Titus et les lamas joyeux

Toujours un chouette moment de découvrir une nouvelle collection pour les premières lectrices et lecteurs.
Et tous les moyens sont bons pour donner le goût de la lecture, le format BD en est un bon exemple.

Titus a un gros problème ce matin, il a découvert un bouton sur son front. C’est la catastrophe ! Il essaye comme il peut de le cacher pendant le petit déjeuner, mais arrivé dans la cour de l’école, il se confie à sa bande de copains, les Lamas Joyeux. 

Romi, Adila, Gédéon et Jo sont formels, il a attrapé le virus de l’acné et il va devenir un ado. « Mais, je veux pas moi ! Je suis trop jeune » répond l’infortuné. Et surtout, si la maîtresse le voit, c’est sûr, elle va l’envoyer au collège. « Nom d’un slip à pois », il faut organiser une réunion d’urgence afin de trouver toutes les solutions pour empêcher le pire : être séparés. Chacun y va de sa bonne astuce, plus ou moins efficace. Mais la mission réussira-t-elle ? Il faudra aller livre cette petite BD pour le découvrir !

Le format BD est très facile pour la prise en main et pour entrer rapidement dans l’histoire. Dès la première page, les personnages sont présentés, chacun avec un caractère bien trempé, on imagine facilement qu’on pourra retrouver chacun d’entre eux au cœur de chaque nouvel épisode. La palette de personnalités permet de s’identifier facilement à l’un deux.

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Caché ou pas j’arrive !

Dans mon bac à trésors, il y a forcément ce petit ouvrage, mi-album, mi-BD, une collaboration entre deux artistes sensibles 100% réussie.

C’est l’histoire d’une partie de cache-cache écrite et dessinée à 4 mains entre deux personnages, la petite taupe Bartok et Nouk aux oreilles de chat, que leurs autrices respectives font jouer dans l’univers de la famille Biloba.

Vous avez envie de jouer ? Moi aussi, alors c’est parti !

Dès la première page le compte à rebours est lancé, c’est Bartok qui s’y colle, Nouk doit se cacher. « Je compte jusqu’à 7 et je viens te chercher ».

Et voilà que Nouk courre d’une page sur l’autre, comme le décompte dans des bulles qui glissent en haut du livre. Vite trouver la bonne cachette, mais chaque recoin de la maison est déjà occupé. Le jardin offre des opportunités mais gare à Mémé Molle et ses bécots qui piquent. Vite, encore plus loin, la cabane des copains dans les arbres, mais une bagarre gronde. Pff, c’est pas de tout repos. Et dans les bois ? Moui, mais c’est un peu terrifiant quand même.

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Ma vie de dico

Chacun entretien une relation particulière avec l’objet livre : un lien avec l’histoire lue avant de s’endormir, le premier ouvrage reçu lorsqu’on commence à lire seul ou bien même ceux de l’école.

Il est un livre magique dans la vie de Mymi Doinet qui fut un déclic dans son amour des mots et transforma sa vie : le dictionnaire. Et c’est cette merveilleuse rencontre qu’elle évoque ici dans ce roman Première Lecture plein de sensibilité, en donnant la parole à ce livre fondateur.

Décor : la librairie des Mots Rêveurs, tout un programme ! Comme pour « Le piano de Pavel », le narrateur est un objet. Un parti-pris original : que diraient les livres que nous feuilletons ou ceux qui restent au fond de nos bibliothèques s’ils pouvaient parler ? Cela ouvre l’imaginaire !

Tout frais arrivé de l’imprimerie, notre dico se retrouve bien placé dans les rayonnages près de grands classiques : Max et les Maximonstres, le Petit Prince, Les Trois Brigands… De jolis clins d’œil et hommages à la littérature Jeunesse que l’on va retrouver tout au long du récit, au travers de titres de livres directement évoqués (L’homme à l’oreille cassée, Journal d’un chat assassin, Momo, petit prince des Bleuets…) ou via les noms de personnages secondaires (le Chat Pitre, Robin, Wendy, Garfield).

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Âge tendre

On l’attendait avec impatience, la nouvelle création effervescente de Clémentine Beauvais ! Et, encore une fois, le plaisir est au rendez-vous. Pour paraphraser Valentin : « Mes impressions ont été : positivement positives à la lecture de ce subtil ouvrage. »

Un cocktail d’humour et de réflexions sur notre société vu par un adolescent, ok, mais ce n’est que la partie émergée de cet iceberg littéraire. Car au fil des pages, la voix du narrateur va se métamorphoser et ouvrir la porte sur une profondeur intime qui bouleverse. Il est question d’adolescence et de vieillesse, de mémoire et d’identité, de relations intergénérationnelles, de la place qu’on essaye de se faire dans la société, du regard des autres sur ce qu’on est, du bonheur à construire et à reconstruire. « Tout est sur l’amour, le temps, la perte des choses. »

La Présidente de la République l’a décidé : tout élève doit faire, entre sa 3e et sa 2de, une année de service civique quelque part en France. Valentin Lemonnier, sensible et facilement déstabilisé en « société », se retrouve contre toute attente dans un centre pour personnes âgées atteintes d’Alzheimer reconstitué pour ressembler à un village des années 60. Panique pour Valentin qui, plongé dans cet univers totalement désarçonnant, va se mettre lui-même dans une situation impossible : trouver un sosie de Françoise Hardy qui viendra chanter « la maison où j’ai grandi » pour une pensionnaire, Mme Laurel 😉

Facile pour quelqu’un qui prétend être fan total de la chanteuse (alors qu’il n’en a jamais entendu parler.) Et pourtant, le pouvoir de la voix de Françoise va être un extraordinaire élément déclencheur dans la vie de Valentin.

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Radium Girls

Depuis quelques temps, cette BD réalisée aux crayons de couleurs dans 2 tons de camaïeu violet et vert me faisait de l’œil. Le sujet m’interpellait également.
Tout le monde associe le radium à Marie Curie et son mari, et la vulgarisation de l’origine de cette découverte avait été brillamment faite au théâtre avec « Les palmes de Monsieur Schultz »,  mais peu de récits témoignent des conséquences de l’utilisation de ce nouveau matériau.

Plongée dans les États-Unis des années 1920, où l’élément miracle baigne l’Amérique de son aura phosphorescente. On va suivre le destin de Edna, Grâce, Katherine, Mollie, Albina et Quinta dans leur atelier où elles peignent minutieusement des cadrans de montre avec cette peinture si spéciale qui permet de lire l’heure dans le noir.

Une peinture qui s’avère toxique, mortelle.

Complète immersion dans cette période des années folles où le sujet de la condition féminine est bouillonnant : accès au travail, libertés, droit de vote, sexisme, puritanisme. Beaucoup de messages traversent le récit au-delà du témoignage du destin de ces femmes condamnées à leurs dépends, inscrivant ainsi cet album dans l’actualité.

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