Quel titre saisissant ! Le constat définitif de la fin d’une enfance en trois mots. Quel texte percutant ! Quelle justesse que cette voix vibrante qui dit l’innommable !
La sortie d’un texte de Séverine Vidal est comme un rendez-vous avec un proche, on se réjouit de la rencontre, on écoute la confidence, on partage un moment d’intimité et on ressort enrichi intérieurement.
Comme souvent avec la collection Court Toujours, je choisi d’écouter le texte pour une lecture plus immersive. Un récit initiatique qui prend aux tripes? Un moment charnière de vie adolescente ? C’est exactement ça, encore une fois.
Il s’agit d’une voix qui s’élève, celle de Lucie.
Lucie attend, seule, dehors sur un banc, devant la porte de la maison d’arrêt où est enfermé son père. Elle a décidé, cette fois, d’y aller. Déterminée, elle espère que la confrontation lui permettra de se libérer de ses souvenirs douloureux, de son enfance gâchée, de ce père monstrueux qui n’en est pas un. Mais est-elle prête à affronter celui qui lui a fait tant de mal ? Et moi, impuissante lectrice, suis-je prête à me confronter à la douleur de Lucie abusée ?