Green en traduisent l’essence : ce sentiment de grandeur et d’invincibilité que l’on ressent à cet âge-là. La vie doit être à 100 % ou ne pas être : c’est l’heure des grands sentiments, des grands drames, des grandes histoires d’amour et d’amitié, des grandes premières et dernières fois. »

Voilà.👌

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La pouilleuse

(c) Sarbacane

Besoin d’air !

Je termine à l’instant la lecture de ce roman coup de poing : ma gorge est serrée, mon regard sur la 4e de couverture reste comme bloqué, le malaise qui me prend a un arrière goût nauséeux. Heureusement que c’est une fiction et non un article de presse car comment continuer à espérer dans l’humanité quand on lit ce genre d’histoire d’une violence gratuite aussi glaciale. Inspiré d’un fait divers ? Ok, je vais vomir, je reviens.

C’était le dernier Clémentine Beauvais que je n’avais pas lu, et je crois qu’il va me hanter pendant un certains temps encore…

Cela paraissait commencer en toute légèreté : un matin, 5 élèves d’un lycée parisien chic décident de sécher les cours. Certes, encore une fois. Blasés, imbus d’eux mêmes, indifférents à tout, ce n’est pas un journée de cours off qui changera la face de leur vie. Et pourtant… Il va suffire d’un instant, le croisement de deux trajectoires qui n’avaient aucune raison d’entrer en collision et c’est le dérapage ultime vers le cauchemar. Sur un coup de tête, ils kidnappent une fillette de 6 ans d’origine africaine à l’entrée de la piscine municipale. Elle avait un pou sur la tête et ils vont la bousculer verbalement puis physiquement, pour s’amuser, sans aucune morale ni arrière pensée.

Le récit est porté par l’un des lycéens, David, qui a rejoint la bande récemment. Devant la bande décidée à torturer la gamine, il doute mais ne sait pas vraiment pourquoi il n’intervient pas, cela semble le dépasser. Ils sont peu concernés par leurs actes, ça fait froid dans le dos.

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