Enfances

Imaginez que vous puissiez avoir la chance de croiser Confucius, Marie Curie, Saint Nicolas, Anne Franck, Rudolf Noureev, Frida Kahlo, Eve, Krishna, Hokusai, Alan Turing ou le fils de Guillaume Tell notamment, dans une même journée et qu’ils vous confient chacun un moment de leur enfance… Quelle chance non ?

C’est le challenge qu’ont réussi à relever deux monstres sacrés de la littérature, deux « albumistes » un peu alchimistes, Marie Desplechin et Claude Ponti, en réalisant avec amour et à hauteur d’enfant ce recueil d’enfances de personnalités connues et moins connues.

Pour une première collaboration, c’est une réussite, au point de se demander : « mais pourquoi ce livre n’existe-t-il pas depuis 15 ans ? » Les deux univers se marient parfaitement, en totale complémentarité, une belle aventure à quatre mains selon les auteurs eux-mêmes.

Chacun à sa place, petite ou grande, réelle ou légendaire, tous ont un jour changé la vie des gens, et le monde dans lequel nous vivons. Comme vous le faites, ou comme vous le ferez, vous aussi, un jour.

Le format est simple : 62 portraits, sous forme de double page présentant à gauche la version « mots » et à droite la version « images ». Un album donc et c’est ce qui nous plait. Une pleine double page pour s’immerger dans la vie de ce « quelqu’un », familier ou non de votre univers, comme un voyage autour du monde.

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L’instant de la fracture

Quelle gifle ! 

UNE LECTURE EN APNÉE…

40 pages d’une forte tension, un monologue intérieur douloureux, une catharsis en ébullition.
Une écriture directe qui vous gifle et vous plaque contre le mur.
On a envie de hurler, de se débattre mais on est lié au narrateur, pris par la main par cet enfant, cet ado, cet adulte dans cette spirale infernale sans pouvoir dire quelque chose…

Un texte dense, une ode millimétré, qui vous égratigne, qui vous sort de votre torpeur confortable, qui vous rappelle que la vie ce n’est pas toujours un bonbon sucré hein, jamais en fait. Un texte comme un cri, un appel au secours intérieur, un cri étouffé, qu’on veut entendre et qui s’étrangle. Et ce bout d’enfance qu’on piétine, qu’on bafoue, qu’on éteint, qu’on tarit… 


UN SILENCE FORCÉ.
Le coeur au bord de lèvres, à en pleurer.

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J’apprends à être attentif

Pourquoi ne pas commencer quelques exercices en famille pendant les vacances afin de prendre les bonnes habitudes à la rentrée ? 

L’attention, c’est crucial dès le plus jeune âge, il faut s’exercer pour développer sa concentration et sa créativité.

Cet album est idéal pour s’entraîner : un parcours libre conçu comme une promenade dans une forêt extraordinaire où s’enchaînent des jeux d’observation, des mouvements de détente favorisant l’imagination, tout en restant à l’écoute de ses émotions.

Au total, pas moins de 11 activités sont proposées – concentration, mémorisation, attention et méditation –  comme par exemple :
– se mettre dans une bulle pour s’isoler des bruits de la forêt,
– identifier ses émotions grâce à un miroir enchanté,
– marcher au ralenti pour échapper à un ogre endormi,
– ou apprendre à se relaxer en se concentrant sur les mouvements d’une étoile magique

 

 

 

 

 

 

 

 

Un format simple : une double page joliment illustrée par Amandine Laprun propose une activité pour canaliser son énergie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonus : une version audio disponible par l’application Nathan Live pour que parents et enfants puissent participer ensemble.

Auteurs : Varinia OBERTO & Alain SOTTO
Illustratrice : Amandine LAPRUN
Edition : Nathan – 32 pages  – 11,90 euros
Année : Mai 2018

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Dans la même collection : 
– J’accueille mes émotions
– Je découvre la philosophie
– Je découvre la méditation
– Je fais du yoga

De la même illustratrice :
– Arbres (livre-objet) chez Actes Sud Junior
– Un piano pour Pavel avec Mymi Doinet chez Nathan (chroniqué ici)
– Le livre qui fuit chez Nathan
– Fatou Diallo Detective
– Ma vie en chantier avec Jo Witek chez Actes Sud Junior
– Chouquette avec Galia Oz chez Bayard
– Mes 100 premiers jours d’école avec Mathilde Bréchet chez Gallimard Jeunesse
– Mon amoureux de la lune et Mon père n’est pas un escargot, avec Agnès de Lestrade chez Oskar édition, collection Ottokar

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Pëppo

Très belle découverte que l’univers du sensible et touchant Pëppo de Séverine Vidal chez Bayard.

Une écriture à fleur de peau, aux abords de cette peau fragile d’adolescent un peu tombé du nid, confronté malgré lui à des responsabilités d’adultes.

Une tranche de vie dans un monde un peu bancal, un peu fouillis, où le Pëppo surnage comme il peut.

Un mec bien ce piaf ! De la graine de gars sincère qui t’embarque dans son trip et qui t’ouvre son coeur.

Fragile? Non. Sensible. Oui. Qui laisse une trace la dernière page tournée.

Une impression d’avoir vécu un petit bout de route à ses côtés.

Merci pour le voyage. Bon vent à toi Pëppo !

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Mon frère

Toujours une émotion vive à l’écoute d’une lecture si active, engagée, vibrante livrée par un auteur sensible qui vous prend par la main, et vous emmène avec lui au plus profond de ses souvenirs d’enfance, pour vous les confier. 

Une incursion dans la vie privée de Daniel Pennac, entre lui et son frère, entre lui et Bartleby de Melville qui vous enveloppe entre fiction et réalité.

Un livre comme une confession, un témoignage, un bout de vie commune posé là pour mémoire et hommage.

Je ne sais rien de mon frère mort si ce n’est que je l’ai aimé.
Il me manque comme personne mais je ne sais pas « Qui  » j’ai perdu.
J’ai perdu la gratuité de cette affection, l’agrément de cette compagnie, la profondeur de ce silence, la distance de cet humour, la délicatesse de cette attention, la sérénité de ce jugement , cette intelligence des situations , la paix. J’ai perdu ce qui restait de douceur au monde. Mais qui ai-je perdu ?

La narration alterne pans de vie personnelle et extraits choisis de Bartleby, mis en scène par le romancier. Les souvenirs en appellent d’autres, au fur et à mesure des chapitres.

En écoutant Daniel Pennac parler de son frère, on est instantanément projeté dans son univers, bien présent avec lui, partageant la lecture incantatoire qu’il prodigue au lecteur. Et ce lecteur nous semble être son frère lui-même. Ce frère qui s’incarne au fil des mots, des dialogues, des confidences. Tour à tour, le lecteur se fait spectateur, assis aux côtés du narrateur Pennac quand il parle de sa relation fraternelle, ou assis en face du comédien sur scène lorsqu’il convoque Melville.

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