Orageuse

Avouez que le goût d’Arpège vous manquait. Son sillage aux effluves de chèvrefeuille, son regard obscur à l’éclat magnétique, cette inéluctable attraction qui vrille les sens et étourdit l’esprit. Violette sait de quoi je parle, au plus profond d’elle.

🌿« Son prénom. Son prénom au bout de la langue. Arpège. Deux syllabes balles de fusils. »

Car la douleur la hante maintenant : une plaie immense qui palpite sans cesse et étouffe sa raison, un supplice qui renait au moindre ressenti de cette fragrance envoûtante, au moindre souvenir de ce pays des Muses où il vit, lui, sans elle.

Déracinée, bancale, incomplète, Violette est désaccordée. Le chagrin d’amour, issu d’une rupture violente et inéluctable, est comme un poison qui la gangraine. Une passion brisée en plein vol, séparant deux mondes, deux êtres, deux corps, deux cœurs. « Cousus l’un à l’autre ».

Il suffit d’un bref regard sur cette couverture dont la sensualité inquiétante électrise un peu pour qu’on replonge, éperdument dans la poésie des mots de Joanne Richoux.

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Le barrage

J’ai eu envie de tourner les pages de cet album dont la couverture intriguait : attirante par ce traitement presque photographique et le travail sur la lumière, mais également inquiétante avec ces deux silhouettes et ce titre froid.

Les albums de Shaun Tan me sont revenus, pour leur univers étrange et déstabilisant mais également pour la force du style illustratif entre la photo, la gravure et la peinture, quelque chose de vibrant.

« Une fois le barrage achevé, les terres seront inondées. Mais avant qu’elles disparaissent à jamais, Kathryn et son père retournent à la vallée endormie maintenant silencieuse, et glissent dans chacune des maisons une dernière mélodie. Si l’on tend l’oreille, on peut l’entendre, cette mélodie pour tout ce qui fut et ne sera jamais plus.« 

Les grandes illustrations imposent une lecture silencieuse, intérieure, les quelques mots posés semblent chuchotés par le père et sa fille. Le ton semble grave, ils sont témoins d’un temps qui ne sera plus bientôt.

Il est question du passé, de la perte mais également d’un certain espoir, grâce au pouvoir de la musique, véritable souffle de vie pour raviver les souvenirs.

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Désaccordée

Tout dans cette couverture invite à l’évasion des sens : le titre comme les premières notes d’une partition qui vous entraîne au loin, le visuel comme un tableau hyper-réaliste au coeur d’une forêt féérique laissant percevoir la respiration de cette jeune fille en train de rêver, le nom de l’autrice – Joanne Richoux – comme une promesse d’un voyage au pays des mots les plus envoûtants où « les effluves s’emboutissent »…

Forcément, on tourne la page et on se plonge dans un univers étonnant, à la découverte de la jeune Violette et ses 17 printemps. Mais je vous préviens, ce livre est totalement happant, dès les premières pages vous serez pris par l’intrigue dans une course poursuite.

Entrons dans le vif du sujet : « Violette est partie en virée avec Maëva, Lucas et Alexis. Direction le château d’eau désaffecté de Saint-Crépin-l’Hermite, un endroit à la mauvaise réputation. Quelques heures plus tard, Violette ouvre les yeux. Elle est couchée face contre terre, au milieu d’une forêt sauvage. Ceux qu’elle rencontre portent des noms bizarres : Dièse, Trille, Sonate… Telle Alice tombée de l’autre côté du miroir, la jeune fille aurait-elle atterri dans un univers à part ? Pourquoi tout le monde la confond avec une certaine Princesse Croche, disparue trois ans plus tôt ? Et qui est Arpège, ce garçon casse-cœur qui la dévisage ? Violette le sent, l’envers de ce décor féérique, c’est un danger de mort. Mais comment retrouver le chemin de la maison ? »

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Jour de musique

(c) kaléidoscope

Tut tut tuutt tutt Pouet Pouet ! Oyez ! Oyez braves gens ! Aujourd’hui est un « Jour de Musique » ! 

La musique adoucit les moeurs, dit-on… Justement… C’est le bazar dans la classe de Mademoiselle Yodelle, les enfants crient dans tous les sens. Pour calmer tout le monde, elle décide de faire un petit exercice d’écoute active : s’écouter les uns les autres pour bien (mieux) s’entendre ! Mais quelle bonne idée !!! Allez hop, chacun à son instrument.

Si vous n’apprenez pas à vous écouter les uns les autres, vous ferez juste du bruit, pas de la musique.

Oups, Mademoiselle Yodelle a oublié la flûte. Elle laisse la classe quelques secondes et à son retour, c’est la catastrophe ! Ours est en pleurs car il s’est fait « boxiboxé » par Kangourou, qui lui s’est fait « croche-patté » par Girafe, qui elle « gambatifolait » à la recherche de son dessin « kidnapiqué » par Mouton, qui lui même empêchait Chien de « bousibouiller » la feuille. Ouhla les musiciens de Brème, vous êtes un peu foudingo ou quoi ? 

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Un piano pour Pavel

(c) Nathan
(c) Nathan

N’avez-vous pas déjà été irrésistiblement attiré par ce piano dans la gare ? Cet objet qui peut apparaître comme un intrus et qui a pourtant vu passer tant de voyageurs, avec chacun leur propre histoire, leurs joies et leurs peines. 

Et si le piano pouvait raconter ces histoires, ces moments uniques de touches effleurées ou bien appuyées ? 

Voici que commence le voyage de Pavel raconté tout d’abord par ce piano de la Gare de Lyon à Paris.

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