N’avez-vous pas déjà été irrésistiblement attiré par ce piano dans la gare ? Cet objet qui peut apparaître comme un intrus et qui a pourtant vu passer tant de voyageurs, avec chacun leur propre histoire, leurs joies et leurs peines.
Et si le piano pouvait raconter ces histoires, ces moments uniques de touches effleurées ou bien appuyées ?
Voici que commence le voyage de Pavel raconté tout d’abord par ce piano de la Gare de Lyon à Paris.
Forcément avec un prénom pareil, Clodomir, ça m’a tapé dans l’oeil ! Figurez-vous que ce fut un roi des Francs, oui Madame, et qu’il signifie « Glorieux et Grand », et que son papa, ce n’était rien moins que Clovis (le type qui a eu un souci avec un pot de fleurs vers Soissons, à ce qu’on m’a dit). Alors moumoute hein… Et ce nom : Mousqueton, ça sent que ça va rester accroché à ses principes non ? Bon je m’égare… Mais pas tant que ça. Clodomir n’aime pas ses voisins, ni leurs enfants, il n’aime rien, ni personne, sauf son jardin, son fauteuil et sa télé… Ouf, il y a de l’espoir alors !
Ho, sacréboudiu de bouloche en poil, qui ose me déranger…
Un vieillard acariâtre, renfrogné et très bougon… Tiens, tiens, on dirait un personnage tout droit sorti de l’univers des méchants vilains de Roald Dahl, et on s’en réjouit. Car face à autant de méchanceté, la pureté du petit Marcel, un enfant qui entre par effraction dans la vie du grognon, fonctionne comme un électrochoc. Au coeur de la dispute : un livre, arrivé par mégarde chez Clodomir et non chez Marcel.
Avec ce livre, expliqua le petit d’une voix étouffée, moi, je peux m’aérer la tête…
Et puis, je peux voyager avec ce livre, aller très loin
Et voilà, le papi fait de la résistance : il ne veut pas rendre le livre à l’enfant, car il semblerait qu’il prenne finalement goût pour ce genre de nourriture spirituelle… Après quelques accrochages et une chute dans le fumier, ils vont faire la paix. Et voici le petit Marcel qui fait la lecture au pépé grincheux, et ça lui plait ça à notre ronchon Clodomir…
Que ferez-vous le 4 juin 2054 ? Que serez-vous ? Que saurez-vous ?
Pour Tanee, qui a 8 ans ce jour là, il s’agit de passer un nouveau niveau dans l’apprentissage : la lecture. Oui, mais pourquoi ? Cela ne lui sert à rien au quotidien, pense-t-elle. À part éventuellement, lire le parfum des sachets de soop, et encore, elle n’en mange pas.
Ah la la, les enfants d’aujourd’hui ne veulent plus rien apprendre !
Dès les premières lignes, le talent de Marie-Aude Murail nous projete dans un monde futuriste, peuplé de mots réinventés, simplifiés, phonétisés : soop, port-hop, e-meubles, phonoscript. Un humour décalé mais aucunement gratuit, la profondeur du message naît au fil des pages.
Ella va a l’école comme tous les enfants de son âge… Jusque là, rien que de très normal… Mais voilà qu’un jour le maître se comporte de façon vraiment louche, oubliant des choses, se trompant sur des mots, sautant tout habillé lors de la leçon de piscine, rougissant à la lecture de lettres semblant anonymes. Vraiment tête en l’air ou alors bien préoccupé ?
Bizarre… vous avez dit bizarre ? Comme c’est étrange. C’est ce que se disent Ella et ses copains, bien décidés à trouver une explication à ce comportement qu’ils jugent suspect : serait-il victime d’un chantage ? d’une escroquerie ? Est-ce un complot de bandits qui lui demandent une rançon ? Vite, le maître est en danger, mission sauvetage d’urgence.
Avec Toni qui sait toujours tout, Sam le sensible, Paulo qui ne comprend jamais rien et les filles Heidi, Hanna et Tiina bien aventurières, Ella s’improvise jeune enquêtrice et se lance à la poursuite d’indices permettant de résoudre ce mystère. Curiosité, filatures et planques diverses plus ou moins efficaces, série de bêtises en tous genre, traque nocturne à la poursuite du suspect… L’imagination des enfants et la pugnacité d’Elle (en particulier) sont inépuisables. Cela va d’ailleurs leur jouer un bien joli tour. Mais chuuuut, je ne vous raconte pas la fin, à vous d’aller lire ce livre.
Le style est facile d’accès pour un premier lecteur, un vocabulaire simple et adapté qui rend bien l’univers et les fantasmagories des enfants de 8 ans, grâce à une traduction efficace (heureusement car on ne lit pas le finnois dans le texte 😉 ). L’intrigue n’est pas trop compliquée, le texte bien aéré et la surprise reste intacte. On ressent bien le vécu de l’auteur Timo Parvela en tant qu’enseignant auparavant…
Côté illustration, joli coup de coeur dans cet opus pour le tracé à l’encre noire et les touches de jaune en rappel de la couleur de la couverture. Une bande de copains dans l’esprit du Petit Nicolas qu’on a envie de retrouver dans les autres volumes.
Auteur : Timo PARVELA Illustratrice : Zelda ZONK Edition : Nathan Jeunesse – Premiers Romans – 120 pages – 9,90 euros Année : Avril 2016
Dans la même collection :
– Moi et ma super bande : tous en scène (Avril)
– Moi et ma super bande : une colo de tout repos (Juin)
– Moi et ma super bande : une sortie de folie (Juin)
Vous l’aurez remarqué, j’aime bien les baby-polars… les livres d’enquêtes, quoi, d’énigmes, de suspens… Et bien, dans la série, je vous présente les TIP-TOP, de vraies graines d’agents secrets. TIP pour : Théo, Inés et Pétronille, les trois enfants de Monsieur Lagarrigue, cuisinier au Grand Hôtel, accompagné de leur fidèle waston à quatre pattes : Top, le chat « super espion payé en caresses et sardines ».
Dans ce 5e opus qui vient juste de sortir, la fratrie se retrouve au coeur d’une histoire de vol de diamant. Indices, suspects, filatures, micro caché, ils tentent de remonter la piste du voleur mais leur fétiche félin manque à l’appel. Compliqué pour retrouver le coupable sans l’aide du flair de ce matou malicieux. Mais c’est sans compter sur la ténacité des trois enfants qui finissent par confondre le malfaiteur (on s’en doutait un peu, si, si).
Tiptaptop ! T-Théo, I-Inès, P-Pétronille ! Tiptoptap ! Tope-là, tape ! Les TIP sont au top !
Le vocabulaire est simple, comme la syntaxe, permettant une lecture autonome pour les plus de 8 ans. L’intrigue est bien construite, pas trop compliquée ni trop naïve.
J’ai néanmoins une petite préférence pour le 1er opus « Les Tip-Top et les plans secrets » où pour trouver certains indices, il faut user d’un miroir pour retranscrire le message codé, simple mais ingénieux.
Ça marche toujours de devoir sortir sa loupe pour voir un détail sur une photo ou de chercher dans le reflet de la glace le mot mystère.
Côté illustration, l’univers de Cyrielle, et son inspiration un peu manga, fonctionne bien et rend les personnages attachants.