Depuis quelques temps, cette BD réalisée aux crayons de couleurs dans 2 tons de camaïeu violet et vert me faisait de l’œil. Le sujet m’interpellait également.
Tout le monde associe le radium à Marie Curie et son mari, et la vulgarisation de l’origine de cette découverte avait été brillamment faite au théâtre avec « Les palmes de Monsieur Schultz », mais peu de récits témoignent des conséquences de l’utilisation de ce nouveau matériau.
Plongée dans les États-Unis des années 1920, où l’élément miracle baigne l’Amérique de son aura phosphorescente. On va suivre le destin de Edna, Grâce, Katherine, Mollie, Albina et Quinta dans leur atelier où elles peignent minutieusement des cadrans de montre avec cette peinture si spéciale qui permet de lire l’heure dans le noir.
Une peinture qui s’avère toxique, mortelle.
Complète immersion dans cette période des années folles où le sujet de la condition féminine est bouillonnant : accès au travail, libertés, droit de vote, sexisme, puritanisme. Beaucoup de messages traversent le récit au-delà du témoignage du destin de ces femmes condamnées à leurs dépends, inscrivant ainsi cet album dans l’actualité.
Radium Girls
Un gros coup de coeur donc pour cet album majestueusement réalisé par Cy : une exceptionnelle « mise en lumière » de ces femmes oubliées de l’Histoire, qui, par leur combat pour révéler les dangers du radium, ont fait changer la société.
Le petit plus : une couverture ornée d’un vernis sélectif phosphorescent ! Lumineuse idée !
Une interview de l’autrice-illustratrice en fin d’ouvrage retrace la conception du livre, de la documentation à la réalisation graphique.
Autrice / Illustratrice : CY
Edition : Glénat – Collection KARMA – pages – euros
Année : Septembre 2020