(Atelier NRF « Ecrire pour la jeunesse avec Jean-Philippe Arrou-Vignod – Automne 2016)
Il était une fois un prince qui n’aimait que la chasse. Le roi et la reine, ses parents, s’en désespéraient. Sauvage comme il l’était, le prince ne trouverait jamais d’épouse.
Un jour qu’au fond des bois il poursuivait un cerf, le prince pensa sa dernière heure arrivée.
J’adore me faire surprendre et séduire par une histoire. J’aime murmurer « mais bien sûr, c’est lui, comment ne pas y avoir penser plus tôt ». En bien voilà, encore une fois, la magie de la bonne histoire, de la bonne intrigue, du bon fil de narration a opéré…
La couverture m’avait déjà intriguée, par l’effet de symétrie des deux petites filles, par leurs ressemblances et, également, leurs apparentes différences. Le choix des couleurs, Rouge et Rose, sur ce fond vert à la lumière étrange, presque surnaturelle, participe au côté magnétique de l’illustration. « Viens, viens plus près, nous allons te confier notre secret… » semblent dire ces deux jumelles ingénues. Ma curiosité a gagné, j’ai ouvert le livre.
Dès les premières lignes, le coeur du récit est posé. Si les deux jeunes filles semblent rigoureusement identiques physiquement, « même yeux couleur réglisse », « même constellation de grains de beauté », leurs caractères sont diamétralement opposés. L’une s’appelle Passion, l’autre Patience, et entre elles, un homme : Gus, leur ami d’enfance.
Timoto, c’est le nouveau copain des plus petits, un tigrounet créatif et rêveur qui transforme son quotidien en terrain de jeu. Belle idée ! Mais attention aux bêtises !
Après Tohu-Bohu, Rémi Courgeon revient chez Nathan avec une toute nouvelle collection mise en mots et en images avec beaucoup de tendresse, abordant les petits et les grands sujets qui préoccupent nos bambins : l’identité, l’autonomie, la famille, les copains, les jeux et activités…
Timoto ne veut plus être un tigre, mais alors que choisir ? Girafe ? Compliqué. Flamand rose ? Bof. Éléphant ? Mais, mais, c’est herbivore un éléphant ! Alors, qui est le plus gourmand finalement ? Être soi, c’est bien aussi finalement, pourquoi changer ? S’accepter comme on est et s’aimer, un beau message pour aimer les autres.
Vous connaissez l’univers de « Brune du Lac » ou le style inimitable de « Mes petites roues », un magnifique album plein de tendresse et de poésie, uns des coups de coeur de 2017 ?
Et bien, j’avais envie de vous inv(c)iter ici à redécouvrir l’univers de Sébastien Pelon mais en plongeant aux côtés de Calico Jack et Anne Bonny, Pirates des mers, des personnages emblématiques du XVIIIe siècle.
Nom d’un cornichon, c’est l’un des plus beaux Albums Kididoc sortis en 2017, à mon goût ! Avec ma Licornette, nous l’avons feuilleté plusieurs fois tant les animations sur les double-pages sont riches et captivantes. Les espèces de Bachibouzouks et autres moules à gaufres ont intérêt à compter leurs abatis, car on est super calés en piraterie désormais !
À l’abordage de cet ouvrage incroyable, moussaillon ! En quelques pages, l’aventure vous prend par la main et vous propulse sur le pont du Neptune, à la découverte du monde des brigands des mers. L’histoire à rendez-vous avec l’Histoire, et comme toujours chez Nathan, on apprend en s’amusant.
De retour sur l’île, Calico Jack, le célèbre capitaine du Neptune Jack Rackham (Oui, c’est bien lui qui a inspiré Hergé pour son héros dans Le Secret de la Licorne !), est surpris par les soldats du Roi d’Angleterre. Le choix est terrible : passer à son service ou mourir. Pirate dans l’âme, Calico doit se résoudre à devenir corsaire et donc obéir au Roi.
Une jolie surprise que ces deux albums sur un sujet souvent traité dans les romans jeunesse, sous un angle ado, ici, un peu plus original.
Même si la danse classique n’est pas votre tasse de thé (ça peut vite le devenir, ne vous désespérez pas), le récit de ces deux soeurs – confrontées à leur passion respective, à un choix de vie lié à une audition décisive, à leur construction personnelle que l’adolescence et ses atermoiements secoue – est captivant.
Et surtout, et c’est d’ailleurs ce qui m’a attiré dans le Tome 1, le travail graphique est exceptionnel : une recherche sur la lumière bluffante, un jeu des champs/contrechamps très cinématographique, une maîtrise du flou artistique et des jeux d’ombres et d’éblouissement.