Tu cherches l’embrouille, Nina Panzanouille !

Avec un soleil pareil ce samedi (surtout à Paris mais pas que), on se serait cru en plein mois de juillet… Un mois de juillet, au bord de l’eau par exemple ? Sur un yatch ? Pourquoi pas, surtout si c’est pour suivre les aventures d’une petite jeune fille éprise de liberté née sous les mots de Mymi Doinet et sous les pinceaux de Clotka.

Un prénom : Nina. Un nom : Panzanouille. Tout un programme ! Et pas toujours rigolo quand on est l’héritière des plus grands fabricants de pâtes au monde et qu’on n’a le droit de ne rien faire (z’avez capté l’indice ;-)) Sur le bateau, Nina rêve de liberté et, alors que ses parents font la sieste, elle « se jette à l’eau », dans tous les sens du terme : un plouf dans la mer et hop direction l’Aventure… 

Il se passe enfin quelque chose de palpitant dans ma vie !

Mais notre jeune intrépide se retrouve vite dans les embêtements car elle joue les aventurières un peu inconscientes. Heureusement, elle va trouver sur son chemin une famille du Cirque haute en couleurs où chaque membre a un langage bien à lui, une jolie manière pour l’autrice qui aime tant tricoter les mots pour des jeux linguistiques qui interpelleront les 7-9 ans.

On retrouve ici encore tout le travail de Mymi Doinet pour offrir aux plus jeunes lecteurs une histoire au vocabulaire accessible, à l’intrigue originale avec ce petit rien de farfelu qui leur plait. L’héroïne prend des initiatives face aux situations compliquées dans lesquelles elle se retrouve.

Comme pour tous ces formats de Premiers Romans, avec une grande typographie, des chapitres courts et des mots adaptés, les jeunes lecteurs peuvent lire un livre en entier, tout seul. Un des plus beaux cadeaux quand on commence à se plonger dans la lecture, avec plaisir.

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J’en rêvais depuis longtemps

Tintin et Milou, Nino et Mirza, Rusty et Rintintin, Sammy et Scooby-Doo, Obélix et Idéfix, Charly Brown et Snoopy… Des couples mythiques qui vous parlent certainement. Ahhh qui n’a pas rêvé de vivre ce genre d’amitié forte entre humain et chien… Le rêve de tout bambin, n’est-ce pas ? 

Et bien, là, ce jeune gamin sur la couverture, lui aussi, il en rêvait depuis longtemps… Et c’est cette belle amitié que nous raconte Olivier Tallec dans son nouvel album.

Il était une fois une rencontre, LA rencontre, celle d’un enfant et d’un chien, celle de deux individus qui vont devenir un tout, grâce à une amitié qui va les lier à vie. C’est-y pas une belle histoire ça ? Wouf ! Exactement, vous me l’ôtez de la gueule !

Des coups de foudre en amitié, ce n’est pas tous les jours. 

Et justement, là, nos deux petits bouts d’espèces vivantes, cela faisait longtemps qu’ils en rêvaient… Enfin, surtout un.

Et puis, il y a la première fois, le premier regard, on hésite, subjugué par l’émotion de la nouveauté. On n’ose pas parler, de peur de rompre le charme et puis la magie opère, ON S’AP-PRI-VOI-SE…

(c) O. Tallec

Forcément ça prend un peu de temps, mais cet alter ego, il lui plait bien drôlement au narrateur, qui nous raconte ces moments de vie intense.

Même si ce n’était pas tout à fait ainsi qu’il l’imaginait, il l’aime bien, il en est fier et, c’est sûr, parmi les copains, c’est lui qui a le plus beau. Bien sûr, un cadeau de cette importance impose de grandes responsabilités : il faut s’en occuper, le sortir régulièrement, bien le nourrir (même s’il n’aime pas les croquettes), faire attention à ne pas le perdre sur la plage, et surtout… c’est tellement bien quand on peut regarder la télé vautrés ensemble sur le canapé….

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Rat et les animaux moches

Alors là, c’est un grand coup de coeur et c’est surtout sur les conseils de l’éminente Lucie Kosmala que je me suis plongée dans ce gros ouvrage BD ALBUM TEXTE ILLUSTRÉ (je ne sais pas trop comment le définir finalement). 

Car comme ça, euh comment dire, je n’étais pas trop attirée par l’univers de la couverture : sombre, intrigant, typo un peu repoussante… Ben forcément, pour parler d’animaux moches, c’est plutôt bien vu.

Et alors là, dès la première page, la magie du conte opère, car c’est exactement cela : un conte un peu fantastique avec des tous les ressorts du conte classique, dans un univers noir et blanc où le jeu sur les ombres et lumière est poussé au paroxysme. Et carrément bien ! 

Au final, une étonnante rencontre entre Rat – chassé de chez les humains – et ces autres rejetés, ces animaux qui font un petit peu peur et qui ne sont pas dans les canons de beauté classiques.

Tendresse et humour pour ces relations d’amitié et de solidarité qui se tissent entre les uns et les autres. Car Rat s’est donné une mission : leur retrouver chacun une maison où ils seront heureux.

Les illustrations épurées à l’encre de chine sont d’une force incroyable. C’est tout bonnement génial et très original !

Et en plus tu en as pour ton argent, ami lecteur, amie lectrice, une histoire de plus de 200 pages qui se lit comme une BD avec toute la magie et la tendresse d’un beau conte (moderne) en format grand album. Oui un objet hors du commun, tout à fait ! Et pour notre plus grand bonheur !

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Palmir

(c) A.P.

« Parfois le courage, c’est partir… » 

Encore une fois, la force de la couverture, magnifiquement construire par Amandine Piu, m’a invitée à ouvrir les pages. Comment ce petit bout de dragonneau, cet enfant si fragile sous la valise qu’il porte, cerné par autant d’agressivité rouge sang, ne peut-il pas vous attendrir ? « Viens là, on va t’aider, n’aie pas peur, aie confiance », c’est ce qu’on a envie de lui souffler doucement à l’oreille.

Car l’histoire de Palmir, c’est l’histoire d’un voyage nécessaire : le parcours d’un enfant qui fuit son pays. Un sujet d’une triste actualité, et traité avec une grande sensibilité, à hauteur d’enfant. Un livre nécessaire.

Avec peu de mots, mais des mots forts de sens, Gilles Baum trace le chemin de cet enfant déraciné qui doit affronter des obstacles lui paraissant infranchissables, seul, loin de tout support et de tout réconfort. Sa force, c’est son courage, il doit avancer au péril du danger, parce que là-bas, dans ce lointain horizon, il pourra à nouveau trouver sa place.

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Enfances

Imaginez que vous puissiez avoir la chance de croiser Confucius, Marie Curie, Saint Nicolas, Anne Franck, Rudolf Noureev, Frida Kahlo, Eve, Krishna, Hokusai, Alan Turing ou le fils de Guillaume Tell notamment, dans une même journée et qu’ils vous confient chacun un moment de leur enfance… Quelle chance non ?

C’est le challenge qu’ont réussi à relever deux monstres sacrés de la littérature, deux « albumistes » un peu alchimistes, Marie Desplechin et Claude Ponti, en réalisant avec amour et à hauteur d’enfant ce recueil d’enfances de personnalités connues et moins connues.

Pour une première collaboration, c’est une réussite, au point de se demander : « mais pourquoi ce livre n’existe-t-il pas depuis 15 ans ? » Les deux univers se marient parfaitement, en totale complémentarité, une belle aventure à quatre mains selon les auteurs eux-mêmes.

Chacun à sa place, petite ou grande, réelle ou légendaire, tous ont un jour changé la vie des gens, et le monde dans lequel nous vivons. Comme vous le faites, ou comme vous le ferez, vous aussi, un jour.

Le format est simple : 62 portraits, sous forme de double page présentant à gauche la version « mots » et à droite la version « images ». Un album donc et c’est ce qui nous plait. Une pleine double page pour s’immerger dans la vie de ce « quelqu’un », familier ou non de votre univers, comme un voyage autour du monde.

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