Imaginez la vie d’une mouche. A part éviter le vinaigre (bien trop dangereux), que font-elles quand elles vagabondent d’une maison à l’autre, d’un jardin à un autre ? Elles font mzzz, mzzz ? Même pas. Elles sont curieuses ? Ah ça oui ! Et que se passe-t-il quand 5 mouches trouvent un OIJE « un Objet Inconnu Jaune Etincelant » ? C’est la grande question !
Quelle fraîcheur que cet album et ces petites moucheronnes croquignolettes qui s’interrogent sur cet objet faisant marcher leur machine à imagination à toute berzingue. Une longue vue ? Que nenni. Un balai de sorcière ? Non, non. Alors un chapeau c’est sûr ! Encore moins. Une brosse à dents géantes ? Aïe aïe aïe. Un bateau pour voguer sur l’eau ? Plouf, raté !
Un petit coup de blues automnal ? Voici le remède imparable pour dérider les plus petits comme les plus grands : le dernier album de l’excellent Michaël Escoffier illustré par le non moins talentueux Matthieu Maudet, les deux papas du récent album « L’enfant parfait ». À consommer sans modération !
Il est vrai que le constat peut être déroutant dès la couverture : « Tous les mots n’existent pas ». C’est un peu le genre de désolation qui m’a pris une fois la lecture acquise en me faisant la réflexion : « mais alors je n’aurai jamais le temps de tout lire ? »
Je vous passe mes pensées juvé-inutiles* et entrons dans le vif du sujet, la révélation, que dis-je la révolution de cet album fondateur : on est libre d’inventer tous les mots qu’on veut ! VIVE LE GLOUBIDOU !
Hihi, forcément, ce livre est entré dans ma collection de Licorne-book ! Céline, spéciale dédicace pour toi, ma bien-faiseuse de Licorne à Lunettes.
J’aime tout : le concept absurdement farfelu, le style graphiquement acidulé, le ton totalement décalé, la mise en page « action à droite/réaction à gauche »et le petit bonus à la fin : un cours de dessin pour tout bien apprendre à savoir faire des Licornes.
« C’est TROP GENIAAAAAAAAL ! »
Ahhh cette mou dépité de la licorne désabusée devant son inadaptation… je craque !
Ah bah voilà, moi qui croyais que j’allais pouvoir parler d’une nouveauté, et bien crotte-de-nez, ce livre date de 2013. Mais j’étais où en 2013 ? Il aura fallut les 9 ans de Théa, ma licornette, pour faire la connaissance de Mortelle Adèle. (Allez savoir pourquoi résonne dans ma tête Mortadelle… sans doute un énorme hasard, mais bien sûr !).
Bref, c’est une belle rencontre car côté déjanté, Mlle « J’aime personne », se tient là. Avec son ami imaginaire Magnus et contre tous les autres – surtout ces pestes de Jade et Miranda, des gnagnateuses de première, et ses parents so-boring – Adèle va tenter l’expérience impossible : créer un zombie ! Vous me direz, on a toujours besoin d’un petit zombie chez soi. Et bien voilà : pouf pouf et plop, en un tour de cuillère à popo, voici Owen, le Zombie qui pue et qui ne pense qu’à manger… les autres. Trop mortel !
Quand Ana-Ana avec quelques années de plus et déguisée en Mercredi de la Famille Adams rencontre Frankenstein Junior de Mel Brooks au pays de Gudule, cela donne l’hilarante et sardonique Adèle ! Je kiffe. Un univers visuel un peu barré à la South Park, des répliques taillées au scalpel, au bistouri, au couteau, à la hache et même à la tronçonneuse… J’aGore ! Et en plus dans un français farpait silvouplé, ça fait plaisir dans une BD. Humour noir assuré, lecture au 2e degré, pour enfant et pour adulte car de jolies références et blagues se sont glissées par-ci par-là. C’est monstrueusement drôle.
Ahhh, celui-ci j’adore. Un joli cadeau offert par un ami pour Théa… (ok, c’est à Théa, je lui rend).
Bref, cet album est formidable de drôlerie, un rien absurde, je suis fan !
Et si l’ordinaire devenait extraordinaire ? Avec quelques échecs forcément, comme pour tous les génies, il faut du temps pour atteindre le sublime.
Voler nécessite un peu d’entraînement (et hop un saut du lit qui finit paf la tête par terre ou dans le bac à sable), faire disparaître les objets demande une concentration intense (et hop un gâteau au chocolat vaporisé… bon, pour les petits pois, faudra réviser), communiquer avec les animaux requiert une patience extrême (assis, couché ! Non ? Bon, ça marche mieux avec les plantes)…
Le jour où j’ai découvert que je pouvais voler, j’ai compris que je n’étais pas une enfant comme les autres.
Jusqu’au jour où ces super-pouvoirs vous lâchent d’un coup, sans prévenir, et c’est le drame, le couac, le ouille fatal ! BOBO !
Heureusement que le bisou magique de Maman résout tout… Etrange « je crois bien que ma Maman aussi, elle a des superpouvoirs. » Je fond 🙂
Le texte est court mais ciselé et impactant, d’un humour efficace tout de suite, laissant la part belle aux illustrations qui sont géniales. Un humour presque anglais, à mi-chemin entre l’univers farfelu de Quentin Blake et celui de Ana-Ana ou des Qui-Quoi.
On a tous des superpouvoirs , avec un peu d’imagination… A trouver d’urgence !