Tout d’abord c’est le titre qui m’a intrigué, attiré. Forcément, les secrets d’une Brune (même si elle n’est pas du Lac), cela m’interpelle en tant qu’obscure chevelue que je suis.
Et puis les premiers croquis m’ont séduit et emportée, en douceur et gravité, dans l’univers instable de cette adolescente, qui se cherche.
Une ado, pensive, un brin lascive, un peu à la dérive, vaporeuse… rêveuse.
Brune change de collège pour une autre vie, choisie, enfin presque. La peur de l’inconnu, bien sûr, mais également l’envie de la découverte la tiraille. Partagée entre l’attirance vers ces autres, ces mêmes autres qu’elle, qui lui ressemblent quelque part et le désir de se pelotonner, de se cacher, au fond des couettes, loin sous les draps, coupée de la réalité si dure et si rêche. Une amitié parfaite, cela existe ?
Un roman à deux voix et pas des moindres… Un gros coeur de coeur pour grand petit roman.
Des rêves, de la poésie, la découverte de l’autre. Deux univers d’enfants destinés à se croiser ?
Deux belles plumes rendent hommage aux rêves d’enfants, à leurs imaginaires foisonnants, avec chacune leur regard et leur sensibilité pour traduire ces émotions naissantes.
Excellent ! À mettre tout en haut de votre Pile à Lire et à Relire !
« Gustave a toujours la tête dans les étoiles, et il passe aux yeux des autres pour un drôle de zèbre, avec un Z, comme sa ligne de bus. Bus duquel il peut observer les jardins, surtout celui de Céleste. Il y voit des choses étranges… Céleste, elle, se fait lire les cartes par son amie Irma. Va-t-elle gagner au Loto, ou rencontrer des extra-terrestres ? En attendant, Céleste observe Gustave. Il n’est pas comme les autres et ça lui plait bien. »
Autrices : Anne-Gaëlle Balpe et Séverine Vidal Illustrateur : Terkel Risbjerg Edition : La Palissade – 64 pages – 8 euros Année : Juin 2017
Attraper un coup de soleil, on connait. Mais un coup de lune ? Si, si, c’est possible. Valentin Duluoz, ce jeune rêveur timide et solitaire, s’en moque. La lune, lui, il l’aime, tout simplement. Elle le captive, elle l’attire, de façon magnétique, comme un refuge. Si bien que cela pose un réel problème à ses parents, des industriels de la cosmétique-minceur trop débordés pour s’occuper de lui, à sa gouvernante qui le tyrannise, à son professeur, et même au président de la république.
Valentin Duluoz n’était pas un enfant comme les autres. Il ne sortait presque jamais de chez lui, n’avait ni visite ni ami, et passait le plus clair de son temps à regarder… la lune ! (…). Un spectacle dont jamais il ne se lassait. À tel point que les rares adultes qu’il croisait le lorgnaient d’un air agacé, lui, le rêveur solitaire.
– Mais enfin ! pensaient-ils. Pourquoi cet enfant perd-il un temps précieux à guetter ce ridicule machin là-haut ? N’aime-t-il pas notre monde ? Est-ce que nous ne l’intéressons pas ? Sans doute est-il bête, tout simplement ! Bête comme ses pieds. Bête comme chou. Bête comme… la lune, tiens, qui le passionne tellement ! Et c’est ainsi qu’était jugé Valentin, sans que personne ne prenne la peine de le comprendre…
Mais voilà qu’arrive une étape décisive dans la vie de Valentin : il fait sa première rentrée scolaire. Un espoir pour sortir de sa solitude ? La confrontation de sa différence avec ses petits camarades va se révéler douloureuse. Ridiculisé à cause de son bégaiement qui le handicape, Valentin se renferme et se réfugie dans l’observation de la lune, encore une fois. Or, son attirance pour l’astre est si contagieuse que les enfants de l’école s’arrêtent pour admirer le croissant, provoquant une pagaille pour l’équipe enseignante.
À l’occasion de la sortie de son nouveau roman, « Il faut sauver la lune« , Fred Paronuzzi a gentiment accepté de répondre à nos petites questions indiscrètes.
Bel échange avec un auteur de talent qui aime les mots et sait bien les servir.
Et si ma petite histoire pouvait amener certains jeunes lecteurs à s’interroger, à remettre en question le modèle qu’on nous impose, ce serait merveilleux !
La Licorne à Lunettes : Votre nouveau roman « Il faut sauver la lune ! » met en scène un duo de choc, deux enfants un peu différents, livrés à eux-mêmes, se révélant l’un à l’autre grâce à la force de leur amitié naissante. Tels pris dans un roadmovie haletant, Valentin et Aurore se retrouvent au cœur d’une intrigue pleine de suspens dont l’enjeu n’est rien moins que l’avenir de la Lune. Comment vous est venue l’idée de cette histoire ? Et le personnage de Valentin ? Fred Paronuzzi : Grand rêveur moi-même, j’ai une profonde tendresse pour la Lune et il m’a semblé qu’il était intéressant d’aborder les maux infligés à la Terre à travers son merveilleux satellite. Quant à Valentin… la différence, le handicap, le rejet, sont des thèmes qui me sont chers. Rien ne me révolte davantage que la cruauté gratuite, le racisme, le sexisme, l’homophobie, le jugement hâtif, les a-priori bêtes et méchants. Rien ne me dégoûte davantage que la jouissance du pouvoir pour lui-même, que la main-mise du puissant sur le faible (j’anticipe un peu sur la question suivante).
Till l’espiègle, pour moi, c’était surtout Gérard Philippe. Et voilà les aventures revisitées de ce sacré fripon haut en couleurs !
Dans ce premier opus de Philippe Lechermeier illustré adroitement par Gaëtan Dorémus, on découvre 3 exploits incroyables de ce fanfaron qui oscille entre gredin rusé parfois détestable et doux rêveur canaille.
Se fourrant dans les pires situations rocambolesques, le coquin arrive toujours à s’en sortir avec malice.
C’est drôle, décalé, très rythmé, en rimes subtiles, avec des illustrations très originales aux personnages étonnants. Un vocabulaire parfois un peu cru, mais finalement sorti direct de l’époque, non ? Cocasseries en tous genres, Till assure à tous les coups… les plus pendables, bien sûr !