Sous ta peau le feu

Quel titre ! Quelques mots qui se frottent et disent l’embrasement puissant.

Il est des histoires qui doivent être écrites pour crier haut et fort la puissance de l’amour.

Un virus mortel, une épidémie qui décime les populations toutes catégories et origines confondues, une urgence de vivre et de soigner. Un sujet troublant qui fait subtilement écho à notre actualité. Et pourtant nous ne sommes pas en 2021, mais à Bordeaux en 1764 où une forme de variole indomptable prend des vies chaque jour.

Deux voix, deux êtres, deux parcours, deux destinées, une rencontre, une passion incandescente, évidente.

Ange Rouvray vit avec son père médecin, sa mère est morte à ses 4 ans. Esmée de Montagua a vu sa famille s’éteindre et la menace se resserre sournoisement autour d’elle et de sa mère. Sauver des vies mais comment ? La mère d’Esmée requiert l’aide du père d’Ange pour tester une nouvelle technique de soin. Lors d’une visite au château, c’est le coup de foudre entre Ange et Esmée. Des douleurs communes, des combats parallèles qui vont subitement s’entremêler pour que cet amour vive malgré des risques terrifiants.

« Elle s’est posée sur moi. Depuis, mon corps, je veux dire tout mon corps, peau, veines, artères, cerveau, tout mon corps respire mieux. »

Habilement construit en chapitres alternés, on suit le point de vue des protagonistes, leur situation, leur rencontre, leur attraction, leurs peurs, leurs audaces. Ange et Esmée. Quels prénoms ! Comme reliés par avance dans un monde qui leur est unique, secret, intime. Esmée, l’étoile dans le ciel d’Ange. Chacun sa voix, chacun son ressenti, chacun ses doutes et ses pulsions, chacun sa fièvre qui ronge et brûle.

Car il est question d’amour pur, d’urgence à dompter la maladie et tromper la mort, de droits pris et de devoirs assumés, de choix de vies et de condition féminine, d’une furieuse envie de liberté malgré les carcans d’une société qui s’éclaire doucement mais pas encore suffisamment.
Cette histoire touchante, son rythme et ses rebondissements vont vous secouer.

Séverine Vidal sait créer des personnages incarnés, au ton juste, qui vous prennent vite par la main pour vous faire vivre des émotions fortes. Le style choisi pour donner voix aux personnages est judicieux et résolument moderne : narration intérieure plutôt dialoguée côté Ange, narration extérieure plus introspective côté Esmée, un brillant équilibre. Chaque sensation, chaque émois, chaque contact est décrit avec une sensualité envoûtante.

Un grand coup de cœur pour ce texte sensible qui excelle à dire le non-dit, à décrire minutieusement l’amour naissant, le désir étourdissant entre deux êtres, ces sentiments qui tiraillent les convictions et submergent tout, inexorablement. Et en filigrane, un hommage émouvant à celles et ceux qui soignent malgré les risques.

Un très grand merci à Séverine Vidal qui m’a offert la chance de lire ce texte très en amont de sa sortie, une confiance qui me touche particulièrement. Ce roman, encore une fois, saisit et marque au cœur, laissant une trace indélébile. Courrez découvrir ce récit palpitant en librairie dès aujourd’hui.


Autrice : Séverine VIDAL
Couverture : Cécile BECQ
Edition : Nathan – Roman – 260 pages – 14,95 euros
ISBN : 9782092490389
Année : Août 2021

De la même autrice :

– Tu reverras ton frère – Collection Court Toujours Nathan (Chroniqué ici)
– George Sand Fille du siècle avec Kim Consigny (Delcourt BD) (Chroniqué ici)
– L’été des perséides – Nathan (Chroniqué ici)
– Le plongeon avec Victor Pinel chez Grand Angle (BD) – (Chroniqué ici)
– La maison de la plage avec Victor Pinel ( BD) – (Chroniqué ici)
– Mon héroïne – Collection Court Toujours Nathan (Chroniqué ici)
– Pëppo chez Bayard (Chroniqué ici)
– L’école à l’envers chez Nathan
– Nos coeurs tordus (1 et 2) – Bayard
– Magic Félix chez Jungle
– L’affaire du tag, illustré par Gilles Freluche – Larousse
– Les aventures de Robinson et Crouton, illustré par Vincent Sorel – Auzou
– Frileux, l’ours qui n’aimait pas l’hiver, illustré par Marc Majewski – Sarbacane
– Tandem , illustrations Irène Bonacina – La Joie de Lire
– 16 nuances de première fois – Eyrolles – Collectif
– June et Jo toujours, illustré par Amélie Graux – Gallimard Giboulées
– L’insupportable journée (géniale) de Michel, illustré par Tanguy Loridant – Le Diplodocus
– Les aventures de Tiago, illustré par Laurent Audouin – Magnard Jeunesse
– J’ai  vu un lion ; Je veux un grand frère ;  – Milan
– Gustave et Céleste avec Anne-Gaëlle Balpe, illustré par Terkel Risbjerg – La Palissade
– Sur mon fil – Milan
– Les petites marées avec Victor L. Pinel – Les enfants rouges 
– L’attrape lune avec Barroux – Mango Jeunesse
– La Drôle d’évasion – Sarbacane
– L‘oeil du pigeon, illustré par Guillaume Plantevin – Sarbacane
– La Drôle d’expédition – Sarbacane
– Quelqu’un qu’on aime -Sarbacane
– Ma tête ailleurs avec Pauline Comis – Kilowatt
– Philo mène la danse – Talents Hauts
– Il était deux fois dans l’Ouest – Sarbacane
– Huit saisons et des poussières – illustrations Anne Montel – Les P’tits bérets
– J’aime mes cauchemars – illustré par Amélie Graux – Gallimard Giboulées
– Sale temps pour la tribu avec Sandrine Beau et Anne-Gaëlle Balpe, illustré par Jess Pauwels – Frimousse
– Mon secret rit tout le temps, illustrations Vanessa Hié – Kilowatt
– Billie du Bayou illustré par Ronan Badel – Editions Elan Vert
– Les aventures de Prune !, illustrations Kris di Giacomo – Frimousse

 

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