Fin d’été

En ce dernier jour d’été, comment ne pas avoir envie de prolonger un peu ces instants de plaisir, et convoquer la douceur et presque insouciance qui nous a bercé ces dernières semaines.

Sur la couverture, le doute plane pour les rêveurs gourmands de délassement : est-elle en train d’ouvrir ou de fermer le parasol ? L’impression l’emporte sur le temps, comme une plongée dans un tableau. Tout reste encore possible tant que le livre n’est pas ouvert. J’aime cette idée qu’à cet instant, le lecteur dans l’expectative peut encore imaginer que les vacances commencent. Tout ici évoque le bonheur de l’enfance, ces petits instants magiques qui nous construisent.

Et puis, forcément, on tourne les pages pour se plonger dans cet univers aquarellé aux teintes lumineuses qui étire les dernières heures des vacances. Et si ce n’était pas encore fini ? Certes, ce sont les derniers instants, il faut ranger, fermer les valises comme les volets, dire au-revoir aux voisins en serrant un peu les dents pour ne pas verser une larme, car on ne sait pas quand on reviendra. Et puis prendre la voiture et la route.

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La gueule du loup

« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas, si le loup y était, il nous mangerait. »

Une comptine qui vous tire un sourire de connivence, à celles et ceux qui savent que ce ne sont que des histoires pour faire peur aux enfants, des légendes pour frissonner. Mais il y a toujours une part de vérité dans ces contes ancestraux, qu’en pensez-vous ? Loup y es-tu ? La menace rôde… Elle n’est jamais loin… Souvent enfouie au plus profond de nous, tapie, silencieuse.

« Le loup va venir. Le loup vient toujours. Le loup ouvre toutes les portes. »

Une histoire à faire peur. Dramatique. Une stupeur, une sidération, un cri bâillonné par le déni.

Mars 2020, c’est imminent, la pandémie progresse et le confinement va être instauré en France. Une mère et ses deux enfants – Jo lycéenne et Nono encore en primaire – rejoignent en urgence la maison familiale inhabitée depuis plusieurs années, en plein milieu d’une forêt, loin de tout. Le père, infirmier, est resté sur Nantes, prêt à l’afflux de malades. Ils ne savent pas si c’est pour 2 semaines ou 2 mois.

Pas le choix. Contraints à vivre dans cette maison sombre aux odeurs moisies et à l’atmosphère suffocante. Une maison qui de l’extérieur dessine un visage inquiétant et au creux de laquelle l’imagination soit-disant débordante de la jeune narratrice lui joue des tours glaçants.

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Annie au milieu

« Je crois que les bonnes histoires commencent par un amour fou. »

Je crois aussi. Et là, je peux te promettre de la folie et de l’amour plein pot.

Je te pitch un brin : Annie a une passion, les majorettes, mais l’entraineuse ne veut pas d’elle pour le défilé du printemps car elle est « différente ». Puisque c’est comme ça, la Team Desrochelles contre-attaque et s’organise en famille pour qu’Annie puisse défiler, coûte que coûte ! Annie entre ses parents, entre son frère et sa sœur, au centre et si entourée, essentielle à cet équilibre collectif.

Voici la liste des « 21 » raisons qui vont te donner envie de lire ce roman décapant, poétique, tendre, drôle, émouvant et bourré d’amour à craquer : 

💕La rencontre avec la famille Desrochelles où l’amour est plus fort que tout, surtout contre les bornés et les myopes du cœur

💕Un projet complètement déjanté à base de majorettes éblouissantes et de chorégraphie désinhibante (ou presque)

💕La voix d’Annie, cette jeune fille de 16 ans au chromosome en plus, ses pensées pétillantes, son sourire à la vie, qui, chaque jour, aimante l’affection autour d’elle

💕Un grand frère pilier, Harold, 18 ans, sensible et attachant, qui aime cuisiner et qui bouillonne au plus profond de lui de faire sortir ce qu’il ressent

💕Une petite sœur introvertie, Velma, 15 ans, plus si petite maintenant, manquant de confiance en elle mais qui cache un talent fou et la force d’un phénix

💕Une mère aimante, Solange, hyper organisée, hyper courageuse, hyper au bord de la rupture et qui sait voir les rayons de lumière à travers les craquelures de chacun, même quand elle se noie

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Parler comme tu respires

Une plume enthousiasmante et des personnages qui vous prennent par la main dès les premières pages. Sybille et ses 15 ans, en ébullition, Sybille et la difficulté de dire ces mots, ses maux, Sybille et ce talent entre ses mains, Sybille et cet avenir dont elle rêve, loin des rails imaginés par ses parents.

« Sibylle a 15 ans. Depuis son entrée au CP, elle bégaie, ce qui ne l’empêche pas d’être une excellente élève, très douée en dessin. Rien n’y a fait, ni les visites chez les orthophonistes ni l’aide de ses parents qui l’entourent avec affection. Alors que son orientation de fin de troisième doit bientôt se décider, Sibylle se révolte soudain contre ses parents qui souhaitent qu’elle fasse des études longues et impose son désir  : elle deviendra tailleuse de pierre. « 

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L’enfant Océan

Retour de bibliothèque avec la version adaptée du magnifique texte de Jean-Claude Mourlevat.

Chacune et chacun aura construit sa représentation de Yann et ses 6 frères aînés, tous jumeaux, lors de la lecture du roman. Forcément différente. Chacune et chacun en aura donc un souvenir personnel car ce récit aura convoqué en chacune et chacun des images intimes, des moments de vie personnels mais également une mémoire collective, celle du conte du Petit Poucet, bien évidement.

Comme dans le roman, l’épopée de Yann et de ses frères est raconté par plusieurs personnages. De l’assistante sociale au gendarme, en passant par les parents, les jumeaux, le chauffeur routier ou le petit Yann… 21 narrateurs racontent tour à tour un morceau (et leur version) de l’histoire…

L’univers créé par Maxe L’Hermenier et Steven Dhondt apporte un éclairage sensible, très touchant. La narration est bien orchestrée et le regard de ce petit Yann tendu vers cet océan salvateur empreint d’une émotion réelle.

Cela m’a donné envie de relire le roman.

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