Forcément avec un prénom pareil, Clodomir, ça m’a tapé dans l’oeil ! Figurez-vous que ce fut un roi des Francs, oui Madame, et qu’il signifie « Glorieux et Grand », et que son papa, ce n’était rien moins que Clovis (le type qui a eu un souci avec un pot de fleurs vers Soissons, à ce qu’on m’a dit). Alors moumoute hein… Et ce nom : Mousqueton, ça sent que ça va rester accroché à ses principes non ? Bon je m’égare… Mais pas tant que ça. Clodomir n’aime pas ses voisins, ni leurs enfants, il n’aime rien, ni personne, sauf son jardin, son fauteuil et sa télé… Ouf, il y a de l’espoir alors !
Ho, sacréboudiu de bouloche en poil, qui ose me déranger…
Un vieillard acariâtre, renfrogné et très bougon… Tiens, tiens, on dirait un personnage tout droit sorti de l’univers des méchants vilains de Roald Dahl, et on s’en réjouit. Car face à autant de méchanceté, la pureté du petit Marcel, un enfant qui entre par effraction dans la vie du grognon, fonctionne comme un électrochoc. Au coeur de la dispute : un livre, arrivé par mégarde chez Clodomir et non chez Marcel.
Avec ce livre, expliqua le petit d’une voix étouffée, moi, je peux m’aérer la tête…
Et puis, je peux voyager avec ce livre, aller très loin
Et voilà, le papi fait de la résistance : il ne veut pas rendre le livre à l’enfant, car il semblerait qu’il prenne finalement goût pour ce genre de nourriture spirituelle… Après quelques accrochages et une chute dans le fumier, ils vont faire la paix. Et voici le petit Marcel qui fait la lecture au pépé grincheux, et ça lui plait ça à notre ronchon Clodomir…