Trois cailloux

Il était une fois trois cailloux qui vivaient au sommet d’une montagne. Ils menaient une belle vie de cailloux à contempler les nuages dans le ciel et le paysage autour d’eux. Chaque jour, ils attendaient le passage du grand choucas et comptaient les moutons dans la vallée. Un bonheur de cailloux s’il en est.

Jusqu’au jour où, suite à un orage terrible, leur vie fut littéralement chamboulée. Les voilà qui roulent, rebondissent et dégringolent plus bas sur la montagne. Déracinés, les trois cailloux doivent apprendre à vivre dans un nouveau lieu, qui n’est plus le leur et qui semble celui d’un autre. Une situation qui ne convient pas au propriétaire dudit endroit qui les chasse.

Et c’est le début d’un voyage qui enchaîne les nouvelles destinations forcées où notre famille de cailloux doit s’adapter aux multiples changements malgré eux.

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Ilos – T.1

Destination Marseille, en 2052.

Le paradis ? Pas si sûr. Les eaux ont englouti une partie de la ville à la suite de huit tsunamis causés par les dérèglements climatiques. Ambiance post apocalyptique ou simplement très réaliste ? 2052, c’est à portée d’une génération. Si proche, si inquiétant. Dans cette ville à demi-immergée règnent les inégalités sociales les plus exacerbées, une atmosphère étouffante où la canicule est le lot quotidien des habitants, et où le danger est omniprésent. Mer infestée de méduses mortelles, ruelles où les rats pullulent, fièvres infectieuses causées par la prolifération des insectes, trafic pour survivre. Dans la crainte d’un prochain raz de marée, la ville est pourtant en effervescence pour l’organisation des jeux d’hiver. Un contraste révélateur édifiant.

C’est dans cette chaleur écrasante qu’on fait la connaissance de Gal et de sa sœur Nolanne, adolescents plongeant en apnée pour dénicher des objets rares dans les maisons immergées et ensuite les revendre afin de gagner de quoi survivre. Même pas 18 ans, si jeunes et si talentueux dans leur discipline que le Commodore, figure puissante et sombre de la cité phocéenne, ordonne à Gal de récupérer un mystérieux objet dans les profondeurs de la ville. Et tout s’accélère car Gal ne remonte pas à la surface. À partir de là, on prend une grande inspiration et on plonge dans un thriller haletant et inquiétant aux côtés de Nolanne, bouleversée mais déterminée à venger son frère.

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De délicieux enfants

Forcément, quand un nouveau texte de Flore Vesco parait, la lectrice groupie que je suis est dans tous ses états. Et quand il s’agit de revisiter un nouveau conte, alors la curiosité est à son comble. Dès le prologue, le ton est donné « une histoire d’ogre et de caillasse… la bonne blague ! » (…) « Dans ma chanson, il y aura des larmes, de la bile, des méchancetés et des enfants crus ». Les ingrédients pour bien trouiller. On en a l’eau à la bouche et les poils qui se hérissent, car on voit surgir l’ombre originelle du Petit Poucet et de l’Ogre, ainsi que son cortège de souvenirs d’enfance effrayants liées aux illustrations de Gustave Doré.

« Cela fait des jours que les écuelles sont vides, tout comme les estomacs. Dans leur maison au fond des bois, le père et la mère désespèrent de nourrir leur chère progéniture. Sept bouches voraces. Sept enfants espiègles qui ont déjà bien grandi. Sauf Tipou. Difficile de trouver sa place, quand on en prend si peu… Du haut de ses treize ans, Tipou rêve d’aventure. Cela tombe bien : la forêt noire et profonde cache d’inquiétants mystères. Qui sème ces feuilles et baies sanglantes ? Pour le découvrir il vous suffit, à vos risques et périls, de suivre les traces… »

Or, ce n’est pas juste un détournement que nous propose Flore Vesco, ce n’est pas une cabriole cabotine d’adaptation du conte, c’est un récit vibrant, actuel et viscéralement engagé, écrit dans un style d’une très grande force, sans artifice, où l’humour grinçant titille la noirceur du genre humain. Comme elle l’explique, le conte, cette culture partagée, est une matière malléable qui en passant au roman ouvre la voie à l’interprétation, au symbolique.

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Ana Ana – Le sable, les vagues et Touffe de poils

J’avoue, je suis FAN FAN FAN de Touffe de poils, depuis le premier album. Ses élans de maladresse et sa bonne bouille me font littéralement fondre. Il est impayable !

Le soleil revient (si si c’est pour bientôt, accrochez-vous les p’tits potes et p’tites potesses) et la bande de doudous d’Ana Ana a décidé d’aller prendre un bon shoot d’iode au bord de la mer.

Un moment de détente pour certains, de jeux de plage pour d’autres, de contacts intenses avec la nature pour… Touffe de poils 😉 Pour ce petit être vert tout poilu aux grands yeux émerveillés, chaque moment de vie est une aventure, et là, ça ne rate pas. Le soleil tape un peu… violemment, le sable brûle un peu… diablement, l’eau mouille un peu… brutalement. On avait dit que cela devait être une partie de plaisir, nom d’un p’tit plancton ! Pauvre Touffe de poils, les éléments se déchainent contre lui.

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La langue des choses cachées

Un texte comme un souffle – ou plutôt comme une transe – bouillant et fiévreux, comme l’explique l’autrice elle-même. On y conte l’intime, le trouble, le brutal, le secret, la douleur enfouie, le silence générationnel, les traces profondes du sang, le mystère des hameaux déchirés, l’espoir du cicatriciel.

On y suit un fils, un jeune guérisseur, appelé dans un village reculé, loin de la mère qui connait elle aussi la langue des choses cachées. Cette langue que peu savent entendre. Celles et ceux-là mêmes, ces êtres souterrains qui savent se mêler aux autres pour soigner, apaiser, maitriser les flammes.

Des chapitres cours comme des visions en flashback, comme des images que le rêve ou le cauchemar projettent contre nos paupières, qui tissent au fur et à mesure les contours de cet homme providentiel qui ne doit jamais laisser de traces, comme lui a toujours appris sa mère. Sauf cette nuit-là.

L’écriture sensible et brute de Cécile Coulon, encore une fois, qui nous ouvre le temps d’une nuit hypnotique un récit sombre et poétique.

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