La gueule du loup

« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas, si le loup y était, il nous mangerait. »

Une comptine qui vous tire un sourire de connivence, à celles et ceux qui savent que ce ne sont que des histoires pour faire peur aux enfants, des légendes pour frissonner. Mais il y a toujours une part de vérité dans ces contes ancestraux, qu’en pensez-vous ? Loup y es-tu ? La menace rôde… Elle n’est jamais loin… Souvent enfouie au plus profond de nous, tapie, silencieuse.

« Le loup va venir. Le loup vient toujours. Le loup ouvre toutes les portes. »

Une histoire à faire peur. Dramatique. Une stupeur, une sidération, un cri bâillonné par le déni.

Mars 2020, c’est imminent, la pandémie progresse et le confinement va être instauré en France. Une mère et ses deux enfants – Jo lycéenne et Nono encore en primaire – rejoignent en urgence la maison familiale inhabitée depuis plusieurs années, en plein milieu d’une forêt, loin de tout. Le père, infirmier, est resté sur Nantes, prêt à l’afflux de malades. Ils ne savent pas si c’est pour 2 semaines ou 2 mois.

Pas le choix. Contraints à vivre dans cette maison sombre aux odeurs moisies et à l’atmosphère suffocante. Une maison qui de l’extérieur dessine un visage inquiétant et au creux de laquelle l’imagination soit-disant débordante de la jeune narratrice lui joue des tours glaçants.

 
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Hématite – T.1 Sérénade

« Ne laisse pas la peur guider ta vie »

Sortie en avril dernier et dévorée tout de suite, il était temps de partager ici l’avis sur cette très chouette BD posté sur le blog il y a quelques temps.

Encore une fois, la couverture très réussie donne envie de découvrir ce personnage un peu torturée et si énigmatique.

Hématite – quel nom parfait – est une adolescente presque comme les autres à la différence près qu’elle est une petite vampire végétarienne passionnée de poésie. Issue d’une famille illustre de vampires, les Blackwood, elle vit dans un monde étrange où se côtoient humains et créatures fantastiques. D’un caractère sombre et rebelle, Hématite refuse d’accepter sa condition de vampire, préférant les soupes de légumes au sang chaud et être scolarisée dans une école mixe, la Wolven school et non à l’académie Diaemus aves ses congénères. Être différent et avoir du tempérament n’aide pas toujours à se faire des amis, mais Hématite peut compter sur Drunela, sa fidèle amie goule. En conflit avec ses parents et peu entourée, elle se réfugie dans l’écriture et la poésie, un penchant romantique fortement accentué par son amour secret pour Emile, un humain passionné de sciences occultes.

Mais Hématite est mal dans sa peau, partagée par des sentiments qui la submergent, soit qui accentuent sa timidité et sa solitude, soit qui déclenchent chez elle des accès de colère qui l’effrayent car elle ne peut en juguler la violence.

 
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Même pas en rêve

C’est le grand jour, Pascaline ! La rentrée à l’école ! Comment ça « même pas en rêve » ? Ouhla, ça commence mal, on dirait.

Attention : gros craquage pour cette bouille trognonne et grognonne, cette petite pipistrelle de 3 ans nommée Pascaline au caractère bien trempé qui a décidé de ne pas rentrer en classe comme tout le monde. Non mais !

Oui, oui, on connait la chanson, on y apprend plein de nouvelles choses à l’école. Oui, oui, on se fait plein de nouveaux copains. Oui mais non, même pas en rêve Pascaline ira à l’école. Et puis d’abord ses doudous sont d’accord. Pas la peine d’insister. « MÊME PAS EN RÊVE » hurle-t-elle. Oups, elle a crié si fort que ses parents en sont tout ratatinés. Si petits comme des cacahuètes que Pascaline a une idée bien malicieuse : allez hop, elle les cache sous son aile et direction l’école, puisqu’ils y tiennent tant. Ah, on va bien rigoler, tiens !

Mais pas si simple de participer aux activités, de pouvoir manger tranquillement à la cantine ou de tenter de faire une petite sieste quand on a ses parents entre les pattes, enfin entre les ailes. Au fur et à mesure de la journée, les autres enfants si tristes le matin ont retrouvé leur sourire. Mais l’heure des parents arrive, que va-t-il se passer pour Pascaline ? Va-t-elle devoir rentrer toute seule chez elle et continuer à devoir emmener ses parents à l’école tous les jours ? Hmmm, j’ai bien une petite idée, moi, et vous ?

 
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Le malotru

« Au bout d’une longue rue, en haut d’un gigantesque tas de détritus, vivait un malotru. Un grossier personnage, barbu et bourru, qui habitait une maison biscornue. »

Êtes-vous prêt à faire sa connaissance ? Gare à vos fesses ! Car depuis tout petit déjà, le malotru était un malappris, un gamin malpoli qui n’en faisait qu’à sa tête pour plus grand désespoir de ses parents. De la politesse, de la délicatesse, du savoir-vivre ? Que nenni, du bruit, des saletés, de la méchanceté !

Malotru, malappris, galopin ! Des mots fleuris peu souvent employés mais qui évoquent tout un univers haut en couleur. C’est le cas dans cette histoire où le personnage principal, ce grand géant bougon égoïste et peu respectueux des autres comme de l’environnement, est craint des habitants du village. Si craint, qu’il est isolé en haut sur sa colline emplie de détritus de toutes sortes.

Ce qu’il aime le plus ? Manger immensément en déversant alentours ses déchets, polluant ainsi la vie des autres habitants.

Ce qu’il déteste le plus ? Les enfants, les « mioches » comme il les appelle à qui il promet une paire de taloches.  

Un mauvais exemple pour la Jeunesse ? Sans doute, ce à quoi il répond « Parle à mes fesses ! »

Mais un jour, le vent propulse ce terrifiant sans-gêne dans son tas d’immondices dans lequel il se trouve englué. Catastrophe ? Mais qui voudrait aider cet indélicat grognon qui ne sait même pas dire s’il-te-plait ?

 
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Sous ta peau le feu

Quel titre ! Quelques mots qui se frottent et disent l’embrasement puissant.

Il est des histoires qui doivent être écrites pour crier haut et fort la puissance de l’amour.

Un virus mortel, une épidémie qui décime les populations toutes catégories et origines confondues, une urgence de vivre et de soigner. Un sujet troublant qui fait subtilement écho à notre actualité. Et pourtant nous ne sommes pas en 2021, mais à Bordeaux en 1764 où une forme de variole indomptable prend des vies chaque jour.

Deux voix, deux êtres, deux parcours, deux destinées, une rencontre, une passion incandescente, évidente.

Ange Rouvray vit avec son père médecin, sa mère est morte à ses 4 ans. Esmée de Montagua a vu sa famille s’éteindre et la menace se resserre sournoisement autour d’elle et de sa mère. Sauver des vies mais comment ? La mère d’Esmée requiert l’aide du père d’Ange pour tester une nouvelle technique de soin. Lors d’une visite au château, c’est le coup de foudre entre Ange et Esmée. Des douleurs communes, des combats parallèles qui vont subitement s’entremêler pour que cet amour vive malgré des risques terrifiants.

« Elle s’est posée sur moi. Depuis, mon corps, je veux dire tout mon corps, peau, veines, artères, cerveau, tout mon corps respire mieux. »

Habilement construit en chapitres alternés, on suit le point de vue des protagonistes, leur situation, leur rencontre, leur attraction, leurs peurs, leurs audaces. Ange et Esmée. Quels prénoms ! Comme reliés par avance dans un monde qui leur est unique, secret, intime. Esmée, l’étoile dans le ciel d’Ange. Chacun sa voix, chacun son ressenti, chacun ses doutes et ses pulsions, chacun sa fièvre qui ronge et brûle.

Car il est question d’amour pur, d’urgence à dompter la maladie et tromper la mort, de droits pris et de devoirs assumés, de choix de vies et de condition féminine, d’une furieuse envie de liberté malgré les carcans d’une société qui s’éclaire doucement mais pas encore suffisamment.
Cette histoire touchante, son rythme et ses rebondissements vont vous secouer.

 
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