Le vilain petit machin

J’avais adoré « Le Grand Grrrrr », pour le ton humoristique et poétique et pour cet univers graphique en mode crayons de couleurs hyper expressif.

Alors joie de retrouver le trait de Marjolaine Leray pour une réécriture savoureuse du célèbre conte d’Andersen (mais si vous l’avez deviné, une histoire de canard… Voilà !).

Au fil des pages, on suivre cet petit œuf qui, après avoir éclos et donc disposé de pattes et d’un bec, se retrouve grandir dans une famille de canards qui ne parait pas lui ressembler.

« Notre regard s’arrête aux surfaces des choses,
Et il en faut bien peu pour les teinter de rose,
Ou de noir, ou de vert,
Ou de gris, ou de bleu.
Foin d’énumération longuette,
Je ne vais pas ici décliner la palette !
Bref.
Se fier aux regard des autres peut nous rendre très malheureux. »

Le texte sous la forme de vers enchâssés, librement et ponctué d’humour, est habillé par les illustrations souvent pleine page, aux teintes noires et blanches, teintés de touches de jaune et rouge vifs, renforçant le contraste entre notre petit héro et les autres.

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La Palisse

Un poème chanté de Bernard de La Monnoye (17e siècle) remis en lumière par Andrea Tullio Canobbio et illustré par Sergio Olivotti publié par une maison que je découvre : les éditions Chocolat ! Jeunesse

Le pitch de cet album ovni totalement délicieux aux illustrations pleines de malice :
« Tout le monde connaît les « Vérités de La Palisse », ces déclarations si banalement évidentes qu’elles en sont risibles. Certains savent que ces Lapalissades » viennent du Seigneur de La Palisse, qui fut un maréchal de François Ier. Ce qu’on sait moins, c’est qu’il n’a jamais prononcé une seule lapalissade de toute sa vie, et que le lien entre ce maréchal prestigieux et ces stupides évidences repose sur une ridicule erreur de lecture. Et ce qu’on sait encore moins, c’est que le poète dijonnais Bernard de La Monnoye, au 17e siècle, a nourri cette joyeuse farce avec une chanson en vers, étonnamment moderne et savoureusement drôle. Andrea Tullio Canobbio a exhumé cette vieille chanson, en a sélectionné les meilleurs vers, illustré par Sergio Olivotti. »

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Tombée du ciel

Encore une fois la force d’une magnifique couverture séduit ma part d’enfance (qui est grande !)

Quelle est cette merveille multicolore qui est tombée du ciel, un jeudi, aux pieds du peuple de l’herbe ?

Que ce soit la coccinelle, le phasme ou la grenouille, ils sont tous d’accord pour dire que c’est la chose la plus incroyable jamais vue. L’araignée, roublarde, déclare que cette merveille lui appartient, et s’empresse de monter un spectacle payant. Sa fortune dépasse vite l’imagination mais un désastre pointe au loin…

Les illustrations en noir et blanc de l’univers des insectes contrastent avec celui des humains, et les mondes s’entrechoquent.

Une belle lecture à partager !

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Fin d’été

En ce dernier jour d’été, comment ne pas avoir envie de prolonger un peu ces instants de plaisir, et convoquer la douceur et presque insouciance qui nous a bercé ces dernières semaines.

Sur la couverture, le doute plane pour les rêveurs gourmands de délassement : est-elle en train d’ouvrir ou de fermer le parasol ? L’impression l’emporte sur le temps, comme une plongée dans un tableau. Tout reste encore possible tant que le livre n’est pas ouvert. J’aime cette idée qu’à cet instant, le lecteur dans l’expectative peut encore imaginer que les vacances commencent. Tout ici évoque le bonheur de l’enfance, ces petits instants magiques qui nous construisent.

Et puis, forcément, on tourne les pages pour se plonger dans cet univers aquarellé aux teintes lumineuses qui étire les dernières heures des vacances. Et si ce n’était pas encore fini ? Certes, ce sont les derniers instants, il faut ranger, fermer les valises comme les volets, dire au-revoir aux voisins en serrant un peu les dents pour ne pas verser une larme, car on ne sait pas quand on reviendra. Et puis prendre la voiture et la route.

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Un vent tourbillonnant

« Edmond n’avait pas d’apparence, ni de forme ni d’odeur. Il n’avait même pas d’ombre. C’était un tout petit vent et on se fichait bien de son existence. »

Un vent ? Absolument ! Pourquoi un vent n’aurait-il pas, comme vous et moi, des rêves de grandeur ? Mais comment faire pour compter dans la vie des gens comme le Soleil ou la Neige quand on peut à peine faire remuer une mèche de cheveux et qu’on ne compte comme amie qu’une douce mésange bleue apprivoisée durant l’enfance ?

Un jour, l’envie est plus forte : Edmond décide de monter à la capitale pour y rencontrer un coach de vie. Il ne manque pas d’air, diraient certains.

« Ce matin d’avril, Edmond quittait l’enfance. »

Diagnostic : manque de confiance et d’estime de soi, besoin de s’affirmer… Un sacré programme, un challenge à relever ! Un travail sur le souffle s’impose. Mais, c’est encore léger. Alors pourquoi pas un travail en groupe de parole !

De jour en jour, Edmond souffle de plus en plus fort, de manière brutale et intempestive, une vraie tornade. Peut-être est-il allé trop loin dans l’excès de zef, les gens le craignent maintenant. Saura-t-il trouver le bon dosage, apprendre de ses erreurs, trouver l’équilibre entre fougue et caresse, panache et discrétion, la façon de vivre parmi les autres tout en restant lui-même ?

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