Lulu et Nelson (T1 & 2)

Le tome 1 donnait le ton : « La vie ne prend pas toujours le chemin le plus court pour nous mener là où elle doit nous mener. Elle aime les détours. Et ceux-ci regorgent d’émotions inconnues, d’expériences inédites, de couleurs douces ou piquantes, de rencontres magiques… » Lettre d’une grand-mère à sa petite fille lui confiant : « il est temps que je te raconte le plus beau détour que j’ai fait dans ma vie. »
 
Cette histoire est celle de Lucia, dite Lulu. Elevée dans un cirque par des parents dompteurs, Lulu rêve d’en faire son métier pour vivre avec les fauves. Une succession d’accidents lui fait perdre sa mère puis les lions du cirque. Désemparée, la petite fille veut partir à la recherche de fauves pour tout recommencer. Sur un coup de tête, elle prend le premier cargo pour l’Afrique du Sud, son père montant à bord in extremis. Arrivés à destination, les ennuis s’enchaînent : le père de Lulu se fait arrêter pour avoir défendu un jeune garçon noir, Nelson. 1964, l‘apartheid bat son plein. Dans l’attente de sa libération et grâce à l’aide de ce nouvel ami, Lulu trouve refuge dans la ferme de Mary, une femme militante.
 
Lulu et Nelson se mettent sur les traces des lions du bush, mais des dangers les guettent. Manigances, chantage, trahison, les nouveaux amis sont-ils vraiment de confiance ? La rencontre avec les lions fera-t-elle changer d’idée Lulu sur son objectif de les ramener au cirque ? La question de la liberté est au cœur même du récit, celle du père de Lulu, celle des lions dans leur environnement naturel et celles des populations opprimées par le pouvoir des blancs. L’histoire de Nelson Mandela résonne avec celle de Lulu.

 
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Le Grand Méchant Chelou

Toujours un grand plaisir de découvrir un conte détourné ! Et c’est vraiment très réussi !

Encore une fois la couverture m’a alpaguée et le titre m’a tiré un sourire curieux (si si on peut avoir de la curiosité dans une risette d’abord).

Notre Grand Méchant Chelou (j’en ricane encore) est affamé, il a grave la dalle oui ! « Quand est-ce qu’on mange ???? » hurle-t-il. Tiens, tiens, ça ne vous rappelle pas des mini humains rôdant près de la cuisine dès 19h ???

S’il semble croire que son physique ingrat et carnassier le rend redoutable, ça ne suffit pas à remplir sa panse. Idée lumineuse : plonger dans un recueil de contes pour s’y nourrir, comme ses glorieux ancêtres. Mais il a peut être un peu tardé ce pataud poilu en vieux pull mou bleu.

Cet album écrit en vers pas piqués d’eux-mêmes (attention blague) est désopilant tant pour le texte bourré d’humour que pour les illustrations complètement loufoques. Le petit chaperon rouge façon mémé déjantée malmène notre Chelou durant tout le chemin vers mère-grand, c’est farfelu et absolument bidonnant ! Un vrai coup de cœur ! La mise en situation des personnages cherche toujours à provoquer le sourire ou le rire : jubilatoire !

 
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Les larmes de l’assassin

La rencontre avec cet ouvrage tient à l’intervention de Anne-Laure Bondoux lors de la soirée virtuelle de lancement du guide En quête d’un grand peut-être de Tom et Nathan Lévêque.
Tous les formats qui peuvent donner aux plus jeunes l’envie d’entrer en lecture sont les bienvenus. Et la BD ou le roman graphique en font partie.

Thierry Murat repart du texte pour y apporter son ressenti, sa lumière. Sans rien connaître de l’histoire de Paolo et d’Angel, je me suis laissée porter par l’univers graphique de cette contrée aride, presque hostile, au sud extrême du Chili.

Entre ombre et éblouissement, le décor planté par Thierry Murat saisi dès les premières planches. On suit la route de ce petit Paolo arraché à l’enfance par la brutalité d’un homme énigmatique, qui n’a pas d’autre choix que de survivre à ses côtés. Les jours ocre et terre de sienne chassent les nuits bleu ardoise.

Et toujours cette voix, ce narrateur intérieur qui revient sur cette relation étrange en train de se tisser entre les deux personnages. Deux solitudes qui s’accrochent l’une à l’autre, malgré la peur et le danger, malgré la noirceur du coeur de l’un et les rêves de liberté de l’autre. Deux vies que tout devrait opposer, liées pourtant comme les deux bouts d’une même histoire, la fin de l’un, le début de l’autre.

Un roman graphique qui touche au coeur, interroge, secoue et laisse l’impression d’avoir fait un bout de chemin auprès des personnages, bercé par les souvenirs de cet enfant déraciné.

 
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Sans armure

« Ta voix qui se tait, 
…c’est ma vie qui se défait. »

Un réplique hurlée qui cingle « Tu ne comprends rien ! », une porte qui claque, et les murs semblent s’écrouler autour de Yannick. Sidérée par la violence de la séparation brutale, elle ne comprend pas en effet.

Un amour brisé, le silence de Brune, insupportable.

Et le récit va emporter alors la lectrice/ le lecteur dans un tourbillon de souvenirs qui retracent la rencontre entre ces deux jeunes femmes, leurs enfances, leurs traumatismes, à travers la voix de Yannick qui continue de parler à Brune. Comme si ce dialogue intérieur était la seule possibilité de garder le lien, si vital. Un récit qui court comme la narratrice vers celle qu’elle aime, pour la retrouver coûte que coûte.

Tout part justement de la voix, de celle de Brune à la radio : un coup de foudre auditif pour Yannick qui tombe amoureuse de ce timbre qui la fait vibrer. Une voix qui fait du bien. « Et quand j’enlève mes écouteurs, j’arrache un peu de ta voix sur ma peau ».

La force de ce texte tient au rythme insufflé par la narratrice qui ne s’arrête jamais de parler à son amour parti. Des phrases courtes comme autant de pulsations. Un flux continu comme un massage cardiaque indispensable, pour le tenir encore en vie, ce fragile et pourtant si intense amour.

Mais il y a la détresse de Brune dans ce monde aux bruits et aux douleurs qui la déchire, elle,  l’hypersensible, l’émotive sans filtre, la différente comme elle se définit. Yannick la découvre derrière son masque. Ayant alors confié sa fragilité, Brune est sans armure. Mais toute la force d’amour et la douceur de Yannick ne suffisent pas. « J’ai tellement cru me mes bras seraient assez forts pour toi… »

 
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Le lundi uniquement

Bon, voilà, c’est encore LUNDI, aujourd’hui ! (Dingue comme ça revient toutes les semaines, vous avez remarqué ?)

Et bien chaque lundi, on dirait qu’on pourrait essayer quelque chose de nouveau, pourquoi pas un nouveau métier ? On peut rêver ? Eh oui, on peut rêver et on ne va pas s’en priver !

C’est ce que l’héroïne malicieuse et volontaire de cet album propose. « Quand je serai grande, je serai… présidente. Mais le lundi uniquement. » Un gros cartable plein de gros dossiers, des réunions avec des gens très importants et des coquillettes à tous les repas et pour tout le monde ! Je dis OUI !

Et mardi ? Testeuse de toboggans. Mercredi ? Spationaute pour transformer le bus scolaire en fusée. Jeudi ? Dessinatrice pour inventer un monde sans enquiquineurs. Vendredi ? Fille unique faisant la fierté de ses parents en touchant sa langue avec ses pieds. Samedi ? Charmeuse de serpents au zoo avec une flûte à bec. Dimanche ? Exploratrice prête à relever tous les défis !

Quel programme ? Et vous, quels sont les métiers que vous aimeriez faire quand vous serez plus grand ? Car quelque soit son âge, on a toujours un petit rêve d’enfant qui nous titille l’esprit et qu’on n’a pas encore réalisé. Il n’est pas trop tard pour croire en ses rêves et se donner les moyens de ses ambitions. On a besoin d’enthousiasme !  

 
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