Il y a des rencontres nécessaires, évidentes, comme des croisements de vie inéluctables. C’est ainsi que je ressens, à chaque fois, le petit choc, le mini séisme, le réveil en quelque sorte, à la sortie d’un livre qui me (re)construit. Il n’en faut pas beaucoup, quelques mots justes, quelques images magnétiques et le voyage est là…
En plongée dans l’un des bacs de mon Libraire Le Divan Jeunesse, j’avoue m’être arrêtée sur une couverture rouge et fleurie qui m’a tapée dans l’oeil… Et puis, ce titre court comme une poignée de lettres, presque malingre. Sans majuscule, sans ponctuation, en toute simplicité, comme en suspension, sans début, sans fin… Juste une injonction qui vous interpelle et vous invite à aller plus loin, à tourner la page et entrer dans l’histoire.
L’enfant était assis là sur son île.
Il regardait le monde et réfléchissait.
J’avoue avoir souri en lisant le nom de l’auteur et celui de l’illustrateur, mise en appétit par leur talent respectif et par la curiosité de les découvrir dans un exercice inédit pour moi. Et j’ai plongé. En apnée. Pendant quelques secondes, quelques minutes, je ne sais plus, le temps s’est arrêté pour que j’écoute ce que cet enfant, depuis son île, le ventre rond de sa mère, avait à dire, à me dire. Un constat sur les maux de la planète, comme un manifeste, brutal mais terriblement juste, et toujours cruellement d’actualité.