Quatre soeurs

Un dimanche d’automne un peu gris ? Envie du réconfort des mots de Malika Ferdjoukh !

Vous connaissez la famille Verdelaine bien sûr, Charlie, Geneviève, Bettina, Hortense et Enid… Mais également, Basile, Tante Lucrèce et son chien, les deux chats, les parents fantômes et tous les autres personnages qui traversent la Vill’Hervé au fil des saisons : Muguette, Tancrède, Merlin, Désirée et Harry, Tante Jupitère, Vigo… et tant d’autres !

Un régal de se replonger dans l’univers créé par Malika Ferdjoukh revisité par Cati Baur. On s’attache très vite à ces personnalités et se voit bien passer un week-end ou un été au bord de cette falaise, dans cette maison remplie d’amour sororal malgré l’absence des parents décédés. Des tranches de vies trépidantes, entre quête d’identité et rébellion adolescente, secrets de famille et confrontation aux douleurs de la vie.

Personnages hilarants, péripéties en tous genres et dialogues piquants, cette intégrale en BD nous fait (re)découvrir avec bonheur la vie de ces cinq sœurs, leurs amis, leurs amours, leurs humeurs, leur humour… Un pur régal !

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Alma T.2 L’enchanteuse

Haletant ? Evidement !

Depuis les premières lignes du T.1, on sait que l’on scelle pour quelques années un pacte avec l’orfèvre de la construction narrative.

Chaque chapitre ouvre une porte vers un ailleurs que l’on a hâte ou peur de découvrir. Inexorablement, on dévore les pages en ralentissant pourtant la lecture à chaque minute, pour faire durer le temps de l’aventure auprès d’Alma, Joseph, Lam et Brouillard, Amélie et Saint-Ange, Nao et Sirim, Jacques Poussin et Gabriel Cook et tant d’autres. De Saint-Domingue à Liverpool, de la Louisiane à Versailles en passant par Botany Bay en Australie, le vent de la liberté poussent les protagonistes à rechercher ce qui leur manque le plus.

Il est encore une fois question des bateaux de traite dans ce 18e finissant qui sillonnent les nouveaux mondes, de droits humains dont l’émergence d’une révolution intellectuelle et politique laissent émerger l’espoir de la fin de d’esclavagisme, de liens familiaux tissés si profonds et si forts qu’ils vous relient malgré les tempêtes et la folie des hommes, d’amitiés inestimables à la vie à la mort, d’un trésor secret qui attise les jalousies les plus furieuses, de destins croisés qui n’en finissent pas de converger au prix de terribles sacrifices, d’un amour pur qui chemine au plus profond de ces cœurs connectés malgré la distance et qui suit une destination connue de lui seul, d’une voix intérieure qui se libère et cherche la voie vers le bonheur.

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Hématite – T.1 Sérénade

« Ne laisse pas la peur guider ta vie »

Sortie en avril dernier et dévorée tout de suite, il était temps de partager ici l’avis sur cette très chouette BD posté sur le blog il y a quelques temps.

Encore une fois, la couverture très réussie donne envie de découvrir ce personnage un peu torturée et si énigmatique.

Hématite – quel nom parfait – est une adolescente presque comme les autres à la différence près qu’elle est une petite vampire végétarienne passionnée de poésie. Issue d’une famille illustre de vampires, les Blackwood, elle vit dans un monde étrange où se côtoient humains et créatures fantastiques. D’un caractère sombre et rebelle, Hématite refuse d’accepter sa condition de vampire, préférant les soupes de légumes au sang chaud et être scolarisée dans une école mixe, la Wolven school et non à l’académie Diaemus aves ses congénères. Être différent et avoir du tempérament n’aide pas toujours à se faire des amis, mais Hématite peut compter sur Drunela, sa fidèle amie goule. En conflit avec ses parents et peu entourée, elle se réfugie dans l’écriture et la poésie, un penchant romantique fortement accentué par son amour secret pour Emile, un humain passionné de sciences occultes.

Mais Hématite est mal dans sa peau, partagée par des sentiments qui la submergent, soit qui accentuent sa timidité et sa solitude, soit qui déclenchent chez elle des accès de colère qui l’effrayent car elle ne peut en juguler la violence.

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Lettre à toi qui m’aimes

« Regarde-moi clairement un instant :
entre nous, il y a un paquet de trucs qui n’arriveront jamais. »

Comment savoir si on se plait ? Et quand l’amour est à sens unique, que faire, que dire ? Faut-il briser le cœur dans l’œuf avant qu’il ne saigne ?

Pénélope, Dudley et Jobs recrutent un nouveau guitariste pour répéter avec leur groupe hors du lycée. Yliès, un ténébreux et énigmatique métalleux aux yeux de velours. Or l’amour s’invite dans cette bande de potes : Yliès aime Penny mais ce n’est pas réciproque. Si Penny joue avec les limites au début, elle sait vite que rien ne se fera. Yliès se pâme, Penny tente d’éteindre les feux mais le poids de ce amour obsessionnel et unilatéral est étouffant.

C’est une voix qui parle tout au long de ce récit hybride, entre roman épistolaire et journal intime, échanges sms ou mails, dialogues et réflexions intérieures. C’est la voix de celle qui n’aime pas, point de vue inédit qui démonte les archétypes du roman d’amour.

Quel rythme, quelle musicalité dans l’écriture où chaque phrase ciselée comme un poésie convoque les émotions, fait vibrer les cordes sensibles et percute avec justesse ! Une non-liaison dangereusement inflammable, une confession intime de celle qui n’aime pas vers celui qui se meurt d’amour, amante inaccessible et amoureux transi friendzoné. Je n’ai pas lu ce texte, j’ai écouté Penny me le murmurer avec sa voix de bourreau inconscient qui a pris tout l’espace sonore dans ma tête. Un récit en vers libres qui pulse, à vivre d’une traite.

BONUS EXCLUSIF – BONUS EXCLUSIFBONUS EXCLUSIF
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Et qui de mieux que les personnages du roman pouvaient poser des questions à l’autrice sur son ouvrage ? Impossible ? Carrément possible ! Une interview exclusive de Julia Thévenot par Pénélope, Yliès et Dudley en personnes.

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Outrageusement romantique

Nouvel opus dans la collection Court Toujours et toujours aussi réussi. Prêt à plonger ? On plante le décor : un adolescent traine ses 14 ans en vacances en bord de mer. Pour amplifier le spleen : la pluie, des parents et une petite sœur pénibles, « ma mère a la force de persuasion des marées. De l’érosion ». Et l’ennui, le sentiment de décalage, d’être hors de cette vie, l’introspection. « Cet été-là, le soleil semblait avoir disparu du monde. »
Quand soudain, le choc, la rencontre d’un regard, celui de l’énigmatique Louise, inoubliable, absolue. Tout est chamboulé. Romantique ? Oui, et alors ! En secret avec Louise, il apprend la guitare ; il rêve à cet amour naissant qui l’obsède.

Ensemble, ils se complètent, ils s’accordent si bien selon lui, même si les parents ne s’en rendent pas compte. Une attirance mystérieuse, troublante, entre rêve et réalité, entre fantasme et souvenir, entrainés l’un par l’autre par l’envoûtante Chaconne de Bach. Et puis un coup de tonnerre ! Palpitant !

Je suis fan du format « nouvelle » qui embarque dès les premières lignes et promet un rythme soutenu vers la résolution d’une tension souvent « dramatique » (au sens théâtral) en peu de pages. Exercice difficile mais remarquablement réalisé par Manu Causse portant la voix de cet adolescent frappé par un coup de foudre. Pas de prénom, cela pourrait être vous ou moi, un choix qui implique encore plus le/la lecteurice. Et quel titre ! Le ton un peu sarcastique de cet ado mal dans sa peau sonne juste et prend le cœur, puis la tension monte d’un cran. Comme un éblouissement, le texte prend un autre éclairage lorsqu’il est question de Louise, l’espoir est là, le désir s’éveille, la confession du trouble qui prend ce jeune garçon et le dépasse touche par sa sensibilité.

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