J’aime découvrir de nouveaux livres et surtout être surprise lorsqu’ils apportent de nouvelles émotions.
Dès la couverture, j’avais été touchée par la lumière de l’illustration et la représentation un peu fantasmagorique de l’écrivain créant devant son clavier : un monde fourmillant de personnages et de lieux les plus extravagants les uns que les autres, les plus fantastiques, les plus oniriques… Du rêve en pages !
Il n’est pas toujours facile de se dire que l’on s’aime ? Mais bien sûr que si, c’est une question d’entraînement et il faut commencer tôt. Mais savoir trouver les mots pour se dire combien on s’aime, c’est une autre affaire car rien n’est aussi grand que l’amour ? Avec un peu d’imagination, on y arrive toujours…
Avant d’aller dormir, Petit Lièvre Brun attrape les oreilles de Grand Lièvre Brun car il a une chose très importante à lui dire : « Devine combien je t’aime ? » Et s’en suit une série de tentatives d’estimation de cette quantité d’amour : « grand comme ça », « haut comme ça », « loin comme ça ». Et Grand Lièvre Brun, qui est plus grand forcément, renchérit sur la taille de son amour pour Petit Lièvre Brun.
Moi, je t’aime jusqu’à la lune – et retour !
Un petit album aux illustrations tendres et touchantes de Anita Jeram, qu’on aime à relire à deux régulièrement, à tous les âges, toute la vie, pour se dire qu’on s’aime. C’est important, non mieux : c’est essentiel… « Jusqu’à l’infini… Non, deux fois l’infini… » 🙂
Auteur : Sam MC BRATNEY Illustratrice : Anita JERAM Edition : L’école des loisirs – Pastel – Cartonné – Env. 10 euros Année : 1994
Prix Sorcières 1995
Forcément, un petit livre avec « Licorne »et « Têtue » dans le titre, c’est pour moi.
Saviez-vous que le premier de la collection était Monsieur Chatouille, en 1971, créé par Roger Hargreaves pour son fils Adam, afin de lui expliquer ce qu’était un chatouille.
En 1988, Adam a repris le flambeau de son père en créant 6 nouveaux personnages, dont Madame Têtue. La voici, ici, dans l’une des aventures de la collection « Paillettes », une histoire faisant intervenir d’autres personnages, et non plus uniquement la présentation du caractère de Monsieur ou de Madame.
Madame Têtue est têtue comme une mule, un troupeau de mules.
Croyez-vous aux licornes ? Sans doute, mais Madame Têtue, ah non, ça jamais, cela n’existe pas. Et même si tous autour d’elle tentent de la convaincre, la Licorne, elle-même, et bien non, pour elle c’est un cheval, na ! On n’est pas la pus têtue du monde pour rien, et ce n’est pas prêt de s’arrêter.
Mignon, rapide à lire, rigolo pour faire passer un petit message aux tempéraments les plus bornés… Car, moi je vous le dis, les Licornes existent !
« Au nord de Venise, cernée par la lagune, s’étendait l’île de Murano. (…) Les gens venaient du monde entier, car on y soufflait aussi le verre. Dans la chaleur des flammes, les maîtres verriers rivalisaient d’adresse pour façonner au bout de leur sarbacanes, appelées « cannes à vent », des vases et des bijoux étonnants ».
Et si, par magie, un malheureux apprenti souffleur de verre dont la carrière fut brisée à quinze ans devenait un mystérieux fabriquant de rêves des enfants ?
Ce conte initiatique est fabuleux : on suit le parcours extraordinaire de Zorzi Ballari, cet orphelin devenu par accident le danseur boiteux, le « Ballarino », renié par ses pairs et méprisé de tous mais qui s’accrocha à son propre rêve : souffler le verre. Chaque nuit, il se glissait dans les ateliers déserts pour apprendre et « à force de persévérance, son souffle devint si délicat et si précis qu’il s’étira comme un soupir ».
Ce très grand livre pourrait faire partie de la catégorie des Beaux Livres tant les illustrations sont sublimes. Les paysages vénitiens sont divinement rendus, les couleurs chaudes et lumineuses transcendent les émotions, les contrastes ombres/jours sont envoutants : des tableaux de maître à chaque page dans lesquels on aime à se perdre et à rêver de glisser sur l’onde de la lagune à la recherche des bulles de verres féériques.
L’histoire est captivante, un conte pour petits et grands où la réalité côtoie le merveilleux, le style est poétique, doucement rythmé comme une petite musique intérieure, un peu méditative. Vous ne ressortirez pas de ce livre intact, tant la magie opère efficacement. C’est profondément touchant.
Alors, si certains soirs le sommeil peine à venir, sache que, tout près de Venise, quelqu’un souffle toujours des rêves. Et que pour les faire venir à toi, il te suffit de songer fort à lui.
Vous vouliez offrir un bijou rare ? Courrez acheter ce « bel ouvrage », une pure rêve-meille.
« J’en ai marre des fées, elle m’embêtent tout le temps ! »
Avez-vous déjà entendu cette remarque autour de vous ? Si oui, vite écrivez-moi, je suis curieuse de savoir comment s’appellent ces petites coquines de fées.
Plus sérieusement (mais pas trop quand même), Arthur en a marre des fées qui le poussent à faire toutes sortes de bêtises. Elles se baignent dans le bol de céréales du petit déjeuner et pour éviter d’en avaler une, Arthur est obligé de cracher sur la table. À l’école, elles l’obligent à faire des grimaces en classe, à jeter une tartine dans les toilettes, à bombarder les copains de la cantine avec des petits pois. Au goûter, elles renversent le pot de miel sur la table… Moralité, Arthur se fait gronder et punir par tout le monde, sa maman, sa maîtresse et la dame de la cantine. « Ce n’est pas moi, c’est les fées ! » tente-t-il d’expliquer à chaque catastrophe. Mais personne ne veut le croire, alors Arthur en a vraiment marre des fées, non mais sans blague !
Heureusement que ces friponnes ailées savent se faire pardonner : le soir, grâce à elles, Arthur n’a pas peur du noir, car elles lui racontent une histoire sur son oreiller. Arthur s’endort alors sereinement et rêve qu’un jour il se mariera avec les fées !
Un petit livre plein de poésie et d’humour, comme toujours chez Gudule. On retrouve le trait de crayon du papa de Lola (Les mots doux, l’île aux câlins…) qui revisite le quotidien de ce petit coquin d’Arthur à l’imagination bien débordante.
Auteur : Gudule
Illustrateur : Claude K. Dubois
Edition : Nathan Jeunesse – Etoile filante Année : 2002