LES QUI QUOI et le concours de déguisements qui risque de tourner à la catastrophe

AAAAHHHHHH enfin le Nouveau QuiQuoi est entre mes mains (et devant mes yeux, c’est plus pratique pour lire).

Je vous ai déjà dit que j’étais une fan-groupie de l’univers de Olivier Tallec ?

Oui ? Ah oui. Et ben c’est vrai. Et quel plaisir quand c’est en duo avec Laurent Rivelaygue, dont la verve désopilante fait travailler mes zygomatiques à chaque fois.

Cette fois-ci, l’heure est grave. Le concours de déguisements est imminent et Pétole n’a pas son costume de princesse. Orageux désespoir, n’est-ce-pas ? Ceux de Mixo, Boulard, Pamela et Raoul sont plutot hum hum ratés. Heureusement la bande de copains peut encore une fois compter sur le talent graphique de Olive (héhé) pour trouver une solution. Direction le Château fort ! Qui dit château dit forcément Princesse, et aussi Chevalier, mais également Roi tyrannique qui retient sa fille prisonnière. Une mission pour la bande de potos !

Ahhh le talent de cet illustrateur est formidable, les saynètes sont exquises de détails irrésistibles. On adore ! Et toujours un titre long plein d’humour qui tire déjà un sourire et une touche de culture en fin d’album grâce à Mixo, le lapin le plus érudit du monde.

Coup de cœur à lire et à relire sans modération ! On aimerait que ces personnages prennent vie… Une version animée ? On peut rêver…

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Amour, amour

après quoi chacun court

Quoi de mieux qu’une lecture du soir qui invite à la douceur. Dès la première page, le rythme est donné, comme une ritournelle : « le jour à peine levé l’oiseau s’envole vers qui le cajolera. » Suivent alors les animaux de la forêt dans une même quête : chacun cherche qui lui donnera de l’amour. Renarde, souris, cerf, belette, loup, ourson et même encore licorne, chacun tend vers ce moment précieux où il retrouvera celui ou celle qui le caressera, l’enlacera, le câlinera, le chérira, le bercera.

Double page après double page, l’enfant suit le périple de ces animaux presque familiers, ceux des imagiers qu’il a pu feuilleter. Progressivement les mots assemblés créent comme une petite musique intérieure pleine de poésie, et l’identification se fait, amenant l’enfant à se poser l’ultime question : et lui, qui bercera-t-il ? Car, indéniablement, on a tous besoin d’affection, d’en recevoir mais également d’en donner. C’est ce que sous-tend la narration : être aimé et aimer en retour.

On retrouve avec plaisir l’univers graphique frais et épuré de Julie Guillem qu’on avait aimé dans « Le si petit roi » sorti chez le même éditeur en 2019. Comme elle l’explique, « l’illustration est un moyen de voyager et d’expérimenter de nouvelles voies » et c’est exactement ce que l’on ressent à la lecture de grand album : une ballade bienveillante illustrant après quoi chacun court, l’amour.

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Le plus petit yack

Ça floconne par chez vous ? C’est aussi le cas au sommet des monts enneigés où vit Gertie, une petit yack blottie contre son troupeau. Avec sa laine épaisse et bouclée sur le dos, Gertie ne craint pas les tourbillons de flocons glacés, ni de déraper sur le verglas glissant, elle a tout d’une grande, semble-t-il.

Or, Gertie ne l’entend pas de cette oreille, elle ne veut plus être le minuscule yack à la traine, elle veut GRANDIR et prendre de la hauteur. TOUT DE SUITE ! Même si sa mère lui explique qu’un jour, oui, elle sera grande, qu’il ne faut pas être pressé mais profiter de ces moments précieux où on est petit, Gertie ne veut plus attendre ! Alors programme GRANDEUR : vitamines, entrainement sportif, lectures intensives. Mais pas le moindre signe de croissance. Et si elle ne grandissait jamais et restait une mini-yack toute sa vie ?

Alerte ! Le troupeau déboule en panique. Une mission d’urgence que seule une petite yack légère et agile peur accomplir : sauver Achille coincé au bord du gouffre ! Le cœur de Gertie se gonfle d’espoir, va-t-elle enfin pouvoir réaliser de grandes choses ?

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Rosanui

« Rosanui vit sous les étoiles…
Quand le jour s’éteint et que tout s’apaise, alors son monde apparaît. »

Un couple sur un banc regarde le soleil se coucher dans la vallée, les ombres bleutées de la nuit commencent à envelopper le paysage. Au loin, les collines semblent dessiner la silhouette d’une jeune fille allongée, endormie.

L’obscurité a englouti le paysage mais les étoiles scintillent, le monde de la nuit s’éveille. La colline s’anime sous la forme d’une jeune fille qui se lève et part explorer la vie nocturne.

Allégorie de la nuit, Rosanui s’émerveille des beautés qu’elle croise : les lucioles qui palpitent, les yeux jaunes des animaux perçant au travers des feuillages, les chats errant sur les toits, les papillons virevoltant dans la lueur des lampadaires, les jeux d’ombres et de lumières de la lune complice ou des bougies d’enfants se racontant des histoires effrayantes dans le noir.

Le calme règne dans cette nature obscure, tout est affaire de contemplation, pour le narrateur comme pour le lecteur.

L’univers graphique de cet album est d’une grande beauté, les couleurs intenses de la nuit (bleu, noir, jaune) sont rendues avec une très grande qualité, ce qui fait de cet ouvrage un récit poétique plein de douceur. Une lecture plaisir pour un voyage jusqu’au bout de la nuit en belle compagnie.

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Nuit étoilée

« Je lève la tête pour regarder le ciel étoilé,
Et le monde devient immense… »

Plongée dans les souvenirs d’une jeune personne, quelque part dans le monde, cela pourrait être moi, cela pourrait être toi. L’adolescence, ces moments où tout bouge, tout secoue, tout interroge et où le sentiment de solitude peut vite glisser vers le mal-être. On se sent différent, incompris, seul et sans voix souvent pour expliquer ce qui assombrit le cœur et l’esprit. C’est tout cela qui palpite dans cet album d’une grande sensibilité et d’une bouleversante poésie.

La narratrice se souvient de ce temps amer où ses parents la délaissaient, où la disparition des grands-parents qui l’avaient élevé était si douloureuse, où l’école était un lieu de brimade.

Elle se souvient de la rencontre avec ce garçon solitaire qui fut un déclencheur, un éclairci dans son existence à la dérive. Lui aussi est seul, harcelé parce que différent, et leur solitude commune va les rapprocher. Ensemble, ils sont plus forts, leur imagination les emmène loin des maux, sans obligation de parler, comme s’ils s’étaient reconnus l’un l’autre. Enfant de marin, ce garçon sans attache aimerait vivre libre comme un poisson. Elle, rêve de s’envoler loin de la ville oppressante.

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