Ne m’oublie pas

En exergue, une citation du roman Les Années d’Annie Ernaux. Récit d’époques qui s’enchaînent, de morceaux de vie, de traces qu’on ne veut pas oublier et pourtant « s’annuleront subitement les milliers de mots qui ont servi à nommer les choses, les visages des gens, les actes et les sentiments ». Il est question de mémoire, de celle qui nous échappera.

Dès la couverture, l’émotion saisit. Des teintes de nostalgie et de douceur, et un titre tragique qui résonne, comme un appel au secours, comme une ultime requête.

Marie-Louise, la grand-mère de Clémence atteinte d’Alzheimer, vient de faire à nouveau une fugue depuis la maison de retraite où elle est prise en charge. Une de trop pour le centre qui annonce à Clémence et sa mère qu’un traitement chimique va lui être administré pour éviter qu’elle cherche à s’échapper afin de retrouver sa maison d’enfance en bord de mer. Insupportable décision pour Clémence qui entretient une relation très proche avec sa Mamycha. Une fois revenue au centre, Clémence constate que sa grand-mère est abrutie par les médicaments. Un véritable électrochoc qui la pousse, par désespoir, à l’embarquer dans une escapade en voiture loin de cet enfer. Changement de tonalité : un interrogatoire dans un commissariat, Clémence est accusée d’avoir enlevé sa grand-mère. Et les flash-back de ce road-trip imprévu se déroulent sous nos yeux page après page, dans un enchainement de situations plus émouvantes les unes que les autres.

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Coco n’est pas zinzin

(c) Nathan

J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien… C’est le cas de Colette, dite Coco. Depuis quelques temps, tout ne tourne plus très rond : elle égare ses lunettes, sort avec une tong et une bottine dans le jardin pour arroser ses pivoines sous la pluie, trempe un sachet de thé dans son café et mélange les mots comme les saisons. Souvent, son regard triste se perd dans le lointain…

Son comportement un brin chaotique inquiète ceux qui vivent à ses côtés, ses fidèles animaux de compagnie : Ortie la torture, Cubitus le cocker, Cajou le cacatoès et Van Gogh le chat de gouttière à l’oreille coupée. Mais voilà que Théo, le neveu de Colette, trouve que sa tante ne peut plus vivre seule et pense à la placer d’urgence dans une maison de retraite spécialisée.

Mais si Colette semble vulnérable, elle n’est pas seule ! Branle bas de combat, les animaux décident de contre-attaquer car pour eux, Colette a besoin de rester dans son univers, son petit bout de paradis, entourée de ses habitudes et de ses compagnons à poils et à plumes. Il faut vite trouver une solution pour rester tous ensemble ! 

Ce roman accessible aux jeunes lecteurs parle avec tendresse et sensibilité de la perte de repères des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer. Un sujet grave, trop peu traité semble-t-il en littérature jeunesse, et qui tient particulièrement à coeur de la tricoteuse de mots doux, Mymi Doinet.

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