Plus jamais petite

Quel titre saisissant ! Le constat définitif de la fin d’une enfance en trois mots. Quel texte percutant ! Quelle justesse que cette voix vibrante qui dit l’innommable !

La sortie d’un texte de Séverine Vidal est comme un rendez-vous avec un proche, on se réjouit de la rencontre, on écoute la confidence, on partage un moment d’intimité et on ressort enrichi intérieurement.

Comme souvent avec la collection Court Toujours, je choisi d’écouter le texte pour une lecture plus immersive. Un récit initiatique qui prend aux tripes? Un moment charnière de vie adolescente ? C’est exactement ça, encore une fois.

Il s’agit d’une voix qui s’élève, celle de Lucie.

Lucie attend, seule, dehors sur un banc, devant la porte de la maison d’arrêt où est enfermé son père. Elle a décidé, cette fois, d’y aller. Déterminée, elle espère que la confrontation lui permettra de se libérer de ses souvenirs douloureux, de son enfance gâchée, de ce père monstrueux qui n’en est pas un. Mais est-elle prête à affronter celui qui lui a fait tant de mal ? Et moi, impuissante lectrice, suis-je prête à me confronter à la douleur de Lucie abusée ?

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Les Facétieuses

– Dingue ce bouquin… Dis, tu savais, toi, que Louis XVII avait eu une mort tragique parce que les fées ne s’étaient pas penchées sur son berceau ?
– Ben oui, d’où tu sors, on apprend ça au collège ! 
– Zut, je devais avoir piscine ce jour-là… Mais c’était qui sa marraine la bonne fée déjà ?
– Euh, ben, euh… Attends, je vais te le googler vite fait.

Vous aussi, vous aviez piscine non ? Heureusement, Clémentine Beauvais fait toute la lumière sur cette curieuse énigme historique.

Car après quelques échecs littéraires et amoureux apparemment, l’autrice jeunesse de retour forcé en France est sur une piste étonnante, un mystère qui asticote nombre d’entre nous (mais si) : qui était cette marraine la bonne fée dotée de pouvoirs magiques puissants comme ses consœurs de l’époque, comment a-t-elle pu abandonner le Dauphin (c’est flippant) et disparaitre des archives de la Révolution Française ?

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Ô Sisters

Un road-trip à travers la France, pendant un été en pleine période bouillante des années 70 avec une bande son mythique, ça vous dit ? Moi, oui !

Dès la couverture (bravo pour la composition !), j’ai eu envie de plonger dans cette histoire aux teintes Flower Power. Mais c’est surtout l’écriture de Cécile Roumiguière associée à celle de Julia Billet qui m’intriguait.

Un récit à quatre mains pour donner la voix à plusieurs femmes, sur trois générations, et révéler des secrets de famille, forcément, ma curiosité a été piquée.

1974. Deux jeunes filles, Janig et Macha, même âge, mêmes yeux bleus pailletés d’or, mais deux vies différentes à des centaines de kilomètres l’une de l’autre. Janig vit à Narbonne au milieu des vignes et s’ennuie profondément dans cette école de secrétaire qui est bien loin de la vie à laquelle elle aspire, une vie où la musique et la chanson pulsent au plus profond d’elle-même. Macha étouffe dans son lycée militaire parisien où elle est pensionnaire. Tout comme la société qui les entoure, elles rêvent de liberté.

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Masques T. 1 Le masque sans visage

Direction l’Amérique du Sud, lors de la fête des morts. Deux enfants lancés dans une combine pour gagner vite de l’argent découvrent une caisse avec deux masques antiques semblant avoir beaucoup de valeur.

Ailleurs en France et en Belgique, deux autres adolescents, en proie à des questionnements sur leur vie, se retrouvent en possession d’autres masques énigmatiques.

Al, Siera et Hector n’avaient rien en commun jusqu’à ce que ces masques fassent irruption dans leurs vies.

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Et le ciel se voila de fureur

Quel titre, quelle lecture, quel souffle, quelle épopée ! Un voyage chaotique au XIXe siècle qui laisse un goût de poudre sur la langue, l’écho de cavalcades enfiévrées dans les oreilles, la poussière des terres de l’Ouest américain au creux des mains, l’odeur métallique du sang versé au nom d’une vengeance à fleur de narines et la chaleur d’un amour familial qui palpite plus fort malgré tout au fond du cœur.

« Tout a commencé par une roue brisée. »

Quel incipit ! Quasiment aussi puissant qu’ « Au commencement était le Verbe », n’est-ce pas ? Et cette référence n’est pas un hasard.

Le récit s’ouvre sur un horizon : la confidence d’une femme à une autre femme, une transmission exclusive après plus de 100 ans, le dépôt d’une mémoire familiale incroyable. Nous sommes en 1977, et ce que Lisbeth, 116 ans, s’apprête à confier à cette jeune journaliste pourrait bien être plus que le récit d’une simple femme… Les souvenirs remontent progressivement et vont emporter les récipiendaires, reporter comme lecteur, dans une aventure explosive à couper le souffle.

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