Ana Ana – Touffe de poils, drôle d’animal (T19)

Parmi tous les doudous de Ana Ana, j’avoue, j’ai un gros petit faible pour Touffe de poils. Pourquoi ? Pourquoi pas !

Depuis le tout premier album, on suit avec plaisir la vie d’Ana Ana et sa bande de copains doudous tous plus craquants les uns que les autres. Chaque tome est l’occasion d’évoquer, avec tendresse, bienveillance et humour, les moments de la vie quotidienne, les réflexions de l’enfance, la vie qui chatouille et interroge, les relations avec les autres. Une lecture partagée, ou solitaire, qui réchauffe le cœur et invite toujours à la discussion entre parent/passeur et enfants.

Cette fois-ci, coup de projecteur pour l’hilarant et désarmant Touffe de poils, souvent maladroit malgré sa bonne volonté. Pour une fois, Touffe de poils n’est pas avec les autres doudous, il lit un livre sur les animaux dans le canapé, au calme. Voyant défiler différentes espèces, il se pose une question métaphysique : « Les doudous sont tous des animaux, renard, lapin, baleine, mais moi, quel animal suis-je ? » C’est vrai ça tiens !


Étape après étape, il tente de trouver son identité. Touffe de poils est vert, alors quel animal vert peut-il bien être ? Une grenouille ? Booing, aïe, non. Un lézard ? Oups, rien à voir. Une chenille ou une tortue ? Pas gagné non plus. Chaque tentative d’identification est source de catastrophe comme souvent avec ce personnage désopilant. Mais Touffe de poils se sent un peu seul et perdu. Et si partager ses interrogations avec les doudous et Ana Ana pouvaient lui permettre de trouver des réponses ?
Et si finalement, nous étions tous différents, tous des êtres uniques, doudous, animaux et humains, hein Touffe de poils, qu’en penses-tu ?

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La Dame Blanche

Estelle est une jeune femme d’une trentaine d’année. Infirmière dans la maison de retraite « Les Coquelicots », elle accompagne les résidents, ceux en fin de vie comme ceux touchés par la maladie d’Alzheimer.

Attentive à leurs besoins au quotidien, elle jongle entre les soins, des parties de cartes et les patients qui s’éteignent dans la solitude. Avec beaucoup de douceur, de bienveillance et de dévouement, elle n’hésite pas à tisser des liens forts et intimes avec ces femmes et ces hommes fragilisés. Son investissement est de plus en plus fort chaque jour, un risque de se perdre elle-même ?

« On est les dernières personnes qu’ils vont voir avant de mourir ».

Après « Appelez-moi Nathan », écrit par Catherine Castro, c’est avec plaisir qu’on retrouve le travail sensible de Quentin Zuttion pour un sujet important, encore une fois traité avec beaucoup de justesse et de pudeur.
Qui sont ces Dames Blanches de l’ombre, celles et ceux qui s’occupent de nos anciens et qu’on considère parfois comme faisant partie du décor? Qui prend soin d’elles, d’eux ?  

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Dagfrid – À poils

Quelle joie de retrouver ce petit bout de viking au caractère bien trempé !

Dagfrid n’est pas une jeune viking comme les autres. Très peu pour elle l’idée de se couler dans le moule de la tradition et elle ne mâche pas ses mots pour dire ce qu’elle pense (enfin la plupart du temps).

Toujours désireuse de voir du pays, parce que le sien l’ennuie un peu (il faut bien l’avouer) et qu’elle rêve grand, Dagfrid ne dissimule pas sa joie à l’annonce du mariage de sa cousine Helda… au Groenland ! Un mariage viking, c’est déjà quelque chose, mais un voyage pour rejoindre cette famille exilée, ça promet d’être mouvementé. Enfin, du changement !

Mais entre un père malade en bateau, un frère mutique en pleine crise d’adolescence, une mère aux petits soins qui joue les couturières et coiffeuses malgré elle et une grand-mère qui ne voyage pas sans son armure de combat, même rouillée, la traversée n’est pas de tout repos.

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Et le ciel se voila de fureur

Quel titre, quelle lecture, quel souffle, quelle épopée ! Un voyage chaotique au XIXe siècle qui laisse un goût de poudre sur la langue, l’écho de cavalcades enfiévrées dans les oreilles, la poussière des terres de l’Ouest américain au creux des mains, l’odeur métallique du sang versé au nom d’une vengeance à fleur de narines et la chaleur d’un amour familial qui palpite plus fort malgré tout au fond du cœur.

« Tout a commencé par une roue brisée. »

Quel incipit ! Quasiment aussi puissant qu’ « Au commencement était le Verbe », n’est-ce pas ? Et cette référence n’est pas un hasard.

Le récit s’ouvre sur un horizon : la confidence d’une femme à une autre femme, une transmission exclusive après plus de 100 ans, le dépôt d’une mémoire familiale incroyable. Nous sommes en 1977, et ce que Lisbeth, 116 ans, s’apprête à confier à cette jeune journaliste pourrait bien être plus que le récit d’une simple femme… Les souvenirs remontent progressivement et vont emporter les récipiendaires, reporter comme lecteur, dans une aventure explosive à couper le souffle.

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Le goût du temps dans la bouche

Quel titre ! Quelle histoire ! Quel plaisir de lecture !

Nico, musicien sensible exilé en Suède à la suite d’un drame qui le hante a coupé toute relation avec sa famille, excepté sa grande-tante Suzanne.

Suzanne, cette femme pleine de tendresse et de courage, qui sait voir au-delà des tourments de la vie et qui va toujours de l’avant, approche des 100 ans.

Une voix d’outre-tombe sortie d’une grotte oubliée s’invite dans le récit en traversant 4 générations, une voix vibrante que personne n’entend, la voix entêtante d’un fantôme qui intrigue.

3 voix majeures, 3 personnages attachants au cœur d’un roman choral qui vous prendront par la main et par le cœur pour vous dire leurs joies, leurs peines, leurs espoirs, tous ces liens tissés à travers le temps malgré les lourds secrets qui ont creusé des traces dans leur peau.

Des années 50 aux années 2000 en passant par les 1970’s, entre mer froide scandinave et plage du Sud-Ouest, Séverine Vidal nous invite à traverser les époques auprès des membres de cette famille pleine de mystères. Autant de chapitres de vies, de souvenirs récoltés qui reconstituent peu à peu leur histoire commune et leurs secrets enfouis.

Forcément quand un livre parle avec tant de justesse des liens du sang, de ces liens qui se tissent et se tendent, de ces liens visibles et invisibles, bridés ou brisés, qui font les individus que nous sommes, alors forcément ce livre trouve le chemin pour toucher profondément.

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