Figurec

Merci monsieur FabCaro d’avoir commis ce bijou déjanté dont l’univers totalement barré nous rend addicted en moins de 2 pages.

Une folie douce et férocement drôle dans laquelle plonge le narrateur de plus en plus profondément et dont on se repaît délicieusement.

Toujours plus loin dans l’ironie irrévérencieuse, toujours plus haut dans l’absurdité désopilante, aspirant le lecteur totalement accro dans une spirale infernale et extatique. « Mais non, mais il le fait ! » Et dire que j’aurai pu passer à côté de ce plaisir ? À s’acheter un radiateur pour s’y frapper la caboche de regret. Ouf ! 

À lire et à relire pour la finesse de l’écriture,  la suave impertinence d’oser proposer une aventure littéraire de cette qualité, les dialogues les plus improbables du répertoire post-moderne, des images mentales hallucinantes projetées malgré vous dans votre cerveau pur (si si).

Mais j’adore trop trop quoi ! ENCORE !

 

Continue Reading

Le discours

(c) Gallimard

Sygne, une collection pour les voix neuves ? Et bien, c’est réussi ! 

Alors, attention, ce livre risque de vous faire cracher votre thé, café, bière, verre de vin ou tisane dès les premières pages. Ne lisez pas la bouche pleine de liquide en face de quelqu’un car l’éclat de rire vous attend au tournant d’une page et cela risquerait de vous placer dans une situation délicate envers votre voisin (on vous aura prévenu). 

Adrien, la quarantaine désabusée, est en proie au désespoir car Sonia n’a pas répondu à son message de 17h24…

Et là, c’est le drame, la chute dans un trou sans fin, dans les limbes de la presque folie, dans la perte des repères les plus stables…

Faut-il écrire un 2e message ? Faut-il faire semblant de s’intéresser à ce gratin dauphinois qui vient d’arriver sur la table du dîner familial ? Comment écrire ce discours de mariage demandé par son beau-frère alors que Sonia ne répond toujours pas ?

La vie d’Adrien se met en pause forcée, entre parenthèses, et son cerveau part en live complet dans un monologue intérieur complètement barré, absurde, désopilant mais tellement touchant. Une divagation qui n’en finit par de digresser souvenirs après souvenirs, association d’idée après association d’idée. Un porte-serviette vous tape dans l’oeil et c’est parti pour un retour en enfance complètement déjanté ! 

Ah mais ouais ça réveille les zygomatiques grave quand même !

Continue Reading

Le potentiel érotique de ma femme

(c) Folio

Il était temps ! Où étais-je donc pour ne pas avoir dévoré cette madeleine juteuse lors de sa sortie ? N’en parlons plus, ou plutôt parlons-en justement de ce petit bijou désopilant !

Un très grand coup de coeur pour ce roman au rythme effréné, à l’écriture impertinente, mêlant humour et tendresse, réflexions intérieures sur les hauteurs et bassesses de la condition humaine, soulevant le voile sur les petits et grands déboires du quotidien amoureux et de la vie de couple, bousculant le lecteur en le convoquant en permanence dans le récit : une jolie folie totalement jubilatoire. 

Résumé : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d’escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d’oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s’est marié.
Alors, il s’est mis à collectionner sa femme.

Continue Reading

Gramercy Park

Indispensable de compléter ma collection des oeuvres du Maître de Fombelle… Un nouveau format de narration avec cette BD. Challenge relevé !

L’histoire d’une consolation. Une rencontre. Une histoire de vies croisées et d’amours déçus.
Je ne pensais pas accrocher à l’univers graphique er puis l’intrigue de ce polar romantique m’a entièrement alpaguée.

La trajectoire d’une femme confrontée à des choix qui bouleversent sa vie. Captivant et bouleversant.

Continue Reading

Mon frère

Toujours une émotion vive à l’écoute d’une lecture si active, engagée, vibrante livrée par un auteur sensible qui vous prend par la main, et vous emmène avec lui au plus profond de ses souvenirs d’enfance, pour vous les confier. 

Une incursion dans la vie privée de Daniel Pennac, entre lui et son frère, entre lui et Bartleby de Melville qui vous enveloppe entre fiction et réalité.

Un livre comme une confession, un témoignage, un bout de vie commune posé là pour mémoire et hommage.

Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé.
Il me manque comme personne mais je ne sais pas « Qui  » j’ai perdu.
J’ai perdu la gratuité de cette affection, l’agrément de cette compagnie, la profondeur de ce silence, la distance de cet humour, la délicatesse de cette attention, la sérénité de ce jugement , cette intelligence des situations , la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?

La narration alterne pans de vie personnelle et extraits choisis de Bartleby, mis en scène par le romancier. Les souvenirs en appellent d’autres, au fur et à mesure des chapitres.

En écoutant Daniel Pennac parler de son frère, on est instantanément projeté dans son univers, bien présent avec lui, partageant la lecture incantatoire qu’il prodigue au lecteur. Et ce lecteur nous semble être son frère lui-même. Ce frère qui s’incarne au fil des mots, des dialogues, des confidences. Tour à tour, le lecteur se fait spectateur, assis aux côtés du narrateur Pennac quand il parle de sa relation fraternelle, ou assis en face du comédien sur scène lorsqu’il convoque Melville.

Continue Reading