Mon frère

Toujours une émotion vive à l’écoute d’une lecture si active, engagée, vibrante livrée par un auteur sensible qui vous prend par la main, et vous emmène avec lui au plus profond de ses souvenirs d’enfance, pour vous les confier. 

Une incursion dans la vie privée de Daniel Pennac, entre lui et son frère, entre lui et Bartleby de Melville qui vous enveloppe entre fiction et réalité.

Un livre comme une confession, un témoignage, un bout de vie commune posé là pour mémoire et hommage.

Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé.
Il me manque comme personne mais je ne sais pas « Qui  » j’ai perdu.
J’ai perdu la gratuité de cette affection, l’agrément de cette compagnie, la profondeur de ce silence, la distance de cet humour, la délicatesse de cette attention, la sérénité de ce jugement , cette intelligence des situations , la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?

La narration alterne pans de vie personnelle et extraits choisis de Bartleby, mis en scène par le romancier. Les souvenirs en appellent d’autres, au fur et à mesure des chapitres.

En écoutant Daniel Pennac parler de son frère, on est instantanément projeté dans son univers, bien présent avec lui, partageant la lecture incantatoire qu’il prodigue au lecteur. Et ce lecteur nous semble être son frère lui-même. Ce frère qui s’incarne au fil des mots, des dialogues, des confidences. Tour à tour, le lecteur se fait spectateur, assis aux côtés du narrateur Pennac quand il parle de sa relation fraternelle, ou assis en face du comédien sur scène lorsqu’il convoque Melville.

 
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Les Vieux Fourneaux

Ahlalala, que c’est bon ! Vite le tome 5  (il va falloir attendre le 9 novembre pour ce Bon pour l’asile, je risque de devenir dingue avant) 😉 !!!!

Les 4 tomes dévorés en une seule fois (la chance de les lire en retard sur tout le monde, on se console comme on peut).

Excellente narration, une brochette de personnages incroyables, du mystère, des dialogues pas piqué des hannetons, un bon scénario et un coloriste de talent mis en images par un amoureux du genre humain dans toute sa splendeur.

Drôles et impertinents, délicieux donc 🙂

Du rythme et du caractère : l’adaptation cinématographique va avoir une grosse pression.

(Héhé Le Loup en slip n’est pas si loin…)

Un site officiel ? Oui M’sieurDame, c’est ici

 
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Menu fille ou menu garçon ?

Toc, toc, toc ?  Oui, c’est pour quoi ? C’est pour un bon coup de pied au fesses des idées reçues et du sexisme dès le plus jeune âge ? Ah ok, alors c’est bien par ici, entrez ! Et BIM ! 

Et voici donc Thierry Lenain aux prises d’un sujet décisif sur lequel il ne faut pas arrêter de débattre et continuer à le dénoncer : les a apriori sexistes du quotidien !

Et c’est réussi, encore une fois, via une histoire simple mais efficace.

Emmener son enfant manger un hamburger, on l’a tous fait (allez, si, au moins une fois pour leur montrer combien c’est beurkaka tout plein même si c’est regressif, hmm, si ce n’est pas vous, c’est Tonton Phil, Tata Flo, Moumina ou Papymou). Le menu enfant, c’est un classique du fast food, surtout quand il est agrémenté d’un petit cadeau… pour les filles ou pour les garçons. Pour les garçons : une mini-fusée. Pour les filles : une mini-poupée. Ben quoi, normal non ? Et bien, non pas du tout ! C’est exactement la réaction du Papa de Léa.

Ce n’est quand même pas monsieur Hit-Burger qui va décider que ma fille aura une poupée parce qu’elle est une fille, et que mon garçon aura une fusée parce qu’il est un garçon !

On est bien d’accord. Et c’est aussi l’avis de Léa qui veut bien une fusée, elle justement, parce que les poupées, c’est pas trop son truc, mais qui veut surtout MANGER SON HIT-BURGER avant tout ! Papa a promis, alors…

Mais voilà que la serveuse donne une fusée à Léa pensant que c’était un petit garçon. Et c’est parti pour une querelle quiproquo dans la queue des commandes entre un Papa qui veut dénoncer ces pratiques sexistes ridicules et une serveuse qui pensait juste à bien faire… Comme quoi les a priori sur les choix genrés des enfants sont toujours bien ancrés.

 
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Monsieur Firmin

Encore une fois, je me suis fait alpaguée par une couverture. La lumière du décor urbain baigné d’un soleil étrange m’a captivée, m’invitant à m’attarder sur la discussion entre ce jeune garçon et ce vieil homme. Un titre énigmatique qui, forcément, donne envie d’en savoir plus.

Si on approche l’oreille, on pourrait presque entendre ce qu’ils chuchotent. Un secret entre amis ? Une confidence ? Un passage de relais entre deux mondes ? 

Monsieur Firmin n’est plus tout jeune, son coeur est malade, c’est le « Kardiologiste » qui le dit, et on ne peut pas le réparer, alors il doit se ménager. D’un coup, par ces premiers mots posés sur la page de gauche, par la force de l’écriture manuscrite de cet enfant, on entre dans son univers, son imaginaire, son quotidien, auprès de cet ancêtre qui pourrait être son arrière-grand-père.

Les mots sont simples, des constats des petites choses de la vie, à  sa hauteur d’enfant. Au travers de ces mots presque banals qui s’enchaînent un peu maladroitement, témoin d’un pure naïveté, semble poindre une sensibilité à fleur de peau, un émerveillement progressif. Ce garçon qu’on surnomme Microbe découvre l’univers de ce Monsieur Firmin, un personnage qui va compter pour lui.

 
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Groléfant et Tit’Souris – Histoires (de) bêtes

J’ai quatre pattes, deux oreilles, une bouche, un nez, une queue et ma couleur est gris ? Qui suis-je ? Un éléphant ? Une souris ? Et bien, les deux, c’est évident !

PA-REILS ! Voilà le constat de Tit’Souris lorsqu’elle découvre Groléfant. C’est l’été, il fait chaud, nos deux nouveaux amis décident donc de prendre la route ensemble, tout simplement, comme une évidence.

À mi-chemin entre la BD et l’album, ce recueil d’histoires se compose comme une série de saynètes indépendantes néanmoins reliées entre elles selon un fil narratif : la relation d’amitié, improbable, entre cet alpha et cet omega du monde animal (oui carrément, je me lâche dans la métaphorite, faites attention c’est du lourd).

Amis pour la vie donc, pour le pire et le meilleur !

Avec beaucoup d’humour, de finesse et de subtilité, Pierre Delye aborde des grandes thématiques comme le respect de la différence, la découverte de l’autre, l’amitié, en tentant d’expliquer que « ce qui ressemble s’assemble, et que ce qui se différencie s’associe et s’enrichit ». Après Moitié de coq, il est de retour avec Ronan Badel aux crayons & pinceaux  : succès garanti !

 
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