après quoi chacun court
Quoi de mieux qu’une lecture du soir qui invite à la douceur. Dès la première page, le rythme est donné, comme une ritournelle : « le jour à peine levé l’oiseau s’envole vers qui le cajolera. » Suivent alors les animaux de la forêt dans une même quête : chacun cherche qui lui donnera de l’amour. Renarde, souris, cerf, belette, loup, ourson et même encore licorne, chacun tend vers ce moment précieux où il retrouvera celui ou celle qui le caressera, l’enlacera, le câlinera, le chérira, le bercera.
Double page après double page, l’enfant suit le périple de ces animaux presque familiers, ceux des imagiers qu’il a pu feuilleter. Progressivement les mots assemblés créent comme une petite musique intérieure pleine de poésie, et l’identification se fait, amenant l’enfant à se poser l’ultime question : et lui, qui bercera-t-il ? Car, indéniablement, on a tous besoin d’affection, d’en recevoir mais également d’en donner. C’est ce que sous-tend la narration : être aimé et aimer en retour.
On retrouve avec plaisir l’univers graphique frais et épuré de Julie Guillem qu’on avait aimé dans « Le si petit roi » sorti chez le même éditeur en 2019. Comme elle l’explique, « l’illustration est un moyen de voyager et d’expérimenter de nouvelles voies » et c’est exactement ce que l’on ressent à la lecture de grand album : une ballade bienveillante illustrant après quoi chacun court, l’amour.