Signé Poète X

J’ai pris mon temps, je l’ai dégusté ce roman/slam, ce cri du coeur, ces mots étouffés enfin révélés et lancés au zénith d’une adolescence qui bouillonne. Et j’ai bien fait !

Xiomara… un prénom qui restera. Contre les insultes, les rumeurs, le carcan familial, elle étouffe, ses poings se serrent et la révolte gronde en silence. Page après page, sa voix commence à trouver sa voie. L’écriture apaise son malaise, mais rien ne sort, les mots se cachent au creux d’un carnet, au fond d’elle même. Et puis, une lumière qui pointe au loin, un club de poésie où les mots naissent façon slam.

Un récit rythmé, dialogue intérieur, entre confession et invocation, l’histoire d’une mutation, d’une révélation, d’un épanouissement bouleversant.

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Ne change jamais !

Ce livre est un manifeste à mettre d’urgence entre toutes les mains, ça tombe bien c’est la période des cadeaux, alors sans hésiter allez acheter ce livre chez votre libraire !

Depuis longtemps, les livres de cette autrice voyagent entre les étagères de nos bibliothèques, lectures d’enfance pour moi, lectures d’enfance pour ma fille aujourd’hui. Ces ouvrages sont des ponts, des portes, des voix qui revendiquent le droit de s’exprimer. Et c’est pour cela qu’on les a souvent lus à voix haute. La verve de Marie Desplechin au travers de sa brochette de personnages ouvre le dialogue entre les générations.

Alors, Ne change pas, nous l’avons lu à haute voix car il faut qu’on entende haut et fort les messages que porte ce livre. L’incipit est limpide : « c’est une déclaration de confiance. J’ai confiance en vous les enfants, les adolescents, tous ceux qui habitent le monde à venir et qui n’ont pas encore l’âge de voter. » Elle en appelle à l’intelligence et la créativité des plus jeunes, à leur curiosité, leur sensibilité, leurs colères et leur capacité à s’adapter. Qu’ils ne changent donc pas ces qualités là en devenant adultes, que ces talents leur servent pour apprendre à vivre dans ce monde chamboulé !

En 20 chapitres portés par la voix d’une adolescente qui ne mâche pas ses mots (Mon Aurore, Une Greta), tous les thèmes pour protéger notre terre et mieux vivre ensemble sont abordés, analysés, documentés, invitant le lecteur à se faire son idée et agir à son échelle.

C’est drôle, c’est grave, c’est juste, c’est indispensable.

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Désaccordée

Tout dans cette couverture invite à l’évasion des sens : le titre comme les premières notes d’une partition qui vous entraîne au loin, le visuel comme un tableau hyper-réaliste au coeur d’une forêt féérique laissant percevoir la respiration de cette jeune fille en train de rêver, le nom de l’autrice – Joanne Richoux – comme une promesse d’un voyage au pays des mots les plus envoûtants où « les effluves s’emboutissent »…

Forcément, on tourne la page et on se plonge dans un univers étonnant, à la découverte de la jeune Violette et ses 17 printemps. Mais je vous préviens, ce livre est totalement happant, dès les premières pages vous serez pris par l’intrigue dans une course poursuite.

Entrons dans le vif du sujet : « Violette est partie en virée avec Maëva, Lucas et Alexis. Direction le château d’eau désaffecté de Saint-Crépin-l’Hermite, un endroit à la mauvaise réputation. Quelques heures plus tard, Violette ouvre les yeux. Elle est couchée face contre terre, au milieu d’une forêt sauvage. Ceux qu’elle rencontre portent des noms bizarres : Dièse, Trille, Sonate… Telle Alice tombée de l’autre côté du miroir, la jeune fille aurait-elle atterri dans un univers à part ? Pourquoi tout le monde la confond avec une certaine Princesse Croche, disparue trois ans plus tôt ? Et qui est Arpège, ce garçon casse-cœur qui la dévisage ? Violette le sent, l’envers de ce décor féérique, c’est un danger de mort. Mais comment retrouver le chemin de la maison ? »

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Falalalala

Hep, psttt, toi là-bas ! As-tu fait ta lettre au Père Noël ? Pas encore ? Trop tôt ? Je ne crois pas, mon ami.e. Il n’est jamais trop tôt pour faire une lettre au Père Noël de la Vie ! Car c’est exactement ce que le dernier roman Falalalala de Emilie Chazerand me donne envie de faire, une fois la dernière page tournée. (Non mais ce titre !! Non mais cette couverture !! Non mais cette écriture de ouf !! Non mais merci de tout ça !! Non mais cours acheter ce livre !!) 

Car ce livre est une ode à la vie, à profiter de chaque seconde, de ceux qu’on aime, nos proches et nos moins proches, ceux qui arrivent et ceux qui partent. Et tout ça dans une explosion de rebondissements désopilant-émotionnants totalement jouissifs (si, si). En un mot : « Fantastibuleux » !

Alors voilà, oui, ce roman est de toute beauté et de grande nécessité ! Nom d’un Bredele, j’ai savouré chaque friandise mises en mots par la fabuleuse Dame Emilie. Et ce fut un régulier lâché de commentaires vocaux pour mon entourage (famille et/ou baignoire) pendant ma lecture : des « nooon, mais elle ose, c’est trop bon » fourrés d’éclats de rire, des « oh mais oui » fulgurants au rythme de chaque punchline feudartifiesque et des « eh beh c’est malin tiens » aux lèvres serrées et menton tremblotant, touchée par une émotion brute qui m’a serré le coeur.

On ne peut pas résumer l’histoire en quelques lignes (parce qu’il faut courir acheter ce roman pour le dévorer, on te dit !) mais on peut t’allécher, lectrice, lecteur… Car tu vas vivre des émotions fortes aux-côtés de la famille Tannenbaum, et tout particulièrement de Richard, 19 ans, seul « grand » d’une famille composée de « petites » personnes aux tempéraments « XXL » avec en tête de liste, Bettina, Fritzi, Katinka, Zella, Leni, Herta et… Ludovika ! Accroche-toi, car c’est parti pour plus de 400 pages de folies montagnerussiennes auprès de gens normalement bizarres et bizarrement normaux. Alors préviens ton coeur (et tes zygomatiques), ça va secouer chéri.e.s !

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Formica

Bon dimanche ! Et bon appétit bien sûr !

Encore une fois FabCaro excelle dans l’art de disséquer le genre humain, dans toute son absurdité et sa médiocrité.
Qui n’a pas eu l’occasion de vivre un déjeuner dominical en famille risque-t-il de passer à côté de cet humour corrosif ? Quel nenni ! Car avant tout FabCaro parle de nous, de toi, de lui, d’elle, de l’humain qui est en toi, dans toute sa bêtise et son incongruité. Et cette satire nous tire des fou rires incroyables, parfois acides car plein de souvenirs, parfois francs et cathartiques car rire de nous est une source de santé mentale finalement, et c’est bon de rire Ah Ah, oui c’est bon de rire parfois.
À table, la panique monte car aucun sujet de conversation ne vient, et le silence convoque le pire. Et le pire appelle le délire, et le délire engendre le no-limit, un lâcher-prise complet. Et cette folie douce dans laquelle sombre les personnages de cette tragédie neo-antique nous entraîne loin. C’est jubilatoire ! C’est sain.

Un cocktail déjanté mêlant l’ubris des MontyPython, le nimportnawak des Nuls, l’exubérance de Buster Keaton, l’irrévérence de Pierre Desproges tricoté avec délice et brio par un FabCaro déchaîné. Unique !

Tout est possible, et chaque détail est croqué avec perspicacité : un huis clos explosif où tout part en vrille en quelques minutes, pour notre plus grand plaisir.
Après Le discours, qui rappelle la même unité de lieu et de temps (un repas en famille), ce Formica, tragédie sarcastique en 3 actes, va vous tirer les larmes… de rire, évidement.

Ô merci à toi troubadour du croquis ubuesque ! Merci pour ce moment de pur extravagance désopilante !
Merci pour faire naître ces petits bijoux surréalistes, je me sens moins seule dans l’univers de savoir qu’on peut rire ainsi ensemble. Coeur avec les doigts, tous les doigts.

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