Le malotru

« Au bout d’une longue rue, en haut d’un gigantesque tas de détritus, vivait un malotru. Un grossier personnage, barbu et bourru, qui habitait une maison biscornue. »

Êtes-vous prêt à faire sa connaissance ? Gare à vos fesses ! Car depuis tout petit déjà, le malotru était un malappris, un gamin malpoli qui n’en faisait qu’à sa tête pour plus grand désespoir de ses parents. De la politesse, de la délicatesse, du savoir-vivre ? Que nenni, du bruit, des saletés, de la méchanceté !

Malotru, malappris, galopin ! Des mots fleuris peu souvent employés mais qui évoquent tout un univers haut en couleur. C’est le cas dans cette histoire où le personnage principal, ce grand géant bougon égoïste et peu respectueux des autres comme de l’environnement, est craint des habitants du village. Si craint, qu’il est isolé en haut sur sa colline emplie de détritus de toutes sortes.

Ce qu’il aime le plus ? Manger immensément en déversant alentours ses déchets, polluant ainsi la vie des autres habitants.

Ce qu’il déteste le plus ? Les enfants, les « mioches » comme il les appelle à qui il promet une paire de taloches.  

Un mauvais exemple pour la Jeunesse ? Sans doute, ce à quoi il répond « Parle à mes fesses ! »

Mais un jour, le vent propulse ce terrifiant sans-gêne dans son tas d’immondices dans lequel il se trouve englué. Catastrophe ? Mais qui voudrait aider cet indélicat grognon qui ne sait même pas dire s’il-te-plait ?

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Marie-Verte

Marie-Verte est née avec la peau verte. Qu’importe pour ses parents et ses nombreux frères & sœurs « blonds comme des biscuits », ils l’aiment, bien évidement. À l’école, ce fut un peu plus difficile, sa différence étonnait mais sa gentillesse lui permit de s’entourer de copains, son talent pour les déguisements de Carnaval étant également un grand atout. Mais quand Sidonie essaye de lui ressembler en se peinturlurant de vert, Marie-Verte est perturbée. Finalement sa différence la questionne profondément et elle se sent bien seule. Y a-t-il quelqu’un quelque part qui lui ressemble pour de vrai ? N’a-t-elle pas un autre destin ? Après quelques recherches, elle décide de partir en quête… en quête d’elle-même. Un voyage initiatique qui la fera grandir.

Dans cet album où les mots se répondent comme une comptine, Emilie Chazerand aborde un thème majeur et que nous vivons tous à un moment de notre existence, quelles que soient nos différences ou nos ressemblances : l’acceptation de soi et la recherche de notre place dans ce monde. Au-delà de la différence de peau, il s’agit avant tout de parler de respect et d’acceptation des différences d’une manière plus générale. Vaste questionnement philosophique évoqué ici avec pudeur et tendresse, et bien sûr toujours avec un soupçon d’humour 😉

Savoir apprivoiser les autres c’est une chose mais savoir s’apprivoiser soi-même, se connaître et s’aimer, c’est tout une quête, un chemin parfois sinueux et rempli d’embûches. Mais finalement, c’est ce que nous faisons tous intérieurement, ce cheminement vers la connaissance de nous-même et d’autrui, c’est ce qui fait de cette vie de rencontres une source renouvelée de complémentarités, une vraie richesse humaine.

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Ne change jamais !

Ce livre est un manifeste à mettre d’urgence entre toutes les mains, ça tombe bien c’est la période des cadeaux, alors sans hésiter allez acheter ce livre chez votre libraire !

Depuis longtemps, les livres de cette autrice voyagent entre les étagères de nos bibliothèques, lectures d’enfance pour moi, lectures d’enfance pour ma fille aujourd’hui. Ces ouvrages sont des ponts, des portes, des voix qui revendiquent le droit de s’exprimer. Et c’est pour cela qu’on les a souvent lus à voix haute. La verve de Marie Desplechin au travers de sa brochette de personnages ouvre le dialogue entre les générations.

Alors, Ne change pas, nous l’avons lu à haute voix car il faut qu’on entende haut et fort les messages que porte ce livre. L’incipit est limpide : « c’est une déclaration de confiance. J’ai confiance en vous les enfants, les adolescents, tous ceux qui habitent le monde à venir et qui n’ont pas encore l’âge de voter. » Elle en appelle à l’intelligence et la créativité des plus jeunes, à leur curiosité, leur sensibilité, leurs colères et leur capacité à s’adapter. Qu’ils ne changent donc pas ces qualités là en devenant adultes, que ces talents leur servent pour apprendre à vivre dans ce monde chamboulé !

En 20 chapitres portés par la voix d’une adolescente qui ne mâche pas ses mots (Mon Aurore, Une Greta), tous les thèmes pour protéger notre terre et mieux vivre ensemble sont abordés, analysés, documentés, invitant le lecteur à se faire son idée et agir à son échelle.

C’est drôle, c’est grave, c’est juste, c’est indispensable.

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Céleste, ma planète

(C) J. Ricossé
(C) J. Ricossé

« Il y a des phrases toutes simples qui changent des vies ».

Il y a des livres, qui paraissent tout simples, et qui changent des vies, aussi.

Je l’espère. Profondément.

Dès la première page, le décor est planté : l’urgence de la situation comme l’intensité de l’émotion du narrateur sont palpables, physiques, vibrantes. On est tout de suite pris à la gorge, pris par la main, respiration suspendue, comme en alerte.

Une boîte de Pandore de 96 pages vient de s’ouvrir sur une vie en suspens. Celle d’un jeune garçon de 14 ans qui ne répond qu’au prénom de celle qu’il cherche, celle qui va / a changé « son » monde : Céleste.

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