Rencontre avec Timothée de Fombelle autour d’Alma

« On écrit les livres qui nous manquent »

C’est bien ce genre de rencontre qui nous manquaient. Depuis l’annonce de la sortie du premier tome de la nouvelle trilogie de Timothée de Fombelle, le rendez-vous avait été pris, pour échanger sur la naissance de cette héroïne si particulière. Mais le temps en a voulu autrement, éloignant les lecteurs de l’auteur. Un temps suspendu.

Et puis le temps des retrouvailles, tous liés par ce roman fort qui secoue, interpelle et fait vibrer intensément.

Au coeur de cette librairie écrin, sur le divan, TdeF se laisse prendre au jeu des questions essentielles de la libraire Camille. L’atmosphère est douce presque intime tant le silence de l’auditoire se fait au moment où commence la lecture d’extraits par l’auteur. L’écoute est dense, la voix envoûte, et la vie d’Alma s’anime.

– La quête de liberté est au coeur de tous vos romans, comme le rapport à l’Histoire, au passé. Pourquoi écrivez vous ? 
« J’écris les livres qui me manquent, à moi. J’écris les livres que je cherche. Depuis l’âge de 13 ans, je cherche ce livre, cette histoire qui a jaillit en moi quand je vivais en Afrique, au Ghana, à Elmina. C’est là, en jouant dans les ruines de ces forteresses au bord de mer reprise par la nature sauvage que le souvenir s’est ancré. Au moment choc où je découvre ce qu’est la traite. »
« J’écris, je crois, pour rendre la vie un peu plus belle, un peu plus intense, un peu plus tragique, romanesque. J’écris, je pense, pour ne pas être seul dans mon rapport au monde. C’est ce que que permet la Littérature Jeunesse, une littérature adressée. Je vérifie que mon lecteur est toujours là, derrière moi, quand j’écris. »
« J’écris chaque livre comme le dernier, dans l’urgence et la nécessité. »

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Olivier Tallec nous parle de ses livres d’enfance

Mais quelle actualité en cette rentrée 2018 pour Olivier Tallec, pas moins de 3 ouvrages d’ici la fin de l’année, et pas des moindres !

Le nouveau QuiQuoi tout d’abord, cette série goupillée avec Laurent Rivelaygue qu’on adore (la série, hein… meuhon on t’adore aussi Laurent, boude pas) : Les Qui Quoi et le chien moche dont personne ne veut (bientôt sur le blog, je tease, je tease…)

Et puis un grand album totalement craquant, J’en rêvais depuis longtemps chez Actes Sud Junior toujours (et chroniqué ici, reviens après car on n’en a pas fini avec Monsieur Olivier),  mettant en scène une histoire d’amitié (comme souvent dans ses ouvrages) entre un chien et son petit maître. Qui du chien ou de l’enfant est le maître de l’autre, ça…

Et enfin, un tout autre format, pour les beaucoup plus grands (ceux qui ont du poil aux pattes et aux joues mais qui ne sont pas des chiens), Je reviens vers vous chez Rue de Sèvres (bientôt chroniqué ici, il faudra revenir hein) qui vient rejoindre les deux premiers opus totalement déjantés et irrésistibles, plein d’humour noir comme on l’aime.

Alors petites chanceuses, petits chanceux, le grand Olivier Tallec a accepté de répondre à nos questions sur ses livres d’enfance et sur ce qui l’inspire au quotidien pour nous concocter des bijoux aussi délicieux. Allez, c’est cadeau !

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Interview : Joris Chamblain nous parle de son métier de scénariste et de ses lectures d’enfance

(c) J. Chamblain

Les Carnets de Cerise, les aventures d’Enola, Sorcières Sorcières et Lili Crochette, vous connaissez l’univers graphique de ces héroïnes attachantes… mais connaissez-vous l’homme qui se cache derrière ces scénarii incroyables ?

Joris Chamblain a très gentiment accepter de répondre à nos questions un peu indiscrètes. Il nous parle de son travail de scénariste en collaboration avec les illustrateurs ainsi que ses souvenirs de lecture d’enfance.

Allez hop, je vous emmène de l’autre côté du miroir…

 

 

La Licorne à Lunettes : Beaucoup vous connaissent par votre collaboration avec Aurélie Neyret sur les Carnets de Cerise, mais vous avez également publié d’autres ouvrages, comme les aventures d’Enola et récemment le « Journal d’un enfant de lune », un de mes coups de cœur de l’année dernière (lire la chronique ici). Entrons un peu dans les coulisses de votre métier de scénariste, parlez-nous de vos sources d’inspirations ?

Joris Chamblain : Ma source d’inspiration principale est la vie courante. Les gens, leur histoire, les flots d’émotions qu’ils traversent, les désirs qu’on refoule et qu’on cache sous des réflexes défensifs, les doutes, les espoirs, le découragement… je déteste la question « ça va ? », je lui préfère « comment ça va ? ». Elle nécessite une plus grande réflexion pour y répondre et suggère un réel intérêt de la part de celui qui la pose. Voilà mon inspiration. J’aime partager des parcours émotionnels, que je retranscris ensuite dans mes livres à travers des univers ou des situations inédites.

(c) AL Nalin

La Licorne à Lunettes : Se mettre à hauteur d’un enfant pour écrire et créer tout un univers, cela implique quoi exactement ?

Joris Chamblain : Cela implique une responsabilité. Vous voulez faire des livres pour enfants ? Ok ! Mais connaissez-vous réellement les enfants ? Leur psychologie, leurs besoins, leur façon d’apprendre et d’appréhender le monde. Si c’est non, prenez le temps de le découvrir et si vous avez envie de les accompagner là-dedans, alors allez-y. Mais si vous n’avez pas envie, que vous prenez les enfants pour des petits porte-monnaie sur patte, à qui il ne faut rien dire tant ils sont fragiles et ignorants, alors passez votre chemin. Sinon vous vous ferez du mal et vous en ferez à vos lecteurs.

Mais si l’envie de les accompagner est la plus forte, vous venez de franchir l’étape la plus importante. Maintenant, pensez à être bienveillant, humble et à l’écoute dans tout ce que vous entreprenez pour eux et n’ayez pas honte de grandir avec eux. C’est un beau voyage qui vous attend.

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Stéphane Tamaillon nous parle de son nouveau roman « La Team Sherlock » – T.1 Le mystère Moriarty

ST (c)

Témoin de l’agression d’un pensionnaire par une créature surnaturelle dans le pensionnat du Collège de Compte de Phénix où elle vient d’arriver, Célandine est bien décidée à mener son enquête, avec l’aide de ses amis, Haruko et Alejandro. Son intuition et sa perspicacité vont être mis à rude épreuve, mais La Team Sherlock est en marche.

À l’occasion de la sortie de son nouveau roman, Stéphane TAMAILLON a accepté de répondre à nos questions indiscrètes sur son travail d’écriture. Plongée en eaux troubles au coeur de la naissance de ce thriller palpitant.

 

 
La Licorne à Lunettes : La Team Sherlock est le premier tome d’une nouvelle série. Pouvez-vous nous raconter un peu l’histoire de la naissance de cette aventure, comment vous est venue l’idée ?
Stéphane Tamaillon : J’avais l’envie de jouer avec la mythologie de Sherlock Holmes, dont je suis un grand fan, mais sans écrire un pastiche et en l’ancrant dans la modernité en mettante en scène des héros auxquels les jeunes lecteurs puissent s’identifier. Une idée a commencé à germer. Des enfants qui posséderaient chacun une des qualités du grand détective consultant et qui, ensemble, formerait la Team Sherlock. Quant à l’intrigue du premier tome, sans rien révéler, la figure du Comte de Saint-Germain me fascine.

(c) Seuil

La Licorne à Lunettes : Celandine et Haruko sont des héroïnes qui n’ont pas froid aux yeux et qui se complètent bien. J’avoue un gros coup de coeur pour Haruko, son style et ses répliques à la fois cinglantes et rebelles. Quelles ont été vos sources d’inspiration pour ces personnages au caractère bien trempé ?
S. T. : Quand j’écris une histoire, mes personnages sont toujours un reflet de ma personnalité, ou de celui que j’aimerais être. Haruko, c’est mon côté rebelle. On aimerait tous avoir sa répartie, être parfois capable de briser les règles. Celandine est plus sage, plus réfléchie, Alejandro, timide et maladroit.

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Emilie Chazerand nous parle de son nouveau roman La Fourmi Rouge et de ses lectures d’enfance

(c) Sarbacane

Oyez, oyez ! À l’occasion de la sortie du futur bestseller « La Fourmi Rouge » (chroniqué ici) aux éditions Sarbacane (J-1 mon ami, si j’étais toi, j’irai de ce pas enlevé mais élégant commander ce fabuleux ouvrage chez ton libraire chéri), Emilie Chazerand nous parle de sa passion pour l’écriture, de son pétillant et impertinent personnage Vania Strudel (VANIA POWA !!!), ainsi que de ses lectures d’enfances. 

Quelques éléments de présentation : « Emilie Chazerand vit près de Strasbourg, où elle a été « trouvée dans un paquet de nouilles » en 1983. Petite, elle dévore les livres. Après avoir été infirmière, elle se met à écrire des aventures tarabiscotées et peu à peu, les livres reprennent la première place dans sa vie. Elle a une bicyclette hollandaise, deux matous dodus, trois francs six sous, quatre blagues rigolotes, cinq bonnes raisons de se lever le matin, six projets pour quand elle sera vraiment grande et sept vies, comme les chats. »

De la passion (une tonne), du talent (des tonnes), de l’humour (des exatonnes): un cocktail explosif qui va faire du bruit !  

Lâchez ce que vous êtes en train de faire et découvrez l’univers de cette auteure à la plume bien affutée ! 
 
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– La Licorne à Lunettes : La Fourmi rouge vient de sortir, un futur bestseller à coup sûr : quelles ont été vos sources d’inspiration principales ? Comment est née Vania Strudel ? D’où vous vient cet humour décapant qu’on décèle dans vos précédents ouvrages (Je suis fan de Quel morfal ce Gwendal ! et Suzon) et qui excelle encore une fois ici dans ce roman si désopilant et impertinent ?

Emilie Chazerand : J’ai écrit la Fourmi rouge pendant ma seconde grossesse. C’était une période où je pensais à mon passé, mon histoire personnelle, et à l’avenir de mes enfants. J’essaie souvent de visualiser l’adolescence de ma fille, par exemple. J’imagine les choses auxquelles elle sera immanquablement confrontée et je frémis déjà pour elle. Je crois que j’ai eu envie de lui fabriquer une bonne copine. Quelqu’un qu’elle pourra retrouver au chaud, dans des pages, et qui la rassurera. À cette période, elle ne viendra certainement pas chercher réconfort et consolation chez moi. Je serai bien trop vieille, débile et nulle à ses yeux. Mais elle aura Vania. Les livres peuvent être de merveilleux soutiens, je le sais pertinemment.     
  

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