Et bien voilà, encore un grand coup de coeur ! Et ce n’est pas uniquement parce que je suis fan de l’univers graphique tout en rondeur et en détails minutieux d’inspiration BD de Laurent AUDOUIN.
C’est aussi parce que le concept de cette nouvelle collection qui rappelle les films de séries B sortis de « La dernière séance » et les aventures burlesques de Scoubidou & Samy me touche particulièrement. Du monstre en plastique plus vrai que nature pour se faire peur, façon grand guignol. Du fantastic-toc, un régal !
Un joyeux mélange de références pour les connaisseurs et un univers à découvrir – très vite attachant – pour les plus jeunes. Pas besoin d’être cinéphile pour comprendre l’histoire, on entre dans l’intrigue facilement. Les mots de Stéphane TAMAILLON sont crépi-palpitant (on y reviendra plus tard…)
Action : Le célèbre et colérique réalisateur d’épouvante Harry Hausen, accompagnée par sa fille Brooks, débarque avec son équipe dans la jungle amazonienne pour tourner un film sur un monstre aquatique imaginaire.
Vous l’aurez reconnu, vous qui avez plus de 20 ans, c’est une référence directe au film de Jack Arnold « L’étrange créature du lac noir » de 1954, un bijou noir et blanc prévu pour la 3D à l’origine. Fouillez, vous avez encore sûrement vos lunettes en cartons rouge/verte.
Ce décor est total-plètement ringar-chaïque !
Mais que fabrique ce crétin-bécile ? !
Mais voilà, le décor choisi n’est pas assez « angoi-saissisant » pour Harry. Et sur les conseils intéressés d’un vieux loup de mer peu fréquentable, toute l’équipe se dirige vers un lagon bien plus mystérieux. Accompagnés par Brooks, les acteurs, techniciens et cascadeurs n’en mènent pas large dans ce nouveau décor inquiétant. D’après la légende locale, le lagon est maudit. Et quand l’héroïne Rose est kidnappée par la véritable créature qui hante le lagon, la malédiction semble se réaliser – et le tournage vire à la catastrophe ! Vite, la traque au monstre est lancée.
Bien décidée à résoudre ce mystère, Brooks s’enfonce dans la forêt hostile suivie notamment par Edward Braveheart – la vedette en carton pâte qui joue les gros bras -, Buddy le cascadeur incompétent, et Pikwik un petit ouistiti coquin rencontré en route et qui devient leur précieux guide vers la grotte où se cachent la bête et sa belle.
L’acteur est passé du vert au rouge sans s’arrêter à l’orange.
Calmos Indiana Chauve ! D’abord, mon nom c’est Pikwik et pas Pikchaussette !
À la manière d’Indiana Jones et le temple maudit (ahhh des cafards grouillants et craquant sous les pas, ohhh des chauve-furies voraces, ouhhh un boa qui vous constrictorise avec amour), l’équipe retrouve la Belle Rose et son Prince Sous-Marin. Mais la bestiole ne se laisse pas pêcher si facilement et replonge sous les eaux avec son égérie ! Ahhh trop de suspens me direz-vous ! Comment cela va-t-il finir ? Eh bien, allez vite acheter le livre pour le savoir !
Ma plus grande surprise, la plus « savouricieuse », c’est la découverte du texte de Stéphane TAMAILLON (L’Ultramonde, Krine, Kroko).
Un humour décalé et riche de références (j’aime le clin d’oeil à Audiard « Touche pas au ouistiti »), un scénario structuré plein de coups de théâtre, et, surtout, une collection de nouveaux mots-valises sortis tout droit du Bon Gros Géant de Roald Dahl. Parfai-xcellent ! J’adore ! Quel rythme ! Chaque phrase est travaillée pour l’effet escompté et ça marche. C’est subtil et c’est très ingénieux. Parfois poétique sous les allitérations, parfois comique tout simplement avec des jeux de mots bien trouvés pour rendre l’aburdité et le cocasse de la situation, l’auteur joue des adjectifs et des formules de styles pour faire mouche. Je suis charm-émerveillée !
Les deux marins se carapatent à quatre pattes.
Pas question pour le ouistiti de zoner en Amazonie, loin de son amie.
Un livre où l’on peut trouver l’expression « se ramasser la binette » est forcément un futur coup de coeur dans ma bibliothèque, foi de Licorne à Lunettes.
Le prochain tome est prévu vers septembre avec le titre : Menace d’outre espace. On sera au rendez-vous !
Auteur : Stéphane TAMAILLON
Illustrateur : Laurent AUDOUIN
Edition : Sarbacane – 48 pages – 12 euros
Année : mars 2016
Note : 16/20