La cabane

Un lycéen assis sur son lit. Dans sa chambre. Sa « cabane ». Rien de plus banal, en soi. Et pourtant.
Un lycéen. Dans sa chambre. À l’intérieur. Depuis 187 jours. On se questionne. Lui aussi.
Un rendez-vous. Aujourd’hui. Le 14 mai. Un jour exceptionnel, pour lui, noté d’une croix rouge sur un calendrier.
Un rendez-vous avec l’extérieur. La première sortie depuis 6 mois. Forcément intrigant.

Depuis 6 mois, cet adolescent est incapable de franchir le seuil de la porte, ni même de tourner la poignée. Un diagnostic est posé : le syndrome de la cabane. Un repli sur soi, une phobie sociale, une anxiété si forte qu’elle paralyse au point de suffoquer à l’approche de la porte. Ce que certains d’entre nous ont ressenti après le confinement et qui a un nom en japonais, Hikikomori. « Préférer la sécurité intérieure à l’exposition au monde extérieur. »

Et pourtant, dans 2 heures, il doit surmonter la panique qui le bloque chez lui et traverser le jardin, se retrouver dans la rue, atteindre la boulangerie et rentrer. Ce n’est pas un jeu, c’est une épreuve, et le souffle lui manque, un poids lourd sur la poitrine.

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NEB

Le NEB ? Que signifie ces 3 lettres obscure ? Cela vous intrigue ? Exactement comme moi, et cela dès l’illustration de couverture créée par Gaya Wisniewski et après lecture du résumé. « Un jeu en ligne au succès planétaire. Trois ados en finale. Des pirates en embuscade. Qui remportera la partie ? Et surtout… Qui tire les ficelles ? En atteignant la finale d’un célèbre jeu en ligne, Alex va découvrir les coulisses des nouvelles technologies : les méthodes de manipulation utilisées par les géants du web et les risques d’addiction. »

Je n’y connais pas grand-chose en jeu vidéo et ne suis pas très intéressée par l’univers mais j’ai conscience que c’est un domaine sans limites qui peut attirer chacun d’entre nous, à n’importe quel âge. Le champs des possible y est infini, semble-t-il. J’entends qu’on peut y développer des compétences et des connaissances. Mais j’ai choisi une autre addiction, les livres 😉 Néanmoins, l’engouement pour les jeux vidéo est un sujet de société source de débats souvent animés entre générations. Objet de désir ou refuge pour certains, source d’isolement et d’addiction pour d’autres, il ne laisse pas indifférent.

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Comment jouir de la lecture ?

Un titre alléchant non ? (ok c’était facile). Il n’y a pas de petit plaisir, ma bonne dame. Même pas celui procuré par une lecture, si petite soit elle. Mais du grand plaisir, de la jouissance ? Tout est dans ce qu’on entend par plaisir de lecture, par celleux qui cherchent à le définir voir le théoriser et le hiérarchiser, ou par celleux qui écartent au maximum le libre champs des possibles pourvu qu’on lise, lutin de merle !

Et qui dirait plaisir de lire, dirait jouissance de lecture ? Hmm, vaste sujet qui peut alimenter un débat enflammé jusqu’au bout de la nuit…

« Pourquoi se contenter de lire pour le plaisir, quand on pourrait vraiment jouir de ses lectures ? » Ah, voilà, vous ne vous étiez pas posé la question ainsi j’imagine ? Moi non plus, pas complètement, ou pas consciemment, car le plaisir dans la lecture c’est clairement ce qui m’attire (pas fan des « Lectures Souffrances »). Sans doute le plaisir de lire du pays de l’enfance, le plaisir de découvrir, de voyager, de se frotter à un style, un personnage, un imaginaire, le plaisir d’être ailleurs.

C’est la question que pose Clémentine Beauvais dans ce nouveau titre de la collection ALT, ce court format de tête-à-tête entre auteurice et lecteurice qui ouvre la discussion sans poser une opinion mais invite à la réflexion. Un manifeste joyeux, comme un dialogue ouvert, qui titille la curiosité et réveille nos a priori.

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Je suis leur silence

J’avais été séduite par la série « Les Beaux Etés » et conquise par « Malgré Tout », alors c’est avec impatience que j’ai suivi les étapes jusqu’à la sortie du nouvel album de Jordi Lafebre.

Ce que j’aime ? Hmmm, tout, je pense. Son talent pour détailler les expressions des personnages, les montrant au quotidien dans toute leur humanité, brossant leurs petits défauts comme leurs atours. Les cadrages, les jeux de lumière, les petits détails plein de tendresse, les pleine pages comme les constructions de cases ciselées. Et surtout un scénario très bien ficelé qui embarque le lecteur / la lectrice dans un voyage intense aux côtés des protagonistes.

Et ici, avec « Je suis leur silence » (quel titre !), c’est tout d’abord un coup de cœur pour l’héroïne principale : Eva Rojas, une psychanalyste qui se retrouve au milieu d’un imbroglio familial au coeur du Domaine viticole Monturos. Comme le dit le sous-titre, il s’agit d’un polar à Barcelone. Le ton est donné.

On marche alors aux côtés de la craquante Eva qui, obligée de suivre une analyse avec le Dr Llull (personnage éminemment important), dresse jour après jour, quasiment heure par heure l’incroyable la semaine qu’elle vient de vivre. Cet homme est chargé d’évaluer sa santé mentale, du fait de son comportement jugé « excentrique » ces derniers temps. Sur le mode d’une enquête policière, Eva explique comment elle a découvert un cadavre au sein de ce domaine viticole célèbre et trouvé l’assassin. Elle est très douée pour résoudre des énigmes, et a priori des crimes. Petit bémol, elle entend des voix, mais qui sont-elles ?

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Pallas T.2 – Sur les flancs de l’Ida

« La guerre. J’ai beau tenter de penser à autre chose, elle occupe mon esprit.
Troie
Troie est au centre d’une guerre qui nous dépasse, une guerre dont le Palladion est l’enjeu. (…)
Un jeu où les mortels seront les seuls à payer le prix du sang. »

Si les premières pages nous placent 20 ans avant la chute de Troie, c’est une perspective, car c’est bien plus loin en arrière que commence et se déroule ce 2e tome.

Rappelez-vous… Athéna a échoué. Sa tentative pour récupérer le Palladion et retrouver enfin Pallas s’est terminée dans un bain de sang. Troie, quant à elle, a été saccagée par Héraclès et son armée. Mais la déesse, loin d’être découragée, a tiré de précieuses leçons de cet échec.

Athéna place ses pièces patiemment, sur un échiquier qu’elle est seule à connaître. Aidé par le Titan Prométhée, elle conçoit un nouveau plan. Un plan d’une envergure glaçante qui entrera à jamais dans l’histoire des hommes et des Dieux.

Au fil des chapitres, on retrouve les voix de ces femmes, déesses ou mortelles, avançant progressivement année après année, inexorablement, vers une tension implacable : le sort de Troie.

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