Les heures souterraines

20 mai.

Et vous, qu’avez-vous fait ce 20 mai ? Quel autre parcours de vie avez-vous percuté ? 

Mathilde et Thibault, deux détresses aux aboies face à deux source de douleur, l’entreprise et ses abus de pouvoir pour elle, la ville étouffante et un amour vain pour lui. Deux blessés, deux chemins, deux souffrances. 

Magnifiquement interprété par Marianne Epin.

 

 

 

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La pouilleuse

(c) Sarbacane

Besoin d’air !

Je termine à l’instant la lecture de ce roman coup de poing : ma gorge est serrée, mon regard sur la 4e de couverture reste comme bloqué, le malaise qui me prend a un arrière goût nauséeux. Heureusement que c’est une fiction et non un article de presse car comment continuer à espérer dans l’humanité quand on lit ce genre d’histoire d’une violence gratuite aussi glaciale. Inspiré d’un fait divers ? Ok, je vais vomir, je reviens.

C’était le dernier Clémentine Beauvais que je n’avais pas lu, et je crois qu’il va me hanter pendant un certains temps encore…

Cela paraissait commencer en toute légèreté : un matin, 5 élèves d’un lycée parisien chic décident de sécher les cours. Certes, encore une fois. Blasés, imbus d’eux mêmes, indifférents à tout, ce n’est pas un journée de cours off qui changera la face de leur vie. Et pourtant… Il va suffire d’un instant, le croisement de deux trajectoires qui n’avaient aucune raison d’entrer en collision et c’est le dérapage ultime vers le cauchemar. Sur un coup de tête, ils kidnappent une fillette de 6 ans d’origine africaine à l’entrée de la piscine municipale. Elle avait un pou sur la tête et ils vont la bousculer verbalement puis physiquement, pour s’amuser, sans aucune morale ni arrière pensée.

Le récit est porté par l’un des lycéens, David, qui a rejoint la bande récemment. Devant la bande décidée à torturer la gamine, il doute mais ne sait pas vraiment pourquoi il n’intervient pas, cela semble le dépasser. Ils sont peu concernés par leurs actes, ça fait froid dans le dos.

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Rattrapage

Je tourne à l’instant la dernière page de ce monologue déchirant de dureté et de justesse… Une lecture en apnée dans la conscience de cette jeune ado face à son innocence perdue, par sa faute…

Quel goût a le remord selon vous ? Un goût de métal, de nausée acide, de poussière moisie ? Un goût amer sans aucun doute quand votre inconséquence vous a poussé à l’extrême aux dépens d’autrui et que le masque du déni se fissure.

Et c’est justement cette bouffée d’amertume suffocante qui enserre la conscience d’une ado de 17 ans, cette fille jolie, la reine populaire de son lycée, la belle qu’on convoitait et qu’on enviait… Mais « la réalité est toujours décevante » quand elle vous rattrape et vous confronte à votre pire noirceur.

Car voilà, la reine ne brille plus autant, elle a sombré depuis quelques mois, depuis la tentative de suicide d’un élève qu’elle et sa bande de dominants harcelaient pour s’amuser…

Comme elle, il est là, sur ce banc à attendre son tour pour le rattrapage du Bac.

Et en l’apercevant, tout lui remonte. Elle faisait partie de la meute des puissants au Lycée, ceux qui raillaient les moches, les nuls, les méprisables, les inutiles selon eux. À force de brimades sur les réseaux sociaux, ils jouaient de la vanne à grand renfort de photos et vidéos dégradantes, pour le fun, en toute inconséquence, par pure méchanceté gratuite. Diablement réaliste, non ? Mais leur cible favorite, ce garçon silencieux et mal dans sa peau, a fini par craquer en se coupant les veines en cours…

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Chaque jour Dracula

(c) Delcourt

Les histoires de vampires, ça vous fait peur ? Et si justement, cette histoire là, celle du petit Dracula, nous racontait l’histoire d’une autre peur ? Une peur viscérale, difficile à nommer, une peur honteuse qu’on cherche à étouffer pour essayer de survivre : la peur de la violence des autres à son endroit. 

C’est exactement le sujet que Loïc Clément et Clément Lefèvre nous présente dans cette bande dessinée pleine de tendresse et d’émotions : le harcèlement scolaire. Il fallait oser et c’est réussi, on est touché.

Et si un livre, une BD avec ses images qui montrent sans toujours nommer, permettait d’ouvrir la discussion sur un sujet grave et trop souvent tabou ?

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