Rosanui

« Rosanui vit sous les étoiles…
Quand le jour s’éteint et que tout s’apaise, alors son monde apparaît. »

Un couple sur un banc regarde le soleil se coucher dans la vallée, les ombres bleutées de la nuit commencent à envelopper le paysage. Au loin, les collines semblent dessiner la silhouette d’une jeune fille allongée, endormie.

L’obscurité a englouti le paysage mais les étoiles scintillent, le monde de la nuit s’éveille. La colline s’anime sous la forme d’une jeune fille qui se lève et part explorer la vie nocturne.

Allégorie de la nuit, Rosanui s’émerveille des beautés qu’elle croise : les lucioles qui palpitent, les yeux jaunes des animaux perçant au travers des feuillages, les chats errant sur les toits, les papillons virevoltant dans la lueur des lampadaires, les jeux d’ombres et de lumières de la lune complice ou des bougies d’enfants se racontant des histoires effrayantes dans le noir.

Le calme règne dans cette nature obscure, tout est affaire de contemplation, pour le narrateur comme pour le lecteur.

L’univers graphique de cet album est d’une grande beauté, les couleurs intenses de la nuit (bleu, noir, jaune) sont rendues avec une très grande qualité, ce qui fait de cet ouvrage un récit poétique plein de douceur. Une lecture plaisir pour un voyage jusqu’au bout de la nuit en belle compagnie.

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Nuit étoilée

« Je lève la tête pour regarder le ciel étoilé,
Et le monde devient immense… »

Plongée dans les souvenirs d’une jeune personne, quelque part dans le monde, cela pourrait être moi, cela pourrait être toi. L’adolescence, ces moments où tout bouge, tout secoue, tout interroge et où le sentiment de solitude peut vite glisser vers le mal-être. On se sent différent, incompris, seul et sans voix souvent pour expliquer ce qui assombrit le cœur et l’esprit. C’est tout cela qui palpite dans cet album d’une grande sensibilité et d’une bouleversante poésie.

La narratrice se souvient de ce temps amer où ses parents la délaissaient, où la disparition des grands-parents qui l’avaient élevé était si douloureuse, où l’école était un lieu de brimade.

Elle se souvient de la rencontre avec ce garçon solitaire qui fut un déclencheur, un éclairci dans son existence à la dérive. Lui aussi est seul, harcelé parce que différent, et leur solitude commune va les rapprocher. Ensemble, ils sont plus forts, leur imagination les emmène loin des maux, sans obligation de parler, comme s’ils s’étaient reconnus l’un l’autre. Enfant de marin, ce garçon sans attache aimerait vivre libre comme un poisson. Elle, rêve de s’envoler loin de la ville oppressante.

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La nuit de la fête foraine

En cette fin d’année, on a tous envie de s’émerveiller, de remplir nos yeux pleins d’étoiles et de rêves. Alors, si on ne peut pas déambuler dans un parc d’attractions et faire des tours de manège sous la lune dans la vraie vie, on peut toujours s’offrir une parenthèse enchantée en se plongeant dans ce merveilleux album sans texte, plein de poésie et de tendresse.

Imaginez un peu. Voilà… pas loin là-bas, dans le grand pré, une fête foraine s’est installée, vous la voyez ? Les animaux de la forêt, oui. Et ils observent minutieusement tous ces humains qui s’amusent sur les chevaux de bois en dégustant des barbes-à-papa. Tentant n’est-ce pas…

Et que se passe-t-il la nuit, selon vous, lorsque la fête foraine a fermé ses grilles ? Chuut, approchez-vous doucement. À la tombée de la nuit, ours, lièvres, ratons-laveurs et sangliers pénètrent dans le parc. Ils testent la grande roue et grimpent dans les montagnes russes ! Il s’enivrent de sensations fortes et de plaisirs sucrés jusqu’au lever du jour où, un peu sonnés, ils regagnent leur clairière.

Cet album est magique ! Les illustrations de MariaChiara Di Giorgio sont fabuleuses, les scènes présentées sont riches de détails et le traitement des couleurs est très réussi. Les éclairages de la fête foraine sont particulièrement bien rendus, offrant des jeux d’ombres et de lumières saisissants. Les cadrages sont variés pour rendre le rythme des différentes attractions et immerger le lecteur dans les sensations extrêmes que vivent les personnages.

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L’épouse de laque

Un conte sur un amour impossible, écrit par Anne Jonas et dont le très grand format fair la part belle aux illustrations aux crayons de couleurs de Andrea Serio .

Des images subjugantes tant pour le choix des cadrages que pour les constructions graphiques et chromatiques. L’immersion dans l’univers est totale, offrant ainsi un voyage sensoriel aux lecteurices, plein de poésie.
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« Anko est un empereur que rien ne satisfait. Ayant toujours tout obtenu, tout possédé, il s’ennuie dans son palais et terrorise ses sujets. Pour apaiser sa colère, il se lance dans des conquêtes effrénées. Ayant pillé un pays après une nouvelle expédition, il découvre dans le palais du roi vaincu un étrange et magnifique portrait : l’épouse du roi en question, qui est morte désormais, et dont il avait fait peindre autrefois le magnifique regard d’amour. Bouleversé, Anko emporte le portrait, le contemple jalousement à l’abri d’un palais secret. Mais le temps passe et le portrait s’effrite… »

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Cocteau, l’enfant terrible

Repérage en librairie pour cette magnifique BD biographie sur Jean Cocteau.

Écrivain, cinéaste, poète ou encore dessinateur, Jean Cocteau (1889-1963) semble avoir eu mille vies. Retour en détail sur la trajectoire d’un enfant terrible…

« Laureline Mattiussi et François Rivière mêlent éléments biographiques et évocations oniriques de Jean Cocteau et de son œuvre aux multiples dimensions. Cocteau est un esthète d’une rare intensité, bouleversé par les avant-gardes de son époque : Richard Strauss, Picasso ou encore le jeune Raymond Radiguet, que Cocteau porte à bout de bras. Les amours, les excès, les bons mots et l’œuvre protéiforme de Cocteau se retrouvent dans cette biographie en noir et blanc au trait puissant et évocateur. »

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