Retour sur ce court roman assez percutant lu il y a quelques temps déjà. Je suis assez fan des formats courts, mené d’un souffle et qui vous mènent rapidement au plus près des protagonistes.
Ici, c’est la rencontre avec Constance au cœur d’une situation de violence intrafamiliale particulièrement éprouvante. Comme souvent, vu de l’extérieur, c’est la famille parfaite, mais une fois la porte fermée, c’est une autre histoire. Constance et sa mère subissent des violences de plus en plus fortes qui plongent l’adolescente dans une situation contradictoire : protéger la cellule familiale à tous prix ou mettre un terme définitif à ce calvaire.
C’est l’histoire d’une prise de conscience, de sentiments ambivalents qui déchirent cette adolescente partagée entre un amour paternel et une haine viscérale de la violence subit par ce père monstrueux. Or, un jour se retrouvant dans une salle oubliée de son lycée, Constance bascule dans le temps et se retrouve projetée en 1989, à l’époque où ses parents sont tombés amoureux. Peut-elle modifier le passé en intervenant dans leur histoire qui est aussi la sienne ? Peut-elle briser ce couple et par conséquence réécrire sa propre histoire ?
L’intervention du fantastique et de ce voyage dans le temps m’ont parus un peu surprenant au premier abord. On sort de la réalité, on prend une certaine distance pour cheminer avec l’héroïne qui est confrontée à une situation traumatisante. Est-ce de la magie, est-ce un rêve ?
Le rythme est enlevé et emporte le lecteur. Je vous laisse découvrir la fin, qui m’a personnellement laissée un peu perplexe. Votre avis m’intéresse. Un sujet actuel en tous cas, qui invite à la réflexion et on l’espère aussi à libérer la parole sur ces situations de violences familiales.
Auteur : Benjamin DESMARES
Edition : Editions du Rouergue – 54 pages – 9,50 euros
ISBN : 978-2-8126-2422-3
Année : Février 2023